C’est dans cette optique que des cadres de la Ruche, sous l’égide de Hamidou Konaté de la Coopérative Jamana, l’ancien ministre Adama Samassékou, entre autres, ont initié une conférence-débat dans le sillage de la date anniversaire du Pasj et des préparatifs de son 5e congrès ordinaire.
Pour un parti lâché par la gestion du pouvoir, l’évènement a moyennement drainé une foule nombreuse à la Maison de la presse où, le président sortant, le Pr Dioncounda Traoré, a personnellement effectué le déplacement pour partager les préoccupations, les inquiétudes et les angoisses de ses camarades.
Et, à quelques encablures d’assises marquées par la bataille de leadership dans un contexte de perte exponentielle de militants, les interpellations n’ont pas manqué de fuser. Elles ont porté essentiellement sur la chute drastique de suprématie sur l’échiquier politique ainsi que sur les facteurs explicatifs d’un tel tournant.
Interpellé au premier chef, le Pr Dioncounda Traoré, premier responsable de l’Adéma-Pasj depuis 2000, a abordé les nombreuses questions avec un sens impressionnant de l’autocritique et de la remise en cause. Pour lui, le mal qui affecte la famille des Abeilles remonte à sa création avec une course effrénée des militants issus des tous horizons et qui ont pullulé dans le parti au détriment des gardiens des valeurs fondatrices autour desquels la Ruche a été bâtie. Et, Dioncounda Traoré de reconnaître la justesse du célèbre propos de son ancien camarade, le défunt Mamadou Lamine Traoré, selon qui, «les frelons ont envahi la Ruche».
Or, il est important d’intégrer le fait que des hommes et des femmes se sont singularisés par leur sacrifice pour l’avènement de la démocratie et de l’Adema, a–t-il laissé entendre, en expliquant au passage que la différence entre les fondateurs et les arrivants tient au fait que les uns sont attachés à des valeurs, tandis que les autres sont enclins à aller chercher partout leur dessein moins sublime.
Si le mal a commencé à germer à la création du parti, la dérive, aux yeux du président sortant, n’a prospéré qu’avec la zizanie créée par la Rénovation.
C’est l’épisode à partir duquel le désordre et la chienlit se sont installés. Car, tout le monde a commencé à prétendre à des responsabilités. Or, «tout le monde ne peut pas tenir une responsabilité», a scandé le Pr Dioncounda Traoré pour qui l’Adéma a laissé végéter le mal depuis 2002 au lieu de le stopper.
Le congrès qui s’annonce est donc une occasion d’aborder les questions que le parti n’a jamais eu le courage d’affronter. Ce faisant, estime-t-il, le Pasj saura panser sa plaie pendant qu’elle n’est pas encore gangrené pour autant que le parti repose encore sur la solidité d’une implantation grâce à laquelle il n’a jamais perdu d’élections avant celles de 2013.
«Aujourd’hui encore, si des élections propres et transparentes sont organisées, l’Adema va les gagner. Car, seul l’Adema pourra battre l’Adema», a rassuré le Pr Dionounda Traoré, en appelant ses camarades à sortir de des tranchées et de la logique des clans.
La thérapie, à ses yeux, passe donc par le retour aux valeurs fondatrices du Pasj, l’avènement d’un nouveau germe de dirigeants ainsi que par l’unité et la cohésion des rangs. Car, «les divergences créées par le choix des candidats aux élections ne s’estompent jamais avant les élections», a fait remarquer le professeur Dioncounda Traoré, évoquant la lancinante question du blackboulage des candida- tures aux différentes élections.
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