Mardi dans la nuit du 17 août, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta s’est adressé à la nation sur la chaine nationale dans le cadre du premier anniversaire de la chute du régime du président Ibrahim Boubacar Keita. Une chute suivie de la mise en place d’une transition de 18 mois. Après 12 mois, quel bilan peut-on retenir de cette transition ? Peut-on dire aujourd’hui que ce coup d’Etat à apporter un changement dans la vie de la nation ? Pour en savoir plus nous avons recueilli les propos de certaines personnalités de la place. Synthèse des avis recueillis.
L’annonce sur les réseaux sociaux et sur la télé nationale, du discours du président de la transition a retenu le souffle de la majeure partie de la population devant leur petit écran. Pour la simple raison, qu’il s’agissait d’une première adresse à la nation du président de la transition à cette occasion. Pour cela, tout le monde s’attendait à des annonces fortes, des révélations sur de nombreux sujets qui défraient la chronique, mais surtout du bilan d’un an de la transition que le Chef de l’Etat lui-même pourra tirer. Dans un discours succinct le Colonel Assimi Goïta est apparu moins bavard, afin de se limiter seulement sur les perspectives de la transition, avant d’appeler les uns et les autres à sursaut national pour sortir le pays dans la crise à laquelle elle est plongée.
Sur cette adresse à la nation du président de la transition et le bilan de la transition, nous avons recueilli les avis de certains observateurs de la scène politique nationale.
Pour le secrétaire politique du parti Yelema, M. Hamidou Doumbia, non moins porte-parole dudit parti, il n’y a pas eu de changement notable durant ces douze mois de la transition. Selon lui, les mêmes problèmes subsistent en termes de gouvernance politique, économique et sociale.
«Nous avons d’énormes difficultés économiques à cause du caractère illégitime de la transition, parce que beaucoup de nos bailleurs se sont retirés. Nous devons travailler rapidement au retour à un ordre constitutionnel normal » a-t-il affirmé. Parlant sur le discours du président, d’après lui, Colonel Assimi Goïta aurait dû parler de leur bilan depuis qu’ils ont pris le pouvoir pour rassurer le peuple. Et réaffirmer sa volonté de respecter le délai de la transition pour rassurer davantage ceux qui sont sceptiques sur ce sujet.
Quant à Aly Tounkara, sociologue, il dira que le bilan d’une année de transition est négatif sur tous les plans. A l’en croire, aucun changement n’a été connu après le départ d’IBK, à part quelques actions sur le plan sécuritaire, pour mieux répondre aux menaces terroristes. A ses dires, la transition n’a pas pu apporter des solutions idoines au problème de l’éducation. D’où la frustration du monde enseignant.
Selon le communiqué de la Coordination des Mouvements et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko(CMAS), une année après la prise du pouvoir par les militaires, la CMAS a le regret de constater qu’après la chute d’IBK , le même système de gestion demeure.
« C’est avec amertume que nous disons aux autorités de la transition que le peuple est resté sur sa faim et que le bilan de leur gestion ne comble pas les attentes » pouvait-on lire dans le même communiqué. Avant d’inviter les autorités de la transition d’aller vers la rupture tant souhaitée par le peuple Malien et faire de la refondation une réalité.
Par Fatoumata Coulibaly