L’homme ne reflète plus l’image de fermeté. Il paraît éprouvé par l’âge. Vraisemblablement, il incarne un papi au milieu de ses petits-fils.
Le facteur le plus déterminant dans la préférence des Maliens pour la carte IBK -facteur ayant largement milité en sa faveur à l’élection présidentielle- aura visiblement été cette impression que le commun des mortels garde encore de son étincelant passage aux affaires au moment où l’exercice du pouvoir tenait plus d’une épreuve de Sisyphe que de la sinécure.
Quoique l’ancien Premier ministre de Konaré s’y soit plus illustré par un rôle de bouc émissaire, le courage d’assumer les mesures les plus impopulaires et même quelques sales besognes du pouvoir dandinant, il en a quand même récolté un précieux fruit : celui d’être considéré par les uns comme le bienfaiteur récompensé en monnaie de singe et, par les autres (les plus nostalgiques sans doute), comme une incarnation de l’autorité de l’Etat.
Ibrahim Boubacar Keïta, lui-même, en était si conscient qu’il a constamment et jalousement entretenu cette perception populaire de sa personne, jouant tantôt le metteur en scène de sa victimisation, par moment pour un inestimable vecteur de la rigueur et de l’ordre public.
Puisque _le jeu politique s’accommode souvent d’une certaine dose de théâtralisation, ses mises en scène se sont souvent révélées très persuasives dans ce sens. Même s’il arrive qu’elles prennent les allures d’un élan populiste où la prise en compte des «volitions» populaires l’emporte amplement sur les intérêts populaires bien compris.
C’est en tout cas, les traits sous lesquels s’est annoncé l’avènement d’IBK qui, à peine installé dans sa dignité, s’est aussitôt évertué à imprimer à l’exercice du pouvoir le style et les marques qu’on lui prête dans l’imaginaire populaire.
Très désireux de mériter son identité et son étiquette dans la pensée du citoyen lambda, le nouveau président, dans la foulée de son investiture, s’est déjà signalé avec des effets de manche, tapant du poing sur la table par-ci, invectivant et rouspétant par-là, pour remonter les bretelles aux agents pour un moindre détail protocolaire à l’aéroports où il accueillait une bonne vingtaine d’hôtes de marque.
Mais, ce sont les maires de certaines communes de la capitale qui en ont le plus pris à la figure, eux qui devaient éprouver du frisson à l’annonce d’enquêtes à coups de menaces de sanctions, au lendemain des inondations meurtrières provoquées par des pluies diluviennes.
La série de faux tons s’est ensuite prolongée aux déclarations pompeuses sur l’absentéisme et l’oisiveté administratifs qui, tout comme les précédentes, se sont révélées comme un feu de paille. Et pour cause : à la grande désillusion de ceux qui espéraient un résultat au-delà des annonces spectaculaires, les parties de thé et la désertion des postes sont demeurées des phénomènes plus tenaces qu’un simple zèle de néophyte.
Mieux, depuis que les couleurs d’un remaniement sont annoncées, avec la fin des législatives et l’installation des instances dirigeantes de l’Assemblée nationale, on a comme l’impression que l’absentéisme a redoublé d’ardeur et que la demi-journée de fait s’est instaurée dans le service public puisque les usagers peuvent constater à leurs dépens que les employés des agences de nettoyage envahissent les lieux avant même l’heure de la descente. Le constat est donc alarmant en définitive : si rien ne s’est greffé au phénomène, il n’a pas non plus connu un décroissement imputable aux avertissements du premier responsable de la nation.
Idem pour l’utilisation abusive des moyens logistiques de l’Etat. Fraîchement élu à la tête de la magistrature suprême, IBK a voulu aussitôt imprimer un doigté original à la gestion des biens publics en promettant, comme toujours à coups d’apparences de fermeté, un combat sans concession contre la surexploitation des véhicules de l’État.
Ainsi, avec son arrivée aux affaires, tous les engins étaient censés se trouver hors de portée de leurs utilisateurs après les heures de service. Près de six mois après son investiture, le constat est le même que pour les autres centres d’intérêt du rigoureux président : les véhicules de l’État continuent de transporter bois et charbon, servent même parfois pour le transport massif de festoyeurs pendant les cérémonies de mariage et autres.
Quid du port obligatoire du casque pour les motocyclistes et de l’occupation anarchique de la voie publique dans la capitale ? Pour l’une comme pour l’autre des deux mesures pourtant annoncées en grande pompe, l’élan des pouvoirs a dû se briser contre le mur de la realpolitik, de l’audace d’affronter l’humeur des masses, preuve que l’autorité de l’État reste à reconquérir en dépit de l’avènement d’IBK.
L’homme ne reflète probablement plus l’image de fermeté qu’on garde de lui et paraît suffisamment éprouvé par l’âge pour n’incarner que ce trop souriant papi entre ses petits-enfants qu’on a pu voir sur les affiches de campagne.
C’est peut-être aussi cette réalité qui explique que son sens de l’État s’épaississe à un point tel que tout observateur averti peut subodorer la touche familiale dans les grandes orientations régaliennes.
A. KEITA
Alla Hou Akbar. DIEU aime le Mali. L’homme de poigne est à bout de force, mais rien n’a visiblement changé. Les véhicules de fonds bleus comme devant le fleuve derrière le fleuve continuent leurs activités habituelles les Samedis et les Dimanches( cortège de mariages, transport de charbons, véhicules de chantiers etc… Nous prenons cela comme exemple parce que c’est la moindre des choses. La semaine prochaine tous véhicules de fonds bleus que j’apercevrais en flagrant dans un cortège de mariage ou en transportant des briques je prendrais soigneusement: le numéro, l’heure et le lieu de prédilection, IN CHA LA. Et publier sur internet.
tout les chef detats qui obey dieu sincerement auront leur recompance par dieu
tout les chef detat qui obey dieu sincerement auront leur recompance par dieu
Du bon français, mais une analyse très discutable par endroit. Arrêter Sanogo et compagnie, mettre au gnouf des metteurs au gnouf tels magistrats et autres greffiers, remettre le MNLA et compagnie dans leurs petits souliers, rappeler à la Com internationale que le Mali est un Etat certes en difficulté mais un Etat souverain, et tout cela en trois petit mois ne saurait provenir d’un homme-lige. Ayons confiance au grand IBK et respectons nous entre maliens!
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