Depuis la tenue de la conférence nationale de l’ADEMA et la désignation du professeur Dioncounda Traoré comme le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012, la section Adema de Ségou ne s’était pas encore réunie. Présidée par El Madani Diallo, cette section s’est enfin réunie le dimanche 9 courant dernier. C’est une réunion qui a duré 3 heures pour peu de résultats. A la fin de la rencontre, l’atmosphère morose et le climat glacial visibles montraient à suffisance la situation de méfiance et de suspicion réciproques qui persistent encore au sein de la section de Ségou.
Cette réunion s’est tenue au siège de l’Adema à Hamadallaye. Elle a vu qui a vu la présence de nombreux responsables du parti à Ségou. Présidée par le secrétaire général de la section de Ségou El Madani Diallo c’était la première fois que la section de Ségou se réunissait depuis la désignation du candidat du parti. Donc cette réunion avait une importance capitale. Cette réunion devait être l’occasion de clarifier la situation de confusion, de méfiance et de suspicion réciproques qui règnent au sein de l’Adema à Ségou. Elle devrait examiner de façon plus responsable, le soutien affiché d’El Hassane Dembélé, et même de Zoumana Mory Coulibaly tous de la région de Ségou. Soutien apporté à Modibo Sidibé. En outre de nombreuses accusations fondées ou infondées sont formulées contre le maire du district Adama Sangaré très fréquent à Ségou qui serait en négociations très avancées avec de nombreux cadres de la section Adema de Ségou au profit de Modibo Sidibé. Enfin l’opposition de nombre de maires et conseillers municipaux du cercle de Ségou à la candidature de Dioncounda Traoré devait donner à cette rencontre un cachet particulier. La rencontre qui a débuté vers 10h n’a pris fin que trois heures après. Estimant que la présence d’El Madani secrétaire général de la section de Ségou et membre influent de la CE de l’Adema allait nous permettre de mieux comprendre la position réelle de Ségou, nous avons tenu à être témoins des faits. C’est pourquoi au sortir de la salle de réunion nous avons approché El Madani Diallo. Mais malheureusement El Madani nous a déçus. Ce politique reconnu pour ses qualités de grand orateur et de grand bavard débordant même largement le cadre des questions qu’on lui pose souvent , joue aujourd’hui la carte de la prudence et de la réserve. Interrogé sur la situation actuelle du parti à Ségou, El Madani a juste dit qu’une interview se prépare. Quand on a insisté en lui faisant comprendre que les questions porteraient essentiellement sur la réunion qu’il venait de présider, El Madani a dit qu’il n’a pas suffisamment de temps et qu’il devait présider d’autres réunions le même jour. Avec qui ? El Madani reste muet. Des responsables Adema de Ségou nous ont fait savoir que cette déclaration de Madani n’est pas fondée parce qu’aucune réunion n’était prévue avec qui que ce soit. Néanmoins El Madani Diallo nous a conduit vers son adjoint Tamboura (le Directeur régional de l’assainissement) qui selon El Madani a une voix aussi autorisée et très que ce dernier est bien outillé pour répondre aux questions . Tamboura nous a fait comprendre que la réunion portait sur la vie du parti. A la question relative à la suspension d’El Hassane Dembélé, Tamboura a affirme que la sous section de Pelengana a proposé à la section de Ségou, l’exclusion d’El Hassan Dembélé. Après moult démarches de la section de Ségou auprès de l’intéressé pour lui demander de réviser sa position ; El Hassane reste camper sur sa position de soutenir Modibo Sidibé. Une position courageuse, selon Tamboura. Pour Tamboura, la section de Ségou qui n’a pas qualité d’exclure un militant, selon les textes du parti est obligé de se conformer à la position de la sous section de Pelengana concernant le cas El Hassane Dembélé. Donc c’est au CE de prendre ses responsabilités face à El Hassane et aux cas similaires. Monsieur Tamboura a ajouté que, lors de la réunion qu’ il a été demandé à tous ceux qui sont dans la même logique qu’El Hassane Dembélé de se déclarer. Personne ne s’est déclaré ouvertement donc ; on considère que tout le monde, adhère dans la dynamique du parti même si des doutes persistent. Le secrétaire général adjoint pense que ce n’est pas utile de gendarmer les gens ou de les obliger à déclarer leur position. Enfin Tamboura pense que les textes du parti adopté en 2008 sont clairs par rapport aux cas de violation des décisions du parti et que ces textes doivent désormais être appliqués sans discrimination. Il termine en ajoutant que même si les textes sont clairs, néanmoins que tout le monde reste libre. De toute façon cette réunion de la section de Ségou a monté clairement la méfiance et la suspicion réciproques qui règnent dans la ruche à Ségou. Des membres de la section sous couvert de l’anonymat ont dit que même la position du présidium de la réunion n’était pas assez claire. Pour le mutisme d’El Madani les explications sont très simples. Celui qui n’a pas de bons exemples à donner ne peut pas donner des conseils aux autres encore moins des ordres. Si aujourd’hui on demande à El Madani de présider une réunion qui proposerait l’exclusion de militants, il doit se sentir vraiment gêner parce qu’en 2002 El Madani Diallo s’est présenté à l’élection présidentielle contre le candidat du parti. Sa candidature à cette élection de 2002 aurait été suscitée par l’ancien chef d’Etat Alpha Oumar Konaré. Et de nombreuses sources indiquent qu’Alpha soutiendra Modibo Sidibé. Au regard des relations privilégiés d’El Madani avec l’ancien chef de l’Etat, une opposition de Madani à la candidature du parti ne devait pas être surprenant. Son mutisme en dit long. Affaire à suivre !
Bandiougou DANTE