Sans craindre de se tromper, si elle devait donner une note à IBK, l’opposition lui collerait un zéro rond
Il y a un an, Ibrahim Boubacar Keïta, candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM), est devenu le locataire du logement de Koulouba après avoir obtenu 77 % des suffrages exprimés au second tour de la présidentielle. Aujourd’hui, en l’espace d’un an, l’enthousiasme, que son élection a suscité, est en berne dans nombre de partie du pays. Dans la presse, dans l’opposition politique, les critiques se précipitent sur lui comme l’épervier sur un poussin.
C’est une année de gestion qui aura été agitée, et cela est aussi clair que le soleil se lève à l’est. Beaucoup d’évènements y ont contribué, tels que l’achat de l’avion, l’affaire Tomi, la candidature de Karim Keïta aux législatives… Ce sont là, entre autre, quelques évènements qui ont été pour les critiques qui pleuvent sur IBK l’effet d’un vent sur une bougie. Dans l’opposition politique, le PARENA de Tiébilé Dramé a publié un Mémorandum sur les sept premiers mois du quinquennat d’IBK, où il dénonçait une gestion d’une opacité rare de l’Etat.
De fait, il est digne de relever qu’IBK affronte une opposition qui le surveille comme le lait sur le feu, qui est attentif et qui n’est pas disposée à lui faire de cadeau.
Sans craindre de se tromper, s’il devait donner une note à IBK, l’opposition lui collerait un zéro rond. Dans une déclaration en date du 21 août, publiée par le quotidien Le Républicain, en prélude à un meeting qui se tiendra à Pari le 06 septembre l’opposition dresse un bilan sans concession. Pour elle, l’an I de la présidence d’IBK est une « régression » car «… les vraies préoccupations du peuple et du pays (Nord, armée, bonne gouvernance et justice sociale) sont négligées par le nouveau Président. Le Mali et son armée ont été humiliées à Kidal, le 21 mai 2014. L’État est absent de la presque totalité des régions du Nord. Une bonne partie de la région de ×Mopti est soumise aux exactions des groupes armés mettant à nu l’impuissance du Président et de son gouvernement. »
« La mobilisation qui a porté IBK au pouvoir s’estompe chaque jour, peut-on se permettre de laisser la situation se dégrader davantage ? Quels sont les risques possibles pour la Nation ? Quelles sont les issues démocratiques et républicaines face à la dégradation de la crédibilité de l’Etat ? »,voici des questions non moins dignes d’intérêt que se pose l’opposition, et auxquelles elle tentera de répondre le 06 septembre prochain au meeting qui se tiendra à Paris.
Un an après, IBK, le troisième président démocratiquement élu au Mali après le « printemps malien » de 1991, affronte la tempête d’une demande sociale importante, et la grève de l’UNTM a été le point de départ d’une agitation du front social. Aujourd’hui, IBK lui même le sait, l’exigence de résultat devient de plus en plus grande.
Boubacar Sangaré
C’est de bonne guerre, mais le peuple a fait son choix et ce peuple n’est pas idiot.3
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