Landerneau politique malien : Le Cadre fustige et rejette la nouvelle direction de la transition

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Hier dimanche, le Cadre d’échange des Partis et Regroupements politiques pour une Transition réussie, a  tenu une conférence de presse au Centre Djoliba pour proposer des moyens de sortie de crise pour une levée des sanctions. Pour l’occasion, plusieurs ténors du mouvement étaient présents. Histoire de venir exprimer leur ras-le-bol au regard de la situation du pays.

Cette conférence de presse était l’occasion pour le Cadre des partis et regroupements de partis politiques de s’adresser à tous les Maliens et à l’ensemble des partenaires du Mali (CEDEAO, Union Africaine, Nations Unies, Union européenne etc.) pour alerter les uns et les autres sur la situation, qu’il juge alarmante depuis l’instauration des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA.

Dans une déclaration liminaire lue par Amadou Koita du PS Yelen Kura, le Cadre rappelle que conformément à la Charte adoptée le  12 septembre 2020, la Transition en cours est prévue pour s’achever le 25 mars 2022. Sur cette base, selon le Cadre il a été convenu de façon consensuelle entre les forces vives de la nation que le premier tour de l’élection présidentielle se tienne le 27 févier 2022. Ce qui devrait par la suite permettre au Président de la République élu de conduire l’ensemble des missions que n’auraient pu exécuter les autorités de la Transition. Selon cette déclaration, les éléments contenus dans cette Charte de Transition ont été les bases d’engagements des autorités transitoires face au peuple et à la CEDEAO. A cet effet, dira Amadou Koita : «  nous sommes engagés à soutenir la Transition et la Communauté internationale à apporter son inestimable appui à notre pays en insistant sur le respect des délais consensuels convenus ». Mais malheureusement, poursuit-il, depuis le deuxième coup d’Etat du 24 mai 2021 et la mise en place de l’actuel gouvernement, il a été donné de constater une violation systématique des engagements pris vis-à-vis du peuple et de la Communauté Internationale. Et de dire que sous la conduite du gouvernement, aucune action concrète n’a été entreprise dans le sens de l’organisation des élections, pour un retour à l’ordre constitutionnel. « Une raison évidente de la rupture de confiance du Peuple et des partenaires du Mali », a-t-il  déclaré.  Pour le Cadre, c’est le Gouvernement de Choguel qui est en partie responsable de ce que nous traversons en ce moment. Et d’exiger la mise en place à compter du 25 mars 2022, d’une nouvelle transition avec un nouveau Conseil National de la Transition (CNT) et d’un nouveau gouvernement de mission conduit par un Premier ministre non partisan. Et de souligner aussi que la nouvelle transition que le Cadre exige doit être neutre avec un programme clair, centré sur le renforcement de la sécurité pour l’intégrité du territoire national à travers l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes, l’apaisement du climat socio-politique, le renforcement de la relation entre notre pays avec ses partenaires.

Cependant, le Cadre dit rejeter le projet de loi non consensuelle de relecture de la loi électorale proposée au CNT et recommande l’adoption d’une loi électorale consensuelle et aussi de rejeter la révision unilatérale de la Charte de Transition conformément aux objectifs d’un pouvoir qui veut  s’éterniser au pouvoir par tous les moyens. Le Cadre rejette aussi des évènements qui se sont déroulés ces derniers moments, notamment ceux qui font état de violations graves des libertés fondamentales. Sur ce chapitre ; il a cité la situation de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga  qui est arrêté malgré son état de santé dégradé, sans être présenté une seule fois devant le juge. Et de lancer un vibrant appel à l’ensemble de la nation à se retrouver après le 25 mars 2022 pour donner une trajectoire pour le salut de notre nation.

«Le 25 mars, si la situation politique déplorable de notre pays ne changeait pas, le Cadre se réserve le doit d’user de tous les moyens légaux pour défendre la Constitution et la République », a déclaré le président du parti PS Yelen Kura.

Adama Tounkara

 

 

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