l’Adema/Pasj face à la présidentielle de 2018 : Le spectre Alpha va (encore) diviser

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Pr. Tiémoko Sangaré, président de l'Adéma-Pasj
Pr. Tiémoko Sangaré, président de l'Adéma-Pasj

Pendant que des démarches sont discrètement entreprises au sommet du parti pour soutenir la candidature de  l’actuel président de la République en 2018, chez les militants à la base beaucoup de voix réclament une candidature propre. En 2018, l’Adéma/PASJ ne va pas encore échapper à la série de brouilles qui le secouent depuis 2002 à la veille de chaque élection présidentielle. A l’origine du mal, les circonstances douloureuses dans lesquelles le premier président du parti, Alpha O. Konaré, a fait ses adieux.

L’on s’en souvient bien ! C’est dans une très grande douleur que les sieurs Alpha Omar Konaré et Ibrahim Boubacar Kéita ont mis fin à leur collaboration en l’an 2000. L’un alors président de la République et l’autre Premier ministre, les deux hommes ont laissé derrière eux de graves séquelles dans leur famille politique commune, l’Adéma/PASJ, qui les unissait. Des plaies qui saignent encore !

Ce n’est ni par volonté ni par ambition politique qu’Ibrahim Boubacar Kéita a claqué la porte  de l’Adéma/PASJ, et cela on ne vous l’apprend pas. Déchu de la présidence du parti en février  2000 lors d’un congrès extraordinaire, l’homme se voit dans l’obligation de présenter sa démission pour créer après le RPM avec l’appui de certains compagnons fidèles qui ont préféré faire bagage avec lui au risque de subir les mêmes tracasseries qui l’ont fait partir du parti.

En clair, et vous le savez aussi, IBK doit son départ de l’Adéma à la suite d’une fronde bien organisée et menée avec la bénédiction d’Alpha O. Konaré alors président de la République. Avant son départ du parti IBK a d’abord été démis de ses fonctions de Premier ministre. Une fronde s’ouvre alors et la chasse est ouverte aux militants du parti qui avaient le minimum de sympathie pour IBK. Dès lors le parti est divisé entre pro-Alpha et pro-IBK, autrement appelés IBKistes.

Dix-sept ans après ces moments douloureux vécus par le parti, le pardon, semble-t-il, n’est pas encore effectif à l’Adéma/PASJ. Tandis que certains souhaitent voir le parti soutenir la candidature d’Ibrahim Boubacar Kéita en 2018, d’autres veulent un candidat pour le parti et mettre fin au soutien de “façade”.

 Soutien de façade ?

A part quelques cadres du parti qui jouissent des largesses du pouvoir et qui se voient dans l’obligation de le soutenir (même si c’est semblant), les militants de l’Adéma/PASJ dans leur majorité ne se reconnaissent pas dans la mouvance présidentielle. Ils se disent marginalisés et, le plus souvent, ne veulent entendre et croire en l’actuel régime. Dans la ruche, on les appelle les “pro-Alpha”. Ce sont eux qui ont élevé le ton courant week-end dernier à la faveur de la conférence nationale du parti pour exiger un candidat qui va défendre les couleurs de l’Adéma en 2018.

Lors de cette conférence, qui a enregistré plus de 300 délégués, les militants de l’Adéma ont exigé du parti en 2018 sans attendre les conclusions de la commission qui avait été mise en place pour statuer sur la question : “Cette commission n’est pas crédible puisque celui qui la préside est actuellement un collaborateur très proche du président IBK et il aura du mal à décider autrement que de convaincre les autres à accompagner IBK en 2018”, nous confie sous anonymat un militant influent du parti sans nous dire le nom du président de la fameuse commission  dont le rapport devait être rendu public depuis très longtemps.

Très peu de chance pour IBK

Si l’actuel président de la République a droit à un 2e mandat, il l’aura certainement avec l’appui commun de l’ensemble des formations politiques de la majorité présidentielle. IBK, tout comme en 2013, ne doit pas du tout compter sur sa propre formation pour briguer un second mandat. Les responsables du RPM, dit-on, auront beaucoup de peine à convaincre les membres de leur propre famille à voter IBK au regard du bilan sombre que l’homme a enregistré au cours de ce premier mandat. Il faudra une union sacrée pour pouvoir reconquérir Koulouba pour IBK.

Mais les chances d’IBK risquent de diminuer beaucoup avec une candidature certaine des Abeilles en 2018. D’ores et déjà, une pétition circule aussi sein de la ruche pour demander la candidature l’ancien président de la transition, le Pr. Dioncounda Traoré. Candidature ou pas, beaucoup de militants Adéma, paraît-il, ont déjà pris la décision de quitter le parti si le bureau exécutif s’entête à soutenir IBK en 2018.

La Rédaction

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3 COMMENTAIRES

  1. “Ce n’est ni par volonté ni par ambition politique qu’Ibrahim Boubacar Kéita a claqué la porte de l’Adéma/PASJ,”Ah bon ? Mon frère, cherchez votre pain et arrêtez de nous raconter des histoires à dormir débout. Vous nous prenez pour des écervelés ? Un peu de respect quand même. Nous étions tous là et avions été témoins comment IBK a été propulsé par Alpha à la Présidence du parti au congrès de 2014, et pourquoi a-t-il démissionné lors de la conférence nationale de 2000. Si ce n’était pas par ambition politique pourquoi avait-il tout tenté pour être le candidat naturel de l’Adema ? Pourquoi n’a t-il pas pris sa retraite politique lorsqu’il a senti que la conférence tend vers l’organisation de primaires au sein du parti qu’il a combattu de toutes ses forces. Alors mon frère, faites le griot mais arrêter de raconter des âneries.

  2. Le Mali est déjà en pré-campagne . L’élection présidentielle s’annonce difficile pour IBK. Certains cadres d’autres formations l’ont accompagné dans la gestion du pouvoir lors de son premier quinquennat , mais ils sont très peu, ceux qui peuvent s’imposer à la base. Il ne doit même pas compter sur l’ADEMA-PASJ, il est mieux placé pour le savoir. L’élection présidentielle de 2018 sera très différente de celle de 2013. En plus du nombre important de déserteurs , c’est son bilan qui va le défendre . Sans nul doute, les électeurs feront le diagnostic des promesses de campagne du candidat IBK, aux réalisations du President IBK. De toutes les façons les choses ne seront pas faciles pour IBK. En 5 ans d’exercice de pour il a nommé 3 Premier Ministres , bientôt un quatrième . Les deux premiers valent mieux que le troisième qui est resté en poste le plus longtemps sans résultat probant. Le pouvoir appartient à Dieu, il le donne à qui il veut. Attendons !

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