Landerneau politique malien : Une fin d’année mouvementée

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La dernière quinzaine de ce mois de décembre et de l’an 2011 sera riche en événements. Congrès, convention, investitures, alliances…La liste est longue et le branlebas général au niveau des différentes formations politiques maliennes. Toute chose qui laisse entrevoir que la période avant-électorale n’a pas fini de produire ses surprises.

Hasard du calendrier ou stratégie politique, nombreuses formations politiques ont mis à profit les derniers weekends de l’année pour amorcer des actions d’envergure en vue des scrutins de 2012.Et le peuple comme des enfants, retient son souffle en attendant de découvrir la tronche du « Père Noel », s’il en existe réellement.

En effet, lentement, bruyamment et sûrement, les partis politiques,  les associations de soutien et autres ailes marchandes se préparent activement pour la bataille  électorale de l’année prochaine. La grande machine  électorale est lancée. Il suffit de lire entre les lignes des manifestations folkloriques et parrainages de coupe qui se font ici et autres activités des secteurs structurés des politiques par-là pour ne plus se tromper sur les intentions qui se dessinent. Tel un rouleau compresseur, elle s’est mise en mouvement et ne compte rien épargner sur son passage. Sauf que ces tapages ne départagent aucunement les prétendants. L’on a l’impression que les différentes salles sont remplies par les mêmes gens et surchauffées par les mêmes batteurs de tambour. A tour de rôle, les hommes politiques se partagent le haut du podium et personne parmi eux n’arrivent à s’y maintenir. Si la saison des pluies a fait les beaux temps du candidat de l’ADEMA, Dioncounda Traoré par sa brillante élection à l’issue d’une conférence nationale, le raffut de l’investiture de Soumaila Cissé, marqué par la présence d’une flopée de personnalités politiques a fait oublier la grosse machine de l’ADEMA jusqu’à la  sortie « boucanesque » de l’ancien premier Modibo Sidibé aux côtés de ses clubs de soutien, laquelle sera elle aussi reléguée à l’oubliette  par la dernière tournée tonitruante de Ladji Bourama dans la troisième région. Comme un moulin à vent le peuple tourne entre les différents candidats sans autant qu’une unanimité soit dégagée autour de quelqu’un.

La fin d’année permettra aussi à d’autres de sortir la tête de l’eau, il s’agit essentiellement de Zou du CNAS Faso Hèrè(qui sera investi le 18 décembre), de Hamed Diane Sémega ( qui pilote la 1ere convention nationale de son parti), de Mountaga Tall et de Choguel Maiga (dont les partis respectifs tiennent leur assise en fin de mois).

De l’électricité sans tension!

C’est à l’issue du 1er congrès de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso-Hèrè) que l’opinion nationale sera éclairée sur les capacités réelles de l’ancien premier ministre du Mali démocratique, Soumana Sako dans son dessein de briguer la magistrature suprême. D’emblée l’homme est reconnu pour son charisme dans la lutte contre la corruption, mais elle reste perplexe sur ses capacités à mener une campagne électorale. « Zou a certes un projet porteur pour le Mali, mais il manque de moyens pour  faire adhérer à sa cause une majorité de Maliens » affirme un observateur politique. A en croire un militant de CNAS de la CVI, cette argumentation ne tient aucunement route, d’autant plus que leur candidat pour avoir déjà analysé les préoccupations majeures des Maliens, dispose des moyens adéquats pour traduire en réalité tout ce qu’il a griffonné sur papier. Mais qu’il entend apporter des innovations en matière de campagne électorale, sans corrompre son électorat avec du thé ou du sucre. Attendons donc pour commenter, mais ce qui reste plausible est que l’enfant de Niamina est en déphasage avec tous les deux régimes qui se sont succédés au pouvoir depuis presque vingt ans. Pour preuve, il a été l’un des premiers à porter l’estocade au projet constitutionnel qui sera bientôt soumis au référendum. Depuis lors, un courant « touche pas à ma constitution » a pris forme.

Au-delà, cette fin d’année verra la concrétisation de la candidature du porte étendard du CNID Faso Yiriwa Ton, Me Mountaga Tall, un vieux de la vieille, celui là même qui sera à sa énième tentative après 1992 et 2002. Après l’adoption du code des personnes et de la famille le leader du parti du soleil levant à de quoi comme sujet pour entretenir son électorat et mener sa campagne. Les échéances à venir seront sans doute un test de grandeur nature pour sa formation politique, récemment saignée par le départ d’une soixantaine de ses dirigeants pour le PDES.

Le PDES, un parti qui amorce de nos jours sa traversée de désert saisira des assises de sa première convention nationale (entendez congrès) pour se donner une santé politique, en éliminant de son corps certains virus ou en prenant des calmants en attendant le jour de sa mort. C’est pourquoi cette convention nationale sera un match dans « le pas match ».

Quant au parti du tigre débout, le MPR il s’achemine vers son quatrième congrès, dont les assises s’allongeront jusqu’au jour du Noêl (prévu du 23 au 25 décembre). Ce congrès sera sans doute un « non événement », surtout que son premier responsable n’a aucune prétention de briguer la magistrature suprême cette fois-ci. Mais obligera les congressistes à caresser la crinière du « Lion » à savoir GMT. Cela, lorsque le congrès décidera de ne soutenir ni son fils ni son beau-fils. Ce qui sonnera à coup sûr le départ du parti des vétérans de l’UDPM.

Ces quelques activités ne sont en réalité qu’un petit aperçu des mouvements de fin d’année en vue, au sein du landerneau politique national. Mais ce qui reste évident est que le désintérêt de la population est patent, car il n’ya personne parmi ces « lièvres » pour mettre du piment à cette élection. L’enfant terrible de “Soudou baba” peut donc dormir tranquille, la campagne pour sa succession ne sera pas troublée même par le supposé mouvement « touche pas à ma constitution ».

Moustapha Diawara

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