Le ‘’cas‘’ Soumaïla

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« L’univers politique est plein de tous les conflits, de tous les désirs de puissance, de toutes les haines, de tous les appétits insatiables de pouvoir ». Nul doute que Soumaïla Cissé, richissime homme politique de notre temps et incontournable candidat de l’Urd en 2012, connaît cette maxime par cœur, tout comme il aura lu certainement «Le prince », ce célèbre ouvrage de Machiavel qui enseigne comment conquérir le pouvoir, le conserver, l’accroître .
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rnA quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, quelles sont les chances réelles de Soumaïla Cissé face aux « candidats » du pouvoir sortant (le PDES et ses satellites) de l’Adema  ou du RPM ? La réponse divise actuellement de nombreux analystes de la vie politique. Mais comment peut-on expliquer cependant cet extraordinaire vent d’optimisme qui balaie aujourd’hui les structures de ce parti, depuis le retour annoncé au bercail du «patron» et dont beaucoup de partisans se mettent déjà à rêver qu’il pourrait du moins rééditer sinon dépasser  l’inexplicable ‘’prouesse’’ réussie en 2002 ?
rn Pour l’histoire, ce fut donc la fameuse et éphémère Coalition ‘’Espoir 2002’’’ qui avait invité ses ouailles à voter pour le Général. Comme chacun sait, ce vote en faveur du candidat indépendant ATT par des responsables politiques de premier plan de notre microcosme politique, contre le candidat d’une formation politique, en l’occurrence Soumaïla, marque de toute évidence, la ‘’descente aux enfers’’ de notre processus démocratique .
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rnLe meilleur candidat  du pays pour 2012 !
rnMais quand on sait que Soumaïla Cissé (pour des raisons plutôt pragmatiques) avait aussi engagé son parti à soutenir le même ATT, alors il y’a vraiment de quoi pavoiser sur ce que nous réservera l’avenir sur un plan purement politique. Le changement du contexte politique ou social en est-il pour quelque chose ? Ou la peur panique de perdre ses meilleurs cadres surtout préoccupés par de juteux plans de carrière ?

En effet, combien de hauts fonctionnaires accepteraient–ils d’afficher haut et fort leur « fidélité » au patron de l’URD, devant la volonté manifeste d’un  Modibo Sidibé, qu’une certaine presse présente déjà comme l’héritier présomptif de ATT ? En tous les cas, cette option Modibo est vraiment à prendre très au sérieux, car celui que le président Konaré appelait déjà « vice-président » quand il était son ministre des Affaires étrangères, a longtemps marqué son territoire et imprimé sa marque à travers de nombreux et audacieux actes posés au cours de sa riche et exceptionnelle carrière ministérielle. Et, au moment même où l’on continue à amuser la galerie sur le choix de tel ou tel candidat à l’Adema, les meilleurs observateurs de la vie politique pensent que le président ATT a déjà passé la main à son Premier ministre, qui a d’ailleurs réussi – on ne sait trop comment – à éliminer un à un tous les compagnons de la première heure d’ATT, à l’exception notable de Ahmed Diane Semega. 

Mais, par- delà toutes ces supputations sur le destin présidentiel de l’hyper Premier ministre Modibo Sidibé, les inconditionnels de Soumaïla ne s’embarrassent guère de fioritures pour dire que le «boss» représente toujours  à leurs yeux, comme  le «meilleur candidat du pays pour 2012».
rnSi l’Adema dépasse aujourd’hui en nombre d’élus communaux l’URD, les querelles de leadership ou de positionnement, qui ont actuellement cours au sein de la  ruche, risquent fort de fragiliser cette  formation. En réalité les partisans de Modibo Sidibé, dans leur naïveté ou cupidité, pensent que ce «big bang » tant espéré de l’Adema ouvrirait du coup une «Voie royale » pour leur candidat dans la conquête de Koulouba. Visiblement tous les moyens sont mis en œuvre pour démolir ou anéantir la figure de Dioncounda.
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Mais que pense  Soumaila Cissé de tout çà ?
rn La politique étant bien évidemment « un jeu de massacre », les stratèges de l’URD ne s’embarrasseront guère de fioriture, ni d’ailleurs d’états d’âme inutiles pour saper la candidature de Modibo Sidibé qui, en plus d’avoir fait «main basse» sur la haute administration malienne, dispose aussi sûrement d’un important trésor de guerre pour faire face aux besoins matériels et financiers de sa campagne.
rnEn tout les cas, que ce soit Modibo ou l’Adema, son ancienne formation, la bataille pour la conquête de Koulouba sera désormais sans répit, comme nous le témoignait d’ailleurs il y’a quelques mois un éminent cadre de ce parti «C’est au cours des élections municipales que j’ai pu mesurer l’extrême  rivalité qui existe entre l’Adema et l’Urd. Quand nous avons manifesté notre volonté réelle de faire alliance avec les ‘’poulains de Dioncounda’’, ceux-ci ont catégoriquement refusé. Nous avons tout fait pour réussir cette union presque sacrée, mais rien n’y fera. C’est alors que j’ai pu comprendre de l’intérieur que les campagnes pour 2012 ne laisseront aucun cadeau à Soumaïla. Ce refus préfigurait en réalité la nature des hostilités à venir.»

Mais la tâche s’annonce tellement rude pour «cette tête bien faite» que la campagne présidentielle de l’URD prendra inexorablement des allures de « course d’obstacles ». Tant et si bien, que pour redynamiser ses structures, créer un véritable état-major de campagne, c’est-à-dire mettre en mouvement une équipe qui gagne, le président du parti doit avoir le courage d’organiser un congrès extraordinaire pour un bon et indispensable partage des rôles entre les principales sensibilités tapies au sein de cette formation. A suivre !            
rn Bacary Camara *Journaliste !
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