De la majorité absolue à la désillusion, l’Adéma Pasj a franchi le pas. Croyant à sa sincérité de se sortir de cette situation chaotique en allant dans l’opposition et défendre son bilan, le parti de l’abeille solitaire s’aligne avec IBK dans une grande mésestime.
Alors qu’en politique, il faut savoir reculer pour mieux sauter. C’est dans une telle position que se trouve le parti d’Alpha Oumar Konaré. Malheureusement, par crainte de représailles qui aura d’ailleurs lieu (IBK est très rancunier), le parti vend son âme au diable.
L’histoire très récente du Mali exigeait à l’Adéma de s’assumer dans une opposition constructive avec l’Urd, le Parena, le Pdes. Par gourmandise et par crainte des cadres à répondre de leurs actes, le parti a opté pour la majorité présidentielle. Désormais sur fond de discorde totale. Pourtant, à y regarder de près, avec déjà deux Ministres au 1er gouvernement d’Oumar Tatam Ly, IBK leur prouve qu’ils sont incontournables à tout égard. De cette position, le parti pouvait se tirer d’affaire. Il n’en a pas cru et s’est jeté dans la gueule du loup qui va le dévorer. Finalement, c’est la grande chienlit au sein du parti où les violons ne s’accordent plus. C’est ainsi que les vrais militants du parti ont décidé majoritairement de ne pas se porter candidat pour diriger le parti. Puisqu’accepter à l’heure actuelle de porter le chapeau de la présidence du parti Adéma est synonyme d’une descente en enfer. Les visions étant diamétralement opposées et rares sont les cadres militants de conviction.
C’est pourquoi, le parti de l’abeille solitaire continue à patauger. Il cherche désespérément un président capable d’être à hauteur de souhait. Un président qui pourrait lui donner un nouveau souffle afin qu’il parvienne à engranger des points lors des communales d’avril, synonyme de réhabilitation. Mais tout semble croire que le parti n’est dans une disposition pareille pour répondre à l’attente de ses militants. Notamment à ses pères fondateurs désabusés par ce qui arrive à leur bébé chouchouté et adoubé, même, en dehors du pays. Cette atmosphère délétère qui règne au sein du parti, sans pour autant l’emporter, risque de lui causer un autre coup dur. Surtout qu’il n’arrive pas à se décider pour ses prochaines joutes qui, il faut tout faire, pour le tenir au plus tard à mi-mars.
Cependant, acceptant de se prostituer avec IBK, le parti risque gros. Primo, IBK cherche à se venger de tout le monde, notamment de son parti d’origine, même si les grands acteurs de son départ n’y sont plus. Secundo, en refusant d’occuper sa place, avec le dénigrement ayant suivi le coup d’état de mars 2012 à son égard, se rallier avec le pouvoir sans préalable est plus qu’une descente en enfer. Le pire qui est à craindre se profile à l’horizon avec Tiémoko Sangaré président ou encore Oumarou Ag Mohamed. L’un comme l’autre n’a aucune légitimité politique à pouvoir gérer le Pasj. Que Dieu sauve le parti d’AOK.
Boubacar DABO