Le parti Barica, qui depuis un certain temps connait quelques soubresauts, a tenu une réunion extraordinaire de clarification à son siège. Ce samedi, des décisions importantes, dont le rétablissement du président, ont été prises.
C’est à l’unanimité des paticipants que Hamé Traoré, le président du parti Barica (Bloc des alternances pour la renaissance, l’intégration et la coopération africaine) a été rétabli dans ses fonctions. Samedi 28 avril, le bureau exécutif national (Ben) a tenu à son siège une réunion extraordinaire élargie aux sections afin de réfléchir et de trouver une solution à la crise qui sévit dans le parti depuis quelques mois.
Tout est parti d’une réunion extraordinaire du Ben tenue le 18 juin 2011 au siège du parti sous la présidence de Sama Diakité, 1er vice-président du parti. Selon le procès-verbal de cette rencontre, la réunion a été convoquée à la demande des 2/3 du Ben et de 09 sections pour statuer sur « le compte-rendu de la cellule de crise, les voies et moyens d’une sortie de crise rapide pour la survie du parti, la convocation dans un délai raisonnable de la conférence nationale du parti, les divers ». A l’issue de la réunion du 18 juin, le président du parti, Hamé Traoré, et le trésorier, Abdoulaye Bel Doumbia, avaient été suspendus de leurs fonctions respectives. Sur la base de ce procès-verbal, certains membres du Ben vont introduire une plainte en justice contre les suspendus accusés de « mauvaise gestion, dilapidation des fonds du parti, rencontre intéressée avec d’autres partis et institutions, … ». Jugée en référé, leur plainte a été confirmée par le tribunal. Et, malgré l’appel interjeté par la partie adverse, les plaignants vont tenir une Conférence nationale extraordinaire à Bougouni dont le principal objet fut de destituer Hamé Traoré et Abdoulaye Bel Doumbia, et de mettre en place un nouveau bureau.
Les deux intéressés ne vont pas s’en tenir là et décident à leur tour d’attaquer leurs adversaires avec le procès-verbal de la réunion du 18 juin. Le document indique que sur les 47 membres du Ben, ceux qui étaient présents, ne permettaient pas de tenir la réunion, faute de quorum. En plus, des noms de personnes absentes auraient indûment été rajoutés au P.V avec leur « signature » et de nombreuses autres irrégularités auraient été constatées. C’est donc fort de tous ces constats que Hamé Traoré, le 13 mars 2012, porte plainte pour « faux en écritures et faux et usage de faux » au tribunal de 1ère instance de la commune II contre Sama Diakité et ses huit complices ». A ces neuf personnes, il est reproché les faits d’avoir frauduleusement dressé un faux procès-verbal d’une réunion extraordinaire qu’il n’avait aucune qualité de convoquer, de l’avoir empêché d’accéder au compte bancaire du parti en gênant de ce fait le bon fonctionnement dudit parti, d’avoir frauduleusement fabriqué un faux cachet, etc. Sur ce dernier point, par la décision n°34 du 06 mars 2012 du tribunal de 1ère instance de la commune IV saisi à cet effet, il a été ordonné à la Bhm (c’est la banque en question) l’accès du requérant Hamé Traoré de tous mouvements sur le compte bancaire du parti. Reste le sort réservé par la justice à la plainte de faux et usage de faux en écritures.
Deux autres plaintes pourraient bientôt s’ajouter à celles-ci : une pour demander l’annulation de la Conférence nationale extraordinaire tenue à Bougouni le mois dernier et l’annulation de ses résolutions ayant abouti à la formation d’un nouveau bureau.
C’est du moins ce qu’ont demandé les participants à la réunion du samedi dernier. Et ils étaient très nombreux, venus de toutes les sections (17) du parti pour s’ajouter à la quasi-totalité des membres du Ben. Présidée par Lassana Koné, secrétaire général adjoint, la réunion, par un vote à l’unanimité, a donc demandé la réinstallation de Hamé Traoré et d’Abdoulaye Bel Doubia à leurs postes respectifs de président et de trésorier général. Pour rester dans les limites de la loi, deux huissiers dont Me Mohamed Diané (Etude de Me Aliou Keïta) ont été commis à cet effet. Ils ont suivi tout le déroulement de la réunion et ont noté les différentes interventions et décisions.
Avant de se séparer, les participants ont demandé la tenue de la Conférence nationale extraordinaire à Bougouni le 19 mai 2012.
Ils ont également demandé qu’à l’issue de la poursuite judiciaire, ceux qui ont violé les textes du parti soient radiés. Il s’agit de Sama Diakité, Kabouné Sidibé, Dramane Diakité, Sinayogo Fatoumata Dembélé, Abdoulaye Diallo, Sidibé Fanta Diarra, Alpha Kabiné Touré et Nana Samaké, tous membres du Ben.
A rappeler que le Barica a été fondé par le député Mamadou Sinayoko aujourd’hui décédé. Après son décès, aucun des nombreux cadres et responsables du parti, dont des députés et des maires, ne s’étaient risqués à prendre le contrôle d’un parti que seul le président finançait en grande partie. C’est le jeune Hamé Traoré, alors secrétaire chargé de la Communication, qui s’est lancé pour relever le défi. En finançant les activités du parti sur ses fonds propres, il est parvenu à sortir le Barica de la désolation et de la ruine. Aujourd’hui que tout va bien, les prétendants au trône sont sortis du bois.
Cheick Tandina