C’est demain mardi, 12 juillet 2011, que la réunion du Comité Exécutif (CE) devait se tenir pour désigner le candidat qui devra défendre les couleurs des Abeilles à la présidentielle de 2012. Cette mission du CE s’avère compliquée, d’autant que les sept (7) postulants ont chacun des ambitions pour le parti et pour Koulouba. Une équation donc difficile à résoudre pour les membres du Comité exécutif. C’est ce qui explique d’ailleurs le nouveau report du verdict de la Commission de bons offices à la date du 23 juillet prochain.
Tout porte à croire donc que les tractations se poursuivent au sommet de l’Adema-PASJ pour la désignation d’un candidat consensuel, qu’il y aura apaisement des cœurs et des esprits. En tout cas, c’est tout le bien qu’on leur souhaite pour éviter qu’ils aillent en rangs dispersés à la joute présidentielle de 2012. Ce qui aura de fâcheuses conséquences sur leurs ambitions de reconquérir le fauteuil de Koulouba. Ils ont encore en mémoire leurs dissensions internes qui leur ont valu de rater le coche en 2002.
Demain, 12 juillet 2011, devait donc être le jour de vérité pour les Adémistes. Mais à la dernière minute, le Comité exécutif qui devait se réunir pour désigner le porte-étendard du parti, a été reporté au 23 juillet 2011. Selon nos informations, ce report s’explique par le fait que le président de la Commission de bons offices, Oumarou Ag Ibrahim Haïdara, pour des raisons de service, ne devait pas être pas à Bamako pendant trois jours ainsi que le rapporteur, Adama Samassékou. Au Secrétariat de la communication, on soutient que les candidats ont demandé à la Commission de désigner quelqu’un parmi eux qui sera proposé au Comité Exécutif. Rappelons que c’est au terme de la réunion tenue mercredi dernier sous l’égide de la Commission de bons offices composée de Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, Mme Konté Fatoumata Doumbia, Birama Diakité, Mohamédoun Dicko, Adama Samassékou, que les sept candidats en lice ont donné leur accord pour la désignation d’un candidat consensuel. Les sept prétendants auraient accepté cette proposition, tout en réaffirmant leur confiance en la Commission de bons offices.
Pour ainsi dire, le processus de désignation d’un candidat consensuel est bien en cours, même s’il y a la résistance de certains candidats qui préfèrent le vote. En tout cas, face à leur conscience, à leur sens de responsabilité et au devenir du parti, les Adémistes n’ont pas le droit de décevoir le Mali et l’Afrique. Ils devront s’armer de courage pour apporter un démenti aux oiseaux de mauvais augure qui croient dur comme fer que leur parti est au bord de l’implosion et prouver que la cohésion ainsi que l’unité sont les maîtres-mots au sein de l’Adema-PASJ.
Il est important de préciser qu’en cas de non consensus, les 77 membres du CE (au lieu de 80 en raison des décès survenus) passeront au vote à bulletin secret le 23 juillet prochain. Or aller au vote, c’est extrêmement dangereux pour la cohésion et l’unité du parti. D’où la nécessité de parvenir au consensus. Et en cas de consensus, la validation du candidat retenu qui sera soumis au peuple Adema lors de la Conférence nationale du 30 juillet 2011, ne sera qu’une formalité.
Rappelons que cette Conférence nationale qui est l’Instance souveraine et statutaire, regroupera les 49 Sections de l’intérieur du pays, les 6 Sections du District de Bamako, les Mouvements des jeunes et des femmes, ainsi que les membres des Commissions spécialisées. En clair c’est cette Conférence nationale qui donnera un visage au candidat du parti. Mais en attendant cette échéance, que se passera-t-il dans la Ruche ? Nous le saurons exactement au soir du 23 juillet, s’il n’y a pas encore un autre report de date. Dans tous les cas, un faux pas est interdit, sinon il sera le signe avant-coureur de la défaite programmée de l’Adema-PASJ à la présidentielle de 2012.
Bruno LOMA
Primaires de l’Adema-PASJ :
Dioncounda Traoré se fait des soucis et se rabat sur les Députés de la Ruche
En tant que président du parti, qu’il soit battu aux primaires comme un vulgaire militant, Dioncounda Traoré le considère comme un véritable affront. Et pourtant, ce n’est qu’un exercice démocratique auquel il doit se soumettre, fût-il président de la Ruche et président de l’Assemblée Nationale du Mali. Pour se tirer d’affaire, il s’est rabattu sur les élus Adema à l’Assemblée Nationale, lesquels ont fait allégeance de ne pas laisser tomber leur mentor.
Ces 53 Députés Adema sont aujourd’hui prêts à former un front derrière Dioncouda Traoré pour contrecarrer ses détracteurs du front «Tout Sauf Dioncounda (TSF)». La raison qu’ils invoquent est son parcours politique et ses multiples activités syndicales. Rappelons qu’il fut Secrétaire politique de l’Association des Elèves et Etudiants Maliens en URSS de 1964 à 1965, Secrétaire politique de l’Association des étudiants maliens en Algérie de 1965 à 1969, membre influent du Comité syndical de l’ENSUP de 1977 à 1980, co-président de la Commission des trois Ordres d’enseignement en 1980. Arrêté pour incitation à la grève en 1986, il revient sur la scène politique en tant que Vice- président chargé de la presse de l’Adema-PASJ et Directeur de publication de "Alternance". Il sera 2ème Vice-président du Comité Exécutif de l’Adema en mars 1991, 1er vice-président en septembre 1994, président du Groupe parlementaire du parti de 1997 à 2002, président du Comité Exécutif de l’Adema-PASJ depuis 2000 jusqu’à nos jours et président de l’Assemblée Nationale du Mali depuis bientôt cinq ans.
Selon donc ces 53 Députés Adema, il n’est pas fondé de dire que Dioncounda Traoré, de part cette riche expérience, n’a pas la carrure nécessaire pour diriger le Mali. Selon eux, les détracteurs de leur mentor, sont irresponsables, malhonnêtes et ingrats, car après avoir passé 10 ans à la tête du parti et 5 ans à la tête de l’Assemblée Nationale du Mali, il a tout donné pour le Mali et mérite que le Mali le lui reconnaisse. Et cela doit commencer par les cadres, militants et sympathisants de l’Adema-PASJ.
Avec cette entrée en scène des Députés Adema, la guéguerre ne fait que commencer et compliquera, à coup sûr, les efforts de la Commission de bons offices pour parvenir à la désignation d’un candidat consensuel.
Or, le temps presse et donc, il faut à tout prix éviter des diversions et des dissensions pour aller à l’essentiel. Le cas échéant, les Abeilles risquent fort de se faire ridiculiser et de briser leur rêve de grimper à nouveau les escaliers de Koulouba.
Bruno LOMA