La révision constitutionnelle : Les cadres divisés

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La présidente de l’association, Mme Sy Kadiatou Sow, a rappelé que l’ADEMA- association relance ses activités et se fixe comme objectifs la sauvegarde des libertés publiques fondamentales, la consolidation d’une société démocratique et pluraliste. L’association réexprime son engagement à contribuer à la dynamisation du cadre unitaire du Mouvement démocratique ainsi  qu’à l’approfondissement et à la consolidation du processus démocratique.

 La présidente a rendu hommage aux martyrs de la démocratie, fondateurs de l’association tels qu’Abdrahamane Baba Touré, Hamidou Touré, Mohamed Lamine Traoré, Abdoulaye Barry, Kadari Bamba, Bengoro Coulibaly, Issaka Tembiné, Nassé Sangaré. Le premier président de la 3ème République du Mali avait initié une relecture de la constitution de février 1992 à laquelle il a fini par renoncer après l’adoption du projet par l’Assemblée Nationale. Ce sujet est d’actualité, car à son tour le  président de la République, Amadou Toumani Touré, a souhaité ouvrir une réflexion et susciter des propositions visant à conforter le cadre juridique et la pratique de la démocratie à travers une réforme constitutionnelle et institutionnelle. L’ambition est de corriger les lacunes et les insuffisances mises en évidence par des années de pratique institutionnelle.

En effet, lors de la présentation du projet de révision constitutionnelle, le chef de l’Etat, ATT, avait précisé que nombre de cadres avaient été associés à la réflexion, en l’occurrence les chefs et anciens chefs d’institutions de la République, les responsables des partis politiques, les représentants des confessions religieuses, les syndicats et des personnalités considérées comme des observateurs avisés de la vie politique de notre pays. Les avis restent donc partagés sur la nécessité de ces réformes annoncées. Aux dires de Mme Sy Kadiatou Sow, les modifications doivent être mûrement réfléchies, la révision constitutionnelle proposée par le CARI a une haute importance pour notre jeune démocratie. Elle a souligné qu’il était  impérieux que chaque citoyen malien, démocrate, s’informe et se sente concerné en assurant que les réformes envisagées préservent les acquis démocratiques. Daniel Téssougué a désapprouvé le changement de la constitution.

Par ailleurs, il qualifie la justice malienne de malade et moribonde. Selon lui, les insuffisances de l’inapplication de la constitution du 25 février 1992 résident au niveau des hommes qui ont la charge d’appliquer la constitution. Pour ce magistrat, il y a lieu de craindre la création d’une dictature constitutionnelle  en dotant le président de la République de plus de pouvoir. Pour le conférencier, les mauvais agissements demeurent sans réactions dans le pays.

 A son avis, le changement de la constitution relève de l’opportunisme. Pour Me Konaté, notre pays n’a pas besoin de réviser sa constitution quand l’on peut considérer notre  démocratie comme un bon modèle par rapport à certains de nos pays voisins. En vingt ans, la démocratie malienne n’a connu aucune crise. Pour cet avocat, les difficultés que nous vivons ne sont pas constitutionnelles. Les solutions vont à la  création d’une deuxième chambre de parlement.

 Il a également soulevé les problèmes de la justice, le statut de l’opposition, le financement des partis politiques. Aux dires de Me Konaté, les Maliens doivent se retrouver et revenir à leurs valeurs et tenir compte de la majorité du peuple qui ne comprend pas la langue française. Me Amidou Diabaté a proposé la création du sénat, la démocratisation du conseil de la magistrature qui serait à la portée des citoyens.

Mieux, il estime qu’il faut un conseil suprême de la justice en lieu et place du conseil supérieur de la magistrature. Selon lui, le Sénat va renforcer le parlement car le rééquilibrage du jeu entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif est indispensable. Les conférenciers ont insisté sur le fait que le président ne doit pas être le seul bénéficiaire de ce référendum mais tout le peuple.

Khadydiatou Sanogo

L’association de l’alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) a soufflé ses 20 bougies, le 24 octobre 2010.  Pour commémorer cet évènement, les abeilles ont ouvert le débat sur «la révision constitutionnelle : une opportunité». D’éminentes personnalités comme Mes Mamadou Ismaël Konaté, Amidou Diabaté, le Magistrat Daniel Téssougué ont animé cette conférence-débat.

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