Le 1er tour des élections législatives s’est déroulé le 24 novembre dernier sur toute l’étendue du territoire national. Et aussi dans des conditions généralement acceptables.

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ElectionMais force est de reconnaitre que le taux de participation enregistré a été très faible par rapport à celui enregistré lors de la présidentielle. C’est ce qui ressort globalement, en tout cas, de ce micro-trottoir que nous avons réalisé sur le sujet.

 
Bourama Traoré, chef du  centre d’état civil de Badialan

« Plusieurs  facteurs expliquent le faible  taux de participation »
Le faible taux de participation est du au manque de conditionnement, souvent lié à la motivation financière, matérielle et autres. Au niveau de certains milieux, quand on regarde la situation du général Sanogo, cette situation n’est pas comprise dans son contexte. Ce manque de confiance peut démotiver les électeurs  pour le second tour, car les avis sont différents, les partis politiques en tant qu’acteurs principaux n’ont plus la confiance des gens. La disqualification de certains candidats peut être aussi de nature à démotiver certains électeurs.

 N’Toba Diallo, professeur d’anglais
« L’arrestation de Sanogo doit motiver davantage les électeurs pro-RPM pour le second  tour »
Le faible taux de participation aux élections législatives s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, les groupes qui se sont abstenus de voter ont douté de la crédibilité d’IBK,  de sa capacité à apporter le changement tant attendu par le peuple malien. Les alliances ont aussi carrément démotivé et découragé les électeurs qui  protègent les mauvais candidats.
Beaucoup ont aussi perdu leur carte Nina après le 1er tour, il faut qu’on trouve vite une solution à leurs cas. Si jamais le général Sanogo n’est pas libéré d’ici au second tour, cet état de fait risquerait d’entrainer une incidence négative sur les listes RPM. Mais ce fait d’ailleurs doit encourager davantage les électeurs du parti RPM  à aller voter sinon IBK n’aura plus sa majorité à l’Assemblée nationale. C’est un scénario-catastrophe.

Mme Coulibaly Djénéba Kagnassy, Attachée d’administration
« Je ne fais pas confiance aux députés »
Je n’ai pas voté au 1er tour des législatives, car je ne fais pas confiance aux députés, parce qu’ils ne songent qu’à eux-mêmes. Mais je prendrai le courage d’aller voter pour le second tour. J’ai eu ce courage parce que je connais un candidat dans la course en qui j’ai un peu de confiance en lui.

Sékou Samaké,  blanchisseur
« Les électeurs ne sont pas sortis en masse parce qu’ils sont en colère contre  les députés »
Les gens ne sont pas sortis massivement parce qu’ils sont énervés  contre les députés. Le second tour risque d’être du jamais vu, car ce que les gens attendaient d’IBK n’est pas toujours réalisé. Là où je suis aujourd’hui, je ne peux pas voter pour un candidat qui ne laisse pas de traces dans sa circonscription ou dont  je ne connais pas la moralité.

Cheick Mohamed Cherif Sidibé, tailleur
« Les députés n’ont rien fait pour la nation…»
Le faible taux de participation aux législatives est le contraire de ce qu’on a observé à la faveur de la présidentielle. Pour la présidentielle, c’était la seule cause  d’IBK et pour les députés, c’est autre chose. Les députés nous ont déçus. Ils n’ont rien fait et pour la nation et pour leurs circonscriptions, voilà ce qui  explique un peu l’abstention de beaucoup de gens.

Soukan N’Djim, opérateur économique
« Les autorités maliennes n’ont pas le souci du pays »
J’ai voté au 1er tour, mais je ne compte plus voter au second tour. Parce que les autorités maliennes n’ont pas le souci du pays. Que ce soit les nouveaux députés ou les anciens, je ne voterai plus. L’arrestation du général Sanago va encore compliquer la situation. Voilà, en quelque sorte, les raisons du faible taux de participation des législatives.

Garoua Kodjo, transporteur
« Les promesses des politiciens ne sont jamais tenues »
Les gens ne sont pas sortis pas massivement pour le vote des législatives, parce qu’ils sont découragés de la politique, parce que les politiciens nous ont habitués au mensonge. Les promesses ne sont jamais tenues. Une fois à l’Hémicycle, on ne les voit plus alors que les élections législatives qui sont des élections de proximité doivent, au contraire, avoir un fort taux de participation. Comme autres facteurs de démotivation, les députés ne définissent pas bien leur  projet de société, il n’y a plus d’animation aussi après le congrès alors que les partis politiques sont financés par l’Etat. Le contact avec l’électorat disparaît une fois les candidats élus députés.

Founèmakan Sissoko, Rectorat de l’Université de Bamako
« Je ne vois pas d’hommes de confiance »
Je n’ai pas voté parce que je ne sais pour qui je vais voter. Je ne vois plus d’hommes de confiance. IBK a mal composé son gouvernement, il n’a pas répondu aux aspirations du peuple malien, les alliances vont à l’encontre de la démocratie.

Modibo Diakité, réparateur de motos
« Nos autorités nous ont tous trahis »
Le faible taux de participation lors des élections générales au Mali ne doit plus être une surprise pour les gens. Nos autorités nous ont toujours trahis. Pour le cas des députés, ils ne respectent pas les engagements donnés. Ils doivent faire la restitution de tout ce qui se passe à l’Assemblée nationale à leurs populations en langue bambara.

Propos recueillis par Adama Bamba

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