Comme à l’accoutumée, à l’entame de chaque nouvelle année ou la veille, nous échangeons avec nos amis, parents, proches ou simples connaissances des vœux de bonne et heureuse année. Inutile de dire, que les maliens espèrent de la présente, la meilleure, celle qui verrait la matérialisation de l’ensemble de nos vœux. A commencer par la tenue à bon délai d’une élection présidentielle juste, transparente et crédible, le seul préalable à la libération des régions du nord et d’une partie non moins importante de la 5e région.
Aussi, et c’est le lieu de le dire, les maliens dans leur écrasante majorité ont souffert de la grave crise politico- institutionnelle qui a sévi tout au long de l’année écoulée. Une des pires années depuis la grave sécheresse des années 70. Faisons l’économie de tout ce que nous avions connu cette année là et qui continue, même si nous nous efforçons de croire, d’espérer en de lendemains meilleurs depuis l’arrivée aux affaires voilà un mois d’un nouveau Premier Ministre. Diango Sissoko nous osons espérer, nous sortira définitivement de nos angoisses, de nos doutes. Du tricephalisme, nous sommes acceptablement redescendus au bicéphalisme avec Kati et la Base B. Plus de Premier Ministre de pleins pouvoirs mais d’un Premier Ministre travailleur, soucieux de lendemain meilleur, d’une sortie honorable pour chacun et tous.
Seulement, l’année que nous entamons et que nous souhaitons tous comme celle qui nous fera oublier nos peines en ressuscitant l’espoir, n’est pas sans risques pour le pays. Loin de vouloir faire l’oiseau de mauvais augures, nous nous inquiétons du fait déjà, des atermoiements qui continuent de naviguer dans le large marigot de nos bons vœux. Des atermoiements axés sur la libération des régions du pays avant la tenue du scrutin présidentiel. Le Ministre des Affaires Etrangères, vers la fin du mois de décembre a effectué une très malheureuse sortie en affirmant haut et fort, qu’il était impensable de croire à une élection avant la libération des régions du nord, comme si au Mali ce serait une première. Tiéman Hubert que nous aimons parce que, un bon ami à nous tous, ne peut ignorer le poids de la communauté internationale dans la résolution de nos problèmes. Cette communauté, instruit la tenue d’une élection avant tout autre engagement. Romano Prodi savait bien ce qu’il disait lorsque, il affirmait qu’il faudrait attendre septembre pour parler de guerre. Avant ce mois de septembre annoncé et qui a aussitôt suscité la colère de beaucoup de gens ici, il y a janvier, février, mars, avril ou mai et juin pour la tenue d’une élection régulière à l’effet d’installer un président républicain issu d’un scrutin démocratique. Comme quoi, rien de sérieux ne se ferait avec un régime de transition. Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des Affaires Etrangères du Mali, investi de la pleine confiance de son tonton de président, n’a – t –il pas intérêt à ce que la transition dure aussi bien pour lui que son tonton- président de la république ? Un conflit d’intérêt entre ceux qui veulent la guerre de libération avec la transition, sachant pertinemment que personne ne sait quand exactement cette guerre de libération connaîtra son épilogue, et ceux qui veulent une élection tout de suite, en tout cas courant premier trimestre 2013 et qui se convainquent à raison de la réticence des bailleurs de fonds face à un pouvoir pas du tout légitime ?
Au rythme ou vont les choses, rien, ne nous dit qu’au terme du mandat de la transition, le 30 avril par exemple, que le président Dioncounda pourrait rempiler encore alors qu’aucune perspective électorale n’est en vue. Que ferait l’armée si ce que nous craignons aujourd’hui arrivait demain avec une transition en fin de mandat ? Un autre coup d’état ?
A notre humble avis, le Mali a intérêt à prendre à bras le corps l’option tout de suite d’une élection présidentielle, celle qui verrait l’arrivée d’un nouveau président de la république qui prendrait les choses en main avec comme point focal, l’engagement de la bataille afin de libérer notre pays du joug d’islamistes terroristes et autres bandits de grands chemins. Pour tout dire, les 04 prochains mois seront décisifs pour l’avenir même de notre pays.
Sory de Motti