L’ADEMA et la présidentielle de juillet prochain : Le cas IBK définitivement tranché

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ADEMA-PASJ
La CE Adema-Pasj

L’ADEMA-PASJ, comme annoncé, a tenu sa 3ème Conférence Nationale Extraordinaire le samedi dernier. Et comme cela avait été décidé par le comité exécutif une semaine auparavant, la conférence a entériné le choix du Président IBK comme porte-étendard de l’ADEMA-PASJ à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain.

Pour rappel, le Comité Exécutif de l’ADEMA-PASJ s’était réuni le samedi 12 mai dernier au siège du parti pour se pencher sur le rapport du Secrétaire Politique suite au désistement du Pr Dioncounda, afin d’arrêter l’ordre du jour de la conférence nationale extraordinaire tenue ce week-end. A l’issue de cette réunion, le Comité Exécutif, dans sa très large majorité, a pris entre autres décisions de :
-renoncer à relancer une nouvelle procédure de désignation de candidat (le temps ne le permettant pas) ; -proposer de transformer le soutien politique de l’ADEMA au Président IBK en soutien électoral en vue de la présidentielle du 29 juillet (compte tenu aussi du fait qu’aucun des candidats en dehors de Dioncounda n’avait obtenu le nombre de parrainage pour être désigné candidat du parti) ; -mandater le comité (le président et les 13 vice-présidents du parti) de rencontrer le candidat Ibrahim Boubacar Keïta (qui est chose faite depuis le 14 mai dernier), afin de négocier au mieux les intérêts du parti pour soutien électoral en sa faveur… Des propositions auxquelles ont été joints les résultats des négociations avec le Président IBK, et qui ont été soumis au peuple ADEMA lors de la Conférence Nationale Extraordinaire du samedi dernier. Et comme il fallait s’y attendre, la majorité des sections du parti a entériné ce choix proposé par le Comité Exécutif, au grand dam de quelques brebis galeuses qui n’ont d’autres moyens de lutte que de verser dans la manipulation et la délation ! Et on ne semblait pas si bien dire, car le Président du parti, le Pr Tiémoko Sangaré, a clairement campé le décor à l’ouverture des travaux, et cela dans un discours rassembleur, dont nous vous proposons ici in extenso !

« Camarades militants! Nous voici arrivés au terme du processus de désignation de notre candidat à l’élection présidentielle de 2018 et au début d’une nouvelle ère pour notre Parti et, nous l’espérons, pour tout le Mali. Celui qui vous parle en ce moment a une expérience de militantisme de plusieurs années, comme la plupart d’entre vous, donc habitué aux grandes manœuvres préélectorales, surtout pour les fins ou renouvellements de mandats présidentiels. Je sais, comme beaucoup d’entre vous qui ont fait leurs premières armes de combat politique dans la clandestinité et/ou à visage découvert pour l’avènement et la consolidation de la démocratie dans notre pays, qu’en politique, rien ne s’offre sur un plateau d’argent ; tout s’arrache de haute lutte, mais, avec des concessions mutuelles. Vous comprendrez dès lors toute la dimension de la charge de l’événement et, peut-être, l’attitude que j’ai adoptée depuis le déclenchement de ce processus démocratique interne et qui m’a valu beaucoup d’incompréhensions, beaucoup d’hostilités de la part de camarades, souvent très proches, ouvertement ou par presse interposée. Nous nous devons d’être une équipe, une équipe plus dense, plus solide, une équipe pétrie d’expérience avec des femmes et des hommes qui ne fuient jamais le combat démocratique et qui ne craignent jamais d’affronter, y compris dans l’adversité, des situations exigeantes. Je veux vous dire que l’élection présidentielle de 2018 ne ressemble à aucune élection précédente, au regard de sa complexité pour nous-mêmes, pour nos partenaires et pour nos adversaires. Elle achève un mandat auquel nous sommes partie prenante et va en ouvrir un autre pour lequel nous devons opérer un choix éclairé qui tienne compte de la situation qui prévaut, des défis et menaces du pays. Cette élection s’annonce à un moment où la crise dans notre pays est une crise dont la profondeur, la gravité, le niveau d’exigence demandent de nous, en tant qu’hommes politiques, mais surtout en tant que citoyens, ayant souci du devenir du Mali, une nouvelle posture, pour éviter une nouvelle aventure au pays. Voyez-vous, nous sommes un grand pays, nous sommes un vieux pays : le Mali. Nous sommes un pays qui a traversé beaucoup de gloire, beaucoup de rayonnement. Mais nous sommes aussi un pays fragile où les équilibres ne tiennent souvent qu’à un fil. Nous avons rencontré toute sorte d’épreuves, de crises, de menaces, de nuages noirs. Nous vivons encore dans une crise qui ébranle chaque jour les fondements de notre nation et de notre démocratie. C’est donc le moment pour notre parti de jouer pleinement son rôle de stabilisateur, de modérateur, de fédérateur. Je veux que le Mali soit un pays où l’on vive ensemble et pas où l’on nous fasse vivre les uns contre les autres. Je veux que l’ordre et la sécurité règnent dans mon pays. Il n’en sera ainsi que lorsqu’il y aura une vraie entente entre ses fils, lorsqu’il n’y aura pas de division, d’aversion et de haine entre eux. Il nous faut nous mettre d’accord sur un paquet minimum pour le Mali, un dénominateur commun, au-delà de toutes contingences. Je ne crois pas qu’il soit juste ni qu’il soit sage ni qu’il soit intellectuellement défendable de reporter nos problèmes invariablement sur les autres, car personne ne va résoudre nos problèmes à notre place. C’est un leurre et c’est un faux-semblant. Si nous avons quelque chose à faire, c’est, au contraire, de nous assumer et d’assumer nos choix, d’agréger nos priorités et non de les disperser. Faisons donc de cette 3ème Conférence nationale extraordinaire un événement historique pour le Mali, en faisant l’effort d’oublier nos égos, une conférence de choix pour le Mali, un choix fondé sur la raison, un choix qui transcende les égos, un choix pour le Mali, pour notre Parti. Les conséquences de l’option que nous allons prendre ce jour seront immenses, naturellement, à l’intérieur de nos frontières, au-delà de la classe politique et de la société civile, mais, elles auront un écho à l’extérieur, auprès de nos amis et partenaires qu’il faudra rassurer. Nos choix auront forcément un écho sur l’avenir même du pays, car nous aurons contribué à sauver le pays, si l’option est prise dans l’entente et la solidarité. Voilà pourquoi je suis à la fois fier et ému que nous ayons traversé ce processus démocratique sans clash majeur, et que nous soyons en passe de le gagner ensemble. A l’Adema-PASJ, nous avons des valeurs en partage, des idées communes. C’est ce qui nous rassemble dans cette salle aujourd’hui, malgré toutes les divergences. Nous avons des différences, c’est notre richesse. Nous avons des désaccords c’est sûr. Mais au moins, sur les grands sujets qui font le pays aujourd’hui, nous sommes condamnés d’être d’accord. Devant l’ampleur des défis, le Président de la République nous a associé à la gestion du pouvoir. Il avait besoin d’être soutenu pour faire face aux attentes de plus en plus nombreuses des populations dont certaines se sont même transformées en déception. Ce soutien, nous l’avons voulu souverainement et l’avons conduit avec engagement, dans la loyauté, mais aussi, dans l’affirmation de notre identité. Notre accompagnement a, certes, connu des hauts et des bas, mais il a beaucoup contribué à renforcer la stabilité et la cohésion sociale dans notre pays. Malgré la part importante que nous avons prise dans la gestion des affaires publiques, ces dernières années, nous ne nous sommes pas précipités à rejoindre le camp du soutien à la candidature du Président de la République pour sa réélection, tant que les militants de notre Parti n’auront pas véritablement compris cette nécessité, surtout tant que nos alliés d’en-face n’auront pas accepté d’intégrer dans leur programme certaines de leurs préoccupations. C’est ce qui vient d’être réalisé après des discussions de très haut niveau et qui ont abouti à une convergence de vues sur plusieurs de nos attentes. A cet effet, nous soumettrons très prochainement une plateforme politique minimum, largement suffisante pour convenir d’un nouveau contrat quinquennal de partenariat. Nous n’avons renoncé à aucun de nos principes ; nous n’avons pas l’intention de le faire. Nous pensons tout simplement qu’il faut aujourd’hui un sursaut national pour sauver l’essentiel : le Mali. C’est pour cette raison que j’exhorte tous les militants du parti à faire preuve de responsabilité, de discipline et de compréhension pour entériner l’option qui vous sera proposée par le Comité Exécutif ». Et avec la maturité qui lui sied, le peuple ADEMA a donc décidé de faire de cette 3ème Conférence nationale extraordinaire un événement historique pour le Mali, un choix fondé sur la raison, et non sur la passion, transcendant les égos personnels des uns et des autres. A la différence donc des chants de sirènes, l’ADEMA a décidé, en toute souveraineté, de jouer pleinement son rôle de stabilisateur, de modérateur, de fédérateur pour un Mali libre, fort et grand !

Salif Diallo

 

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