La convention nationale, tant réclamée par certaines organisations de la société civile et des partis politiques comme étant la solution à la crise malienne, s’est tenue du 21 au 22 mai derniers au Centre Internationale de Conference de Bamako. C’était, sous la présidence de Hamadoun Amion Guindo, président de la Convergence Patriotique pour le Mali (COPAM)
Cette convention nationale, qui divise la classe politique, s’est tenue sous le signe, il faut le dire, de l’échec et des inquiétudes. Echec, parce que toutes les forces vives de la nation n’ont pas pris part, comme il se devrait, à cette convention. Inquiétudes, parce que les initiateurs de la convention refusent toutes solutions de sortie de crise autre que celles issue de la convention.
Une participation en deçà des attentes ?
Si toutes les forces vives de la nation n’ont pas pris part à cette convention nationale, on pouvait noter la présence des représentants de quelques organisations de la société civile et de certains partis politiques. Au présidium, Dr Adama Traoré de la COPAM, Me Gakou, Ben Fana Traoré du PCR, Cheick Oumar Sacko du SYNACODEM, Soufi Bilal Diallo du Haut Conseil Islamique. S’y ajoutent Pr Dialla Konaté, Pr Rokia Sanogo et Dr Oumar Mariko du MP22, Modibo Sangaré de l’UNPR, le représentant de la confrérie des chasseurs. Les mouvements représentés sont : le CNRDRE, les confessions religieuses, le SYNACODEM, le RPDP, la COPAM, le MP22, Convergence pour Sauver le Mali (CSM), la confrérie des chasseurs, les dissidents du Conseil National de la Jeunesse (CNJ). Certains mouvements, favorables à la convention nationale n’étaient pas représentés. C’est le cas l’alliance IBK 2O12. Chaque mouvement devait être représenté par 25 délégués. Environ, 500 délégués étaient prévus à cette convention. Mais c’est une centaine de délégués qui ont, finalement, pris part aux travaux.
L’objectif général de la convention est, selon ses organisateurs, d’aider le Mali à sortir de la crise sécuritaire, sociale, économique, institutionnelle et politique. Les initiateurs ont fait des propositions ; lesquelles, selon eux, peuvent instaurer un consensus entre les prenantes au processus de normalisation. Au cours de la rencontre, des propositions ont été faites pour la libération du nord. Aussi, ils ont dégagé une feuille de route pour les organes de transition, déterminé les organes de transition et décidé ce qui doit être, rôle du CNRDRE pendant la transition.
Les participants se sont planchés sur plusieurs thèmes : les critères de choix de candidature pour le poste de président de la République, le chronogramme de la transition, le rôle et la place du CNRDRE. S’y ajoute l’adoption des organes de transition. Les organes de transition, décidés par les participants sont : le Conseil National de Transition pour le Changement (CNTC), le gouvernement et le conseil consultatif national (CCN).
Difficile accord sur le nom du président de la transition
Le choix du président de transition a divisé les participants à la convention. La signature de l’accord du 20 mai, entre le capitaine Amadou Haya Sanogo et la CEDEAO, a brisé l’espoir des partisans de la convention nationale. Car cet accord consacre le retour définitif à l’ordre constitutionnel. En effet, en organisant cette convention, ses initiateurs entendaient investir l’ex-chef de la junte militaire comme président de la transition. Selon un délégué à la convention nationale, le choix du président de transition était la pomme de discorde entre les participants. Pour certains c’est le capitaine Amadou Haya Sanogo qui doit diriger la transition. D’autres estiment que le capitaine Sanogo en signant l’accord du 20 mai, n’est plus à mesure de piloter la transition. Et le nom de Moussa Mara, président du parti Yèlèma, était le plus cité dans les coulisses. S’y ajoute celui d’Ibrahim Boubacar Kéita, lequel aurait décliné l’offre.
A noter que les travaux de la convention nationale ont pris fin sans que les participants puissent s’accorder sur le nom du futur président de la transition. Aux dernières nouvelles, le capitaine Sanogo a été choisi pour diriger la transition. Va-t-il accepter, dans ces conditions, de diriger la transition après avoir signé l’accord du 20 mai dernier avec la CEDEAO ?
Abou Berthé
Pourquoi pas?
Le capitaine Sanogo a bénéficier de deux évènements majeurs:”la chance” et la “baraka”.Les voies du seigneur sont impénétrables.Il fut homme de troupe et roulait à mobylette.Il s’était attiré un franc succès d’un putsch dont il n’était jamais l’initiateur, moins le préparateur.
Chef de la junte militaire, le voici aujourd’hui ex-chef d’état, son fait aux faiseurs de rois des hommes politiques maliens. Il dénonçait les turpitudes et la corruption de ATT et les membres de son gouvernement.
Certes,sur le fond, il faut rendre hommage au capitaine. Mais le pauvre, manque de pot, lui et ses amis sont accusés de pillage, de voles, et aujourd’hui, les maliens sont écoeurés par les affaires de corruption qui secoue la république de kati.
Un privilège qui n’autorise pas l’impétieux capitaine à donner des leçons.
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