L’Adema-Pasj et la tourmente de 2018 : Comment choisir un candidat intérieur qui vient de l’extérieur

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La salle du palais de la culture lors des assises de l'Adema-PASJ (photo archives)

Telle est la problématique casse-tête dans laquelle l’Abeille solitaire s’est foutu toute seule. Elle cherche à présent la sortie. Désespérément !

L’Adema est passée maître dans l’art de détacher le cheval pour attacher l’âne à sa place (proverbe africain). Mais à force d’aller à la mare le jare se casse (proverbe français). Retour au bercail pour un 3e proverbe : j’ai duré la-dans finit par j’ai péri la-dans. Cela fait 15 ans que l’Abeille solitaire est frappée de folie électorale. Entre parenthèse : en 2002, elle a trahi son candidat officiel au profit d’un militaire qui n’avait pas vraiment démissionné de l’Armée. En 2007, elle s’est trahi elle-même en refusant d’aligner un candidat. Les « camarades » ne voulaient pas écouter le « camarade » Dioncounda Traoré qui leur avait affirmé qu’ATT était l’Adema (donc déjà un candidat de l’extérieur qui est de l’intérieur !) pour les convaincre de jouer la carte ATT. Mais comme cela ne suffisait pas, il a déclaré publiquement : « si on ne se met pas avec ATT, on ira tous en prison ». Là, tout le monde s’était aligné derrière le général comme un seul homme (preuve que dans la ruche, l’honnêteté n’était pas la chose la plus répandue).

De  2002 à 2012, l’Adema fut donc un passager de luxe dans le véhicule du pouvoir ; en étant le plus grand parti du pays.

En 2013, et dans la cabine de pilotage du puissant FDR soutenu par les maîtres du monde contre le capitaine puis général Amadou Haya SANAGO, l’Adema croyait son temps enfin venu. Ou plus exactement, revenu. Mais le FDR puait aux narines du « peuple » malien et la communauté internationale avait jeté son dévolu sur IBK : vieilli, affaibli et à la tête d’un parti demi-mort, demi-vivant, il offrait plus le profil dont avait besoin le système qui gouverne le monde : une proie facile. Pour semble-t-il, raison d’appartenance comme à l’international socialiste (plus d’autres considérations ?) Le RPM fit de l’Adema son second dans le gouvernement.

Croisée des chemins…

Mais le mandat de IBK arrive avec la vitesse grand ‘’V’’ à la gare de fin de mandat : que faire dans la Ruche ? Première donnée sûre : IBK est candidat pour 2018. Ensuite, il paraitrait que Dioncounda Traoré ne voudrait pas croiser le fer IBK. Dans le cas contraire, il est chaud partant. Grosse douleur dans la Ruche : que faire ?  Pour commencer, il faut ruser pour gagner du temps entre deux tendances : les “ Namis“ sans autre ambition que de poser la main gauche sur la bordure du plat d’IBK en pique assiette modèle (au dehors) mais tire au flanc (à l’intérieur). Le vrai souhait et choix de l’ADEMA serait de voir IBK faillir et être dans l’incapacité et de se présenter en 2018. Dans quel cas la Ruche serait le super favori (à la lumière des dernières évolutions, nous nous intéresserons particulièrement à cet aspect “prometteur “.

Car pour le moment, la tendance est pratique, l’orpaillage dans les concessions d’IBK, de se remplir les poches en masse et de leurrer les militants avec une mission aux alouettes alléchante et aveuglante. C’est ainsi que lors du conseil national du 25 mars dernier, tout le Mali, militants Abeilles en tête, pensaient que les ‘’éléphants’’ allaient nous édifier sur la question. Mais qu’en est-il sorti ? que le camarade DICKO Moustapha qui avait été chargé  de faire une étude pour réunir la “ Grande Famille Adema“ ( quelle place pour l’URD) pour trouver un candidat et gagner sans coup férir en 2018 n’a pas réussi. Au même moment, l’ADEMA se réunit et prend une décision politique dont le centre de gravité est «la cohésion du parti ».

Donc le parti veut à la fois un candidat interne au parti (concession à Dioncounda et les “ souverainistes“) et à la fois externe au parti (pour rassurer les “Namis“ (pique-assiettes à la table d’IBK). Face à cette thèse et cette antithèse, une synthèse est dégagée (qu’on peut qualifier d’attrape-nigaud) : choisir un candidat externe (IBK !) qui soit interne : par la magie de la recomposition de l’Adema originelle. En effet, en cas de fusion autour du couple ADEMA-RPM pour faire la grande Adema, alors IBK sera le candidat idéal du parti et il serait venu de l’intérieur du parti. Compris ?

Qui cherche couleuvre ou  à leurrer les autres ? Comment faire avaler une telle sornette aux gens sortis de la Sorbonne,  MIT ou KIEV ? C’est tout simplement pathétique tellement qu’il est évident que cela ne pourrait marcher en aucun cas. Aux dernières nouvelles, une nouvelle perspective s’ouvre et les artistes vont commencer à dessiner le portrait du “candidat idéal “ ; qui serait forcément de la Ruche. Si l’Adema ne fait pas attention, elle n’ira unie ni derrière IBK ni derrière Dioncounda et ni derrière Pathé. Avec le risque d’explosion au bout !

Tientiguiba DANTE

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