Landerneau politique ouest-africain : Le président IBK inspire Soro Guillaume de la Côte d’Ivoire

2
Guillaume Soro, ici le 20 juillet 2017 à l'aéroport d'Abidjan
Guillaume Soro, ici le 20 juillet 2017 à l'aéroport d'Abidjan. © Sia KAMBOU / AFP

 Le parcours politique du président malien, Ibrahim Boubacar Keita, est aujourd’hui une source d’inspiration pour la génération montante des jeunes politiques de la sous-région. C’est le cas notamment de Guillaume Kigbafori Soro, l’actuel président de l’Assemblée Nationale ivoirienne. Celui-ci voue désormais une affection particulière au locataire du palais de Koulouba qu’il a récemment encensé dans un post, mercredi dernier, sur sa page Facebook.

« Avec SEM Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République du Mali. Le parcours du président Ibrahim Boubacar Kéita parsemé d’embûches et de défis multiples m’inspire et est riche d’enseignements pour moi. Je lui voue une affection filiale qu’il me rend bien. », a avoué Guillaume Soro, fraîchement couronné d’un diplôme de commerce à Lyon. Cette déclaration, faite à quelques encablures de la présidentielle de 2020 dans ce pays, laisse quelque peu entrevoir les ambitions de son auteur qui semble déterminé plus que jamais à briguer la magistrature suprême. Même si pour l’heure aucune annonce officielle n’a été faite de sa part, l’appétit ne manque pas chez le jeune ex-rebelle. Il semble de plus en plus porté vers les délices du sommet.

A couteaux tirés avec son mentor Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire et président du Rassemblement des houphoüétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Guillaume Soro serait ainsi en train de chercher l’onction du modèle malien de parcours politique. En tous cas les propos de Guillaume Soro sont porteurs de sens à plus d’un titre. En effet, IBK avant son accession au pouvoir d’Etat en 2013 a occupé les fonctions de Premier ministre de 1994 à 2000 et de président de l’Assemblée Nationale de 2002 à 2007, avant de parvenir à se hisser à la présidence de la République du pays en 2013 pour être réélu en juillet-août dernier pour un second mandat. Est-ce donc ce parcours dont rêve Guillaume Soro?
Rien n’est moins sûr. En effet, Guillaume Soro, excepté son passé de chef rebelle, semble tendre vers le chemin parcouru par IBK. En rompant ses liens d’avec ADO pour prendre son destin en main dans une quelconque autre famille politique, le jeune Guillaume pourrait avoir un avenir fort assimilable au parcours d’IBK. On se rappelle qu’à l’approche de l’élection présidentielle de 2002 au Mali, alors qu’IBK avait clairement affiché son désir de poser sa candidature pour succéder à Alpha Oumar Konaré, le président d’alors, des dissensions internes à l’Adema-Pasj l’ont fait tomber en disgrâce. Cette situation le conduira à rendre sa démission de Premier ministre, puis de la présidence du parti en octobre 2000. Il claque la porte du parti présidentiel avec ses partisans pour fonder le Rassemblement pour le Mali (Rpm) en juin 2001 et qui le conduira douze ans plus tard à la magistrature suprême non sans traverser une longue période de galère politique. Il aura entretemps réussi à se hisser à la tête du Parlement malien.
A quelques millimètres près, Guillaume Soro semble s’inscrire dans ce schéma. Après avoir été ministre de la Communication puis Premier ministre. Aujourd’hui, il est le président du parlement ivoirien. En disgrâce dans son parti du fait de la non clarification de sa position par rapport au parti unifié, Rhdp, Guillaume Soro, semble de plus en plus s’éloigner de la vision du Rassemblement des républicains (RDR) dont il reste un des vice-présidents. Au point où selon le confère cotedivoirenews.ci le président Alassane Ouattara lui aurait donné jusqu’à la première semaine du mois de novembre 2018 pour clarifier sa position. Le 5ème conclave du Réseau des amis de la Côte d’Ivoire (RACI), mouvement dont il est le président d’honneur est venu lui apporter une vitalité. En effet, ce mouvement a décidé de le porter à la magistrature suprême en 2020. Soro va-t-il suivre l’exemple d’IBK en rendant sa démission du RDR et donc du RHDP comme IBK l’avait fait avec l’Adema ? Tout porte à croire quand même que son divorce d’avec le RDR est inéluctable.

Androuicha

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Il faut qu’ il bénéficie lui aussi d’un accident démocratique pour espérer occuper le sommet de L’ÉTAT ivoirien pour le malheur du peuple ivoirien car l’accident démocratique qui a amené IBK au sommet de l’ÉTAT a été un très grand malheur pour le peuple malien.
    Certains hommes politiques ne sont animés que par leurs désirs de profiter des délices du pouvoir sans aucune conviction politique.
    SORO est de cette catégorie le partageant avec IBK.
    Comme IBK,Guillaume SORO n’a aucune chance d’occuper le fauteuil présidentiel dans un cadre politique normal.
    Il ne bénéficie pas d’une formation politique solide qui peut lui permettre de gagner.
    Il en était de même pour IBK qui a même reconnu qu’ il ne doit pas son accession au pouvoir à son parti.
    Des personnalités politiques qui n’arrivent pas à former un consensus autour d’eux ne peuvent réussir au sommet de L’ÉTAT.
    Ils vont incontestablement créer l’instabilité permanente comme on le constate avec IBK.
    SORO comme IBK sont les enfants maudits de la politique de leurs pays respectifs.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue .

Comments are closed.