Mesdames et messieurs les journalistes,
Je tiens à vous remercier d’avoir répondu à l’invitation de l’URD pour être informé des conclusions de notre réunion extraordinaire d’aujourd’hui dont l’ordre du jour était la désignation du chef de file de l’opposition politique conformément à la loi n°2015-007 du 04 mars 2015 portant statut de l’opposition politique.
Je voudrais vous faire un bref rappel pour vous dire qu’au Mali, le statut juridique des partis politiques de l’opposition a été introduit dans le droit positif pour la première fois avec la loi n° 95-073 du 15 septembre 1995 abrogée et remplacée par la loi 00-047 du 13 juillet 2000. Si l’adoption d’un statut de l’opposition a eu pour but, aux termes de l’article 1er de la loi 00-047 précitée, « de contenir le débat politique dans les limites de la légalité et d’assurer l’alternance démocratique au pouvoir », l’analyse dudit texte a révélé des insuffisances qui méritaient d’être corrigées pour le confort de notre démocratie et conformément à la volonté affichée, dans le préambule de la constitution du 25 février 1992, par le Peuple souverain du Mali « de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la Révolution du 26 mars 1991. »
Le candidat de l’URD à l’élection présidentielle de 2013 s’était engagé à corriger ces insuffisances, à renforcer les droits et devoirs de l’opposition afin de lui permettre d’exécuter correctement et dignement sa mission de service public. L’opposition est un élément important de la démocratie pluraliste. Nous avons souvenance que dans certaines cités de la Grèce antique les pouvoirs en place ont non seulement accepté la contestation, mais aussi ils l’ont utilisé pour mieux assurer le fonctionnement des mécanismes politiques en s’enrichissant des idées pertinentes émises par les opposants.
Dans le Mali d’aujourd’hui majorité et opposition ont toutes convergé vers l’adoption d’un statut de l’opposition digne du nom, d’où l’adoption de la loi n°2015-007 du 04 mars 2015 portant statut de l’opposition politique.
Ladite loi, à n’en pas douter, constitue une avancée considérable pour notre démocratie. L’une des innovations importantes se trouve être l’institution du Chef de file de l’opposition politique.
Aux termes de l’article 13 de la loi : « L’opposition politique est représentée par un porte-parole qui prend le titre de Chef de file de l’opposition politique.
Le Chef de file de l’opposition politique est désigné, en son sein, par le parti politique déclaré dans l’opposition, ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée Nationale à l’occasion des dernières élections législatives.
En cas d’égalité du nombre de députés, le Chef de file de l’opposition politique est désigné par le parti politique déclaré dans l’opposition, ayant obtenu le plus grand nombre de conseillers communaux à l’occasion des dernières élections communales.
En cas d’égalité du nombre de conseillers communaux pour ce qui concerne l’opposition parlementaire, le plus âgé est déclaré Chef de file de l’opposition politique.
En cas d’inexistence d’opposition politique parlementaire, est désigné Chef de file de l’opposition politique, le représentant du parti politique déclaré dans l’opposition et ayant obtenu le plus grand nombre de conseillers communaux.
En cas d’égalité du nombre de conseillers communaux pour ce qui concerne l’opposition extraparlementaire, le plus âgé est déclaré Chef de file de l’opposition politique. »
Comme vous le savez Conformément à l’arrêt de la Cour Constitutionnelle n°2013-12/CC-EL du 31 décembre 2013 portant proclamation des résultats définitifs du deuxième tour de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, l’Union pour la République et la Démocratie est le parti politique déclaré dans l’opposition ayant le plus grand nombre de députés avec ses 18 députés. Aussi l’URD doit désigner en son sein le Chef de file de l’opposition.
C’est pourquoi, réuni en réunion extraordinaire aujourd’hui à 17h, le Bureau Exécutif National de notre parti a désigné à l’unanimité Chef de file de l’opposition politique le camarade et honorable Soumaila Cissé, député élu à Niafunké, Président du Parti.
Nous allons dès demain notifier son nom au ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation à charge pour lui de le communiquer au Président de la République qui doit à son tour le nommer par décret, le tout conformément à l’article 14 de la nouvelle loi, je cite : « Le nom du Chef de file de l’opposition politique est notifié par son parti au Ministre chargé des partis politiques qui le communique sans délai au Président de la République.
Le Chef de file de l’opposition politique est nommé par décret du Président de la République. ».
Après notre réunion de cet après-midi nous avons tenu également à informer les autres partis membres de l’opposition de cette décision.
Actuellement le Président Soumaila Cissé est en mission à l’étranger, il sera de retour inchallah en début de semaine prochaine. Il rencontrera la presse pour vous faire part de ses sentiments.
Vive notre démocratie, vive l’URD
Je vous remercie