A deux ans de la date de l’élection présidentielle au Mali, le plus grand Parti du Mali de 1992 à 2002 et 2eme en Afrique après le Congrès National Africain (ANC) , reste cloitré dans son coin par la faute de ses dirigeants qui à chaque instant , ne font que regarder d’abord dans les yeux d’IBK avant d’entreprendre quoi que ce soit. C’était la même chose sous l’ère ATT qui a régné de 2002 à 2012. Même produire et diffuser le bilan des dix ans du Parti de 1992 à 2002, est resté lettre morte. Le comité exécutif de l’ADEMA a observé un silence religieux pour la présentation du bilan histoire de ne pas faire ombrage au pouvoir d’ATT. Ce fameux et intéressant document est resté enfermé entre les quatre murs du siège du Parti jusqu’à aujourd’hui. La lâcheté et la frilosité avaient fini d’envahir les premiers responsables de ce Parti, parce que quelques-uns étaient dans la tasse de thé du Gouvernement, par conséquent ils ne voulaient pas être dérangés. Ce sont ces mêmes ministres qui déposaient à chaque fin de mois la coquette somme de dix millions sur la table pour sponsoriser le Mouvement Citoyen afin de réserver un bon accueil au prince du jour qui n’était autre qu’ATT dans les différentes localités visitées. Par contre lors des grands événements qui concernent le parti à savoir manifestations ou échéances électorales, à peine s’ils donnent un cent mille à leur propre Parti à qui ils doivent tout y compris les portefeuilles ministériels. Cette situation honteuse continue encore de nos jours entretenue par certains barons qui sont pourtant dans le Gouvernement. Ils n’hésitent pas à menacer ceux qui se battent afin que le Parti ait son candidat en ces termes : « Si vous vous battez pour une candidature interne au Parti, nous allons vous écrasez avec nos sous ! ». En voici des espèces de cadres qui se disent défenseurs des intérêts du Parti et de ceux du Mali.
Les militantes et les militants de l’ADEMA sont désabusés par le comportement de leurs premiers responsables. Certains militants bien informés disent que le Président du Parti avant d’entrer dans le Gouvernement était favorable à la désignation d’un candidat interne au Parti. Mais depuis qu’il est devenu membre du Gouvernement, il ne veut plus entendre parler de candidature du Parti à l’élection présidentielle de 2018. D’autres militants pensent que le Premier vice-président du Parti, est en embuscade pour écraser avec sa fortune tous ceux qui veulent parler de candidature de l’ADEMA pour 2018.
Quant au candidat à la candidature de la présidence du Parti, lors du congrès de 2015, ce dernier émarge chez le Président de la République. Il a tout simplement changé de veste par rapport à la désignation par le parti d’un candidat en 2018.
Et voici des cadres qui se disent patriotes, hommes d’Etat, et autres. Comment voulez-vous qu’avec des cadres de ce genre, le Parti avance ? Ce qu’il faut savoir par rapport à cette situation, c’est que lorsque le comité exécutif failli, ce sont les sections qui doivent prendre le flambeau avant que le parti ne tombe à terre. Il s’agit pour les sections de prendre désormais leur responsabilité face à cette abdication du Comité Exécutif du Parti favorable à un couronnement d’IBK en 2018, alors que ce dernier a battu le record des échecs depuis son arrivée à la tête de l’Etat.
L’ADEMA n’est pas en manque de cadre présidentiable en 2018. Nous ne citerons que le nom d’un candidat potentiel si jamais il est sollicité. Celui auquel nous pensons est Kalifa Sanogo, le nouveau Maire de Sikasso depuis deux semaines. Ils sont d’ailleurs seulement deux cadres du Parti qui ont gagné les élections communales dans leurs grandes villes à savoir Kalifa Sanogo et Adama Sangaré. Lorsqu’il était le Patron de la CMDT, la production cotonnière est passée de 440 000 à 548 605 tonnes et le coton malien s’est très bien vendu à l’époque, jusqu’à ce que la CMDT a eu des problèmes pour satisfaire toute la clientèle. L’avantage du choix de ce grand cadre malien, est que sa région natale l’accompagne, et il est en contact permanent avec sa base constituée surtout d’acteurs du monde rural. Il a développé un réseau très dense dans ce milieu, qui peut l’épauler à tout moment. Son réseau a donné la preuve de sa loyauté en le soutenant lors des communales du 20 novembre 2016. Les membres du réseau ont refusé l’argent du Parti au pouvoir et ils sont restés dignes en allant voter pour le progrès. Les Barons du Parti ADEMA-PASJ, en apprenant cette proposition, vont paniquer certainement. Déjà à travers cette proposition, ils voient leurs intérêts menacés, du fait que Kalifa n’est pas de la nomenklatura du Comité Exécutif. Peu importe pourvu que les qualités requises soient en lui, c’est le plus important.
Les sections à l’intérieur du pays, doivent savoir que dans la bataille qui va bientôt commencer, l’indifférence, le silence, le désintérêt seront les ennemis du parti. Le crédit est à l’homme qui est véritablement dans l’arène et dont le visage est couvert de poussière, de sueur, de sang et qui s’efforce vaillamment de vaincre, mais qui se trompe, qui monte et qui tombe et tombe encore parce qu’il n’y a pas d’effort sans erreur et sans défaut, qui connait la grande dévolution et qui se débat pour une cause valable, qui au mieux connait à la fin le haut accomplissement du triomphe et qui dans le pire des cas , sait que sa place ne sera jamais avec ces âmes froides et timides qui ne connaissent ni victoires, ni défaites. Alors, c’est désormais aux cinquante-cinq sections du Parti de prendre leur responsabilité. La balle est dans votre camp !
Seydou DIARRA