Dioncounda Traoré, président de l’Adema PASJ, Président de l’Assemblée Nationale et désormais candudat officiel de son parti aux élections présidentielles de 2012.
L’homme pourrait-il relever le dernier défi ?
Comme dirait l’autre, l’Adema est à deux doigts de plonger dans un scénario identique à celui de 2002, quand le parti a malencontreusement perdu la bataille à cause du ralliement de certains de ses membres, (et pas des moindres) à des candidatures indépendantes.
En effet, Dioncouda Traoré a été désigné sur proposition de la commission de conciliation et investi par la Commission des bons offices de l’ADEMA, vendredi 22 juillet 2011. " Le meilleur de tous les postulants », selon les membres de la commission.
Des sources proche du Pasj nous indiquent que Dioncounda a payé le prix fort pour décrocher le mandat du parti. Ainsi, il aurait promis "des postes clés" à ses camarades candidats, s’ils consentaient à le désigner candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012. C’est désormais chose faite. Et la Conférence nationale du parti qui enregistrera la présence des délégués des 55 sections de l’intérieur et celles de l’extérieur, entérinera à coup sûr la candidature de Dioncounda Traoré.
Une autre source indique que l’ « unanimisme » obtenu autour de Dioncounda Traoré a été possible grâce (aussi) au soutien efficace et surtout discret du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Celui-ci aurait demandé à ses ministres et autres de se mettre derrière Dioncounda Traoré. Ce qui pourrait expliquer la volte face de Marimanthia Diarra et le désarmement d’Iba N’ Diaye et bien sûr des ministres ADEMA qui s’apprêtaient à dégainer sur Dioncounda Traoré.
Si Dioncounda Traoré a franchi une des étapes les plus importantes dans l’atteinte de son ambition, le chemin à parcourir reste cependant long. Et même très long.
L’actuel président de l’Assemblée nationale sait en effet qu’il devra retrousser ses manches avant le jour-J face à des candidats aussi déterminés que lui.
Le candidat de l’ADEMA sait aussi qu’il doit sérieusement s’investir à redorer son image auprès de la communauté musulmane, une image fortement écornée après le vote « avorté » du Code de la famille en août 2009.
Tout au long de la fronde née de l’adoption de ce texte très controversé, Dioncounda Traoré a encaissé beaucoup de coups dont il porte encore les stigmates. Mais, il semble conscient du défi, et ses récentes sorties pendant les rencontres religieuses commencent à porter leurs fruits.
Sa visite chez le Chérif de Nioro du Sahel, sa participation à la rencontre des Oulémas de l’Afrique de l’ouest, et son parrainage de la Conférence internationale sur le dialogue islamo-chrétien ont été des sorties non fortuites qui, certainement participeront à redorer son blason. Cette opération de charme semble lui réussir après un contexte d’extrême tension entre les confessions religieuses et l’Assemblée nationale.
Selon une source politique, Dioncounda Traoré n’est pas une candidature à minimiser dans la course à la succession du président Amadou Toumani Touré.
A 69 ans, le député élu dans la circonscription électorale de Nara (région de Koulikoro) attend son heure. Mais la tâche s’annonce difficile pour lui, même si son bilan à la tête du parti pendant 11 ans est flatteur aux yeux de nombreux observateurs.
Qualifié comme « homme de compromis » par certains et vu par d’autres comme celui qui « encaisse tous les coups », Dioncounda est celui qui a su profiter au moment où nul ne le voit venir. Le bilan de son action à la tête du parti peut aussi jouer en sa faveur.
Avec 53 députés actuellement à l’Assemblée nationale, et 3.336 conseillers municipaux, Dioncounda Traoré peut se targuer d’un bilan plutôt positif.
Les défis demeurent cependant immenses. Pour les relever il faut le renforcement de l’unité et de la cohésion au sein du parti, et la redynamisation des structures de base.
David Dembélé