L’affaire Soumeylou Boubeye Maiga Info ou intox ?

1
Situation au Nord : L’éclairage de Soumeylou Boubeye Maïga
Soumeylou Boubeye Maïga

Des rumeurs persistantes font état de l’interpellation de Soumeylou Boubèye Maïga alors que celui-ci vient de demander la constitution d’une commission d’enquête sur les tristes événements des 17 et 21 mai. Quelques heures auparavant, un officier de l’armée aurait été arrêté pour conspiration tendant à déstabiliser le pouvoir. Que faut-il tirer de toutes ces « informations » ?

 

La semaine dernière, les cellules de communication du pouvoir, contrairement à leurs sobres habitudes, se sont montrées particulièrement actives. Ont été savamment distillées des « informations » au conditionnel relatives à l’arrestation d’un lieutenant des commandos parachutistes et de quelques sous-officiers de son régiment, l’interpellation de Soumeylou Boubèye Maïga, ex-ministre de la défense et des anciens combattants.

 

Les premiers seraient accusés de conspiration en vue de déstabiliser le pouvoir en place, autrement dit, ils se seraient fait arrêter au moment où ils organisaient un coup d’Etat contre le président IBK. Un coup contre un Etat qui n’existe presque pas, le Mali ayant sa souveraineté largement compromise par des groupes armés terroristes agissant sous la protection de pays qui se prétendent des alliés. De plus, il est insensé de croire à la réussite d’un putsch dans un pays mis en coupe réglée par des forces étrangères qui y font la loi se sachant en terrain conquis. Aucun militaire sensé donc n’oserait tenter un tel coup de force sachant qu’il aura aussitôt certaines communautés internationales sur le dos. A moins justement qu’il n’agisse sous le couvert de ces communautés internationales pour mettre à terre un pouvoir déjà déstabilisé et mis en quarantaine. Ce qui n’est pas à exclure vu le courroux suscité par IBK dans les grands cercles financiers internationaux. En particulier le FMI qui condamne le Mali pour l’achat d’armes de guerre, acte normal pour un pays en guerre. Pourquoi l’institution de Brettons Woods ne veut-elle pas que le Mali s’arme ? On est vite tenté de répondre que c’est parce qu’elle veut que l’armée malienne reste en l’état afin de favoriser la déstabilisation du pouvoir et la partition du pays.

 

Pour en revenir au lieutenant Ouattara, son arrestation serait-elle liée à ce qu’il convient maintenant d’appeler l’affaire Boubèye ?

Le conditionnel de mise

L’information, toujours au conditionnel, de l’interpellation de l’ex-ministre de la défense a elle aussi fait l’objet d’une vaste distillation. Personne ne fait cas des griefs qui lui seraient reprochés mais tout le monde a à l’esprit ce que l’homme a dit devant les femmes de son parti : des messages téléphoniques et des coups de téléphone auraient été échangés entre des officiels à Bamako et des hommes sur le terrain lors des affrontements entre terroristes et militaires maliens à Kidal, les 17 et 21 mai dernier. Autrement dit, l’homme serait en mesure d’expliquer les causes de la débâcle de l’armée et, surtout, les donneurs d’ordres d’attaquer le gouvernorat de cette région.

 

Les autorités savent qu’une arrestation de Soumeylou Boubèye Maïga serait hasardeuse et pourrait se révéler lourde de conséquence pour la stabilité du pays. Il a dirigé la direction générale de la sécurité d’Etat, les services de renseignements du pays, pendant six ans, temps largement suffisant pour lui de nouer des relations professionnelles et d’intérêt avec des services de renseignement étrangers, notamment la direction française de la surveillance du territoire (DST), et leurs homologues algériens (renseignement militaire et contre-espionnage). En France et en Algérie donc l’ex-ministre de la défense mais aussi ancien chef de la diplomatie malienne a établi de solides connexions. Lesquelles pourraient lui permettre à n’importe quel moment de connaitre les contenus des SMS et coups de fil passés avant, pendant et après les affrontements de Kidal, dans une zone sur écoute. Soumeylou Boubèye Maïga serait-il mis à l’ombre pour empêcher la manifestation de la vérité ? Dans ce cas, ses amis et alliés et tous ceux qui ont un intérêt quelconque dans un Mali déstabilisé ne resteront pas inactifs.

 

Dans le cas de Ouattara comme dans celui de Boubèye, ce pays n’a pas besoin de diversion ou de distraction. Pendant qu’il perd son nord, il ne doit pas subir une vague de panique dans son sud à cause d’« informations » douteuses mais sciemment et savamment distillées par des esprits qui sont en train de sombrer dans la déraison.

 

Faire croire qu’un officier de l’armée peut être tenté de faire un coup d’Etat ici, c’est donner des idées à certains car la race des capitaines Sanogo n’est pas encore en voie de disparition. Faire croire qu’un homme de l’acabit de Soumeylou Boubèye Maïga pourrait être de connivence avec des terroristes apatrides, c’est inciter les communautés sédentaires du nord à coopérer, comme un certain Mahamadou Diéry, avec l’ennemi.

 

 

Qui ne connaissait rien d’autre en français emphatique que cette jolie phrase : « il faut savoir raison garder » ?

Cheick TANDINA

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Bonjour. Il faut éviter le culte de la personnalité dans ce pays sinon on n’ira nulle part mes amis. comment peut on rendre incontournable un mortel c’est se mettre à la place de bon Dieu. Si SBM a tant d’atouts positifs, le Mali n’a nullement bénéficier de cette positivité.
    L’heure n’est pas aux incantations,le moment ne s’y prête pas: SMB est comme n’importe qui selon moi car il aurait dû faire quelque chose pas pour le Mali mais ces parents du Nord plutôt que leur offrir la honte comme vous prétendez le croire.
    Il ne connait que nuire mais ne sait pas malheureusement qui nuire, c’est pourquoi il n’a pas bien appris ses leçons de pédagogie pour bien identifier celui qui doit tirer profit du cour.
    s’il croit à la mort, il n’a qu’à poser des actes qui peuvent le défendre demain sinon hummm………”dôh kera” en actes et en âge!!!

Comments are closed.