Dans le cadre de la célébration de son 22 ème anniversaire, le Congrès national d’initiative démocratique (CNID association) a organisé, le samedi 2 novembre à la maison de la Presse, une conférence-débat autour du thème ” Impact sociologique et psychologique de crise humanitaire …”. Le conférencier est le psychologue Mohamed Touré, membre du Comité directeur national du CNID-Faso Yiriwa Ton. La rencontre s’est déroulée en présence du président de ce parti, Me Mountaga Tall, des acteurs du mouvement démocratique comme Pr Aly Nouhoum Diallo et plusieurs invités.
Dans son introduction liminaire, le président du CNID association, Issaka Traoré, a mis l’accent sur la situation dramatique que vit le Mali actuellement. “Nous considérons cette rencontre d’aujourd’hui comme une rentrée politique de notre association. Et nous disons que ce qui arrivé au Mali le 22 mars 2012 est un désaveu pour tous les acteurs du mouvement démocratique“, a-t-il déclaré. Avant de dresser un vibrant réquisitoire des trois Républiques que le Mali a connu de l’indépendance à nos jours. A en croire Issaka Traoré, la 1ère et la 2ème République ont eu au moins le mérite d’avoir connu une armée valeureuse et forte. La troisième République, celle des patriotes et des démocrates, avec une armée en déconfiture, a trahi le peuple. C’est durant cette République, dira-t-elle, que les 2/3 du territoire national ont été occupés avec son cortège de crise humanitaire jamais connue à ce point dans le pays. Et le président de l’association de dénoncer le fait qu’ “une fois le coup d’Etat consommé, des patriotes, qui se disent démocrates, demandent un embargo total contre le Mali. Comme si nous ne sommes à la base de cette désintégration du pays. C’est maintenant que des patriotes savent que la CEDEAO existe, que l’Union africaine a un conseil de sécurité… Le 19 novembre 1968, le mali avait la plus forte armée de la sous-région, bien équipée, bien formée “.
Pour sa part, le conférencier, Mohamed Touré a expliqué que l’humanitaire est l’affaire de toutes les forces vives du pays. L’on ne doit pas penser que c’est seulement les ONG, les Nations Unies qui doivent se préoccuper de la grave crise humanitaire que connaît le Mali. “Cette crise n’est pas extérieure, elle n’est pas regardée par la fenêtre ; elle est dans notre cour, elle est dans notre maison “, a-t-il indiqué. Une crise dont sont gravement victimes les femmes et les enfants, qui n’ont rien fait pour que le pays se retrouve dans cette situation.
Les femmes et les enfants, a expliqué le conférencier, sont souvent les plus touchés par cette crise humanitaire dont certaines facettes sont des traumaismes sociaux et psycologiques tels que l’éclatement des familles, les déplacés à l’interne (100 000 Maliens), les réfugiés (203 000 Maliens) dont les conditions d’existence laissent à désirer. Sans oublier que les populations vivant sous occupation sont victimes des pires exactions: viols, amputations, lapidations, pillages des biens, déscolarisations, mariages forcés, etc.
Le conférencier a appelé à l’union sacrée des forces vives, à l’application des instruments juridiques internationaux en matière de crise humanitaire, à la réparation des préjudices moraux et matériels. Auparavant le président de l’association CNID avait appelé le président de la République par intérim à réhabiliter les acteurs du mouvement démocratique. D’autres intervenants comme me Mountaga Tall, Pr Ali Nouhoum Diallo ont apporté leur contribution aux débats. Signalons que la modération de cette conférence-débat a été assurée par la vice-présidente du CNID-FYT, Mme Maïga Sina Damba
Bruno D SEGBEDJI