Avec le chef de l’exécutif indien, le président IBK a passé en revue les relations bilatérales et fait le point de l’actualité internationale. A propos des relations bilatérales, les deux parties ont surtout revisité les accords, fait le point des négociations entre les deux pays et parlé de l’intérêt que l’Inde porte au développement de l’énergie solaire sur le continent. La partie indienne est disposée à intervenir au Mali pour aider le chef de l’Etat à concrétiser ses ambitions en matière de promotion de l’énergie solaire. Il faut rappeler qu’au sommet de New Delhi, le président rwandais, Paul Kagame qui y a pris part en qualité de président en exercice de l’Union africaine, a souligné que la promotion de l’énergie solaire constitue une partie de la réponse aux effets des changements climatiques. Il a souhaité que cette énergie soit aussi fiable et abordable que d’autres sources d’énergies. Il a salué le leadership de l’Inde et de la France pour avoir lancé cette initiative au bénéfice des pays africains.
De son côté, le président français a reconnu les fractures et les obstacles qui demeurent sur le chemin de la promotion du solaire. «Nous devons agir contre ces fractures, car nous n’avons qu’une seule planète, il n’y a aucune autre alternative. Dans les pays développés, nous trainons les pieds à cause des résistances», a concédé le président Macron, avant de plaider pour un partenariat public-privé. Pour marquer l’engagement de la France à cette initiative, il a annoncé l’allocation de 700 millions d’euros supplémentaires en plus des 300 millions, ce qui portera la contribution de la France à 1 milliard d’euros pour la promotion du solaire sur le continent africain. Bouclant son séjour d’un peu moins de 48 heures, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a profité de l’occasion pour saluer les autorités indiennes et son homologue français, Emmanuel Macron, pour le lancement officiel de l’Alliance solaire internationale. «Le Mali se devait d’être là, au moment où l’Alliance prend corps et a été portée sur les fonts baptismaux. Notre pays dispose d’un important potentiel d’ensoleillement et le développement de cette source inépuisable d’énergie peut profiter aux plus démunis des populations», a souligné le chef de l’Etat. Avant d’ajouter que «nos préoccupations ont été prises en compte. Cette énergie renouvelable et qui doit être d’un coût abordable, est un enjeu primordial pour le Mali». L’Inde a manifesté son intérêt à développer l’énergie solaire et à apporter le financement et l’expertise nécessaires à travers une de ses banques qui intervient sur le continent, en l’occurrence l’Eximbank India. «Sans énergie, il n’y a point d’électricité, ni de production ou de transformation de produits agricoles ou industriels. Donc, le développement de l’énergie solaire pourrait contribuer à réduire, d’une part, la fracture entre les pays développés et ceux en voie de développement, et d’autre part, permettre de suppléer le matériel vieillissant des centrales thermiques et assurer le transport et la production à moindre coût», a expliqué Ibrahim Boubacar Kéïta. De ce fait, l’énergie solaire devient un avantage comparatif très intéressant et compétitif qui permettra de fournir de l’électricité à moindre coût jusqu’aux ménages modestes, a conclu le chef de l’Etat.
Le président de la République a aussi reçu en audience un petit groupe d’étudiants maliens. Cet entretien avec les jeunes a duré plus de deux heures d’horloge.