La revanche des amis de Modibo Sidibé sur le PDES… :Vers la création d’un parti politique

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« Club de soutien aux actions de Modibo Sidibé (CSA-MS) – Unis pour un Mali qui gagne ». C’est l’intitulé du document distribué à grande échelle depuis la démission du Premier Ministre Modibo Sidibé. S’il s’agit, en théorique d’un « club de soutien», dans la pratique et au regard du programme des activités, de l’organigramme des instances et de l’organisation à proprement parler de l’entité, il est bien question d’un parti politique. La méthode aussi n’est pas sans rapport avec la formule utilisée par le mouvement citoyen aujourd’hui devenu PDES. Cela, pour des raisons évidentes.

Les initiateurs de ce CSA-MS tiennent à prévenir. Dans le préambule, il est bien indiqué que le « groupe de soutien n’a été suggéré, ni initié, encore moins autorisé ou reçu l’onction de quelque manière que ce soit de la part de Modibo Sidibé ou d’un quelconque proche ». Voilà qui est clair.

Par ailleurs, le document précise que le « soutien à Modibo Sidibé se limite en ce moment aux actions qu’il mène dans le cadre de l’accomplissement de la mission à lui confiée par le Président de la République Amadou Toumani ».

Ce dernier point est diversement interprété par les partisans de l’homme. Certains croient en effet, dur comme fer que « la mission » de Modibo Sidibé ne fait que commencer et va au-delà de sa démission de la primature. Toute chose qui laisse entrevoir de nombreuses éventualités. Le document renforce en effet cette lecture.

UN CLUB DE CAMPAGNE… ET DE REVANCHE

Dans le titre II consacré aux « Objectifs », le parti, pardon, le club de soutien accorde deux fauteuils aux secrétaires chargés des « relations avec les associations et les partis politiques» et, tenez-vous bien, dix (10) secrétaires en charge de la « sensibilisation et de la mobilisation » soit un secrétaire par région, de Kayes à Kidal et deux secrétaires nationaux. Ils sont tous de facto, membres du bureau Exécutif National (BEN).

Une telle organisation n’est évidemment pas courante au sein des associations fussent-elles des clubs de soutien. Elle trahit tout simplement la volonté de convaincre les militants de partis politiques d’adhérer à la cause, voire à les débaucher dans la perspective d’une mutation en parti politique. Le scénario mis en œuvre par le Mouvement Citoyen

La lecture du document suggère en effet, tout de go, l’idée d’un parti Politique. Ses initiateurs semblent s’être profondément inspirés du Mouvement Citoyen lequel s’est finalement mué en entité politique à proprement parler. La preuve : la devise du CSA-MS, vous l’aviez certainement deviné, est «Unis pour un Mali qui gagne ». Pour rappel, celle de campagne d’ATT, reste à la fois « retrouvons ce qui nous unit» et « le PDES, Pour un Mali qui gagne ». Les amis de Modibo Sidibé ont bien trouvé le juste milieu.

Evidemment, ce n’est pas le PDES (Parti) qui pourra crier au plagiat, lui qui a puisé jusque dans le réservoir du Gouvernemental (PDES- programme) en passant par un panneau de la circulation routière (voir illustrations).

La revanche des amis de Modibo Sidibé ne se limite pas à cette seule inspiration. Les signes distinctifs du CSA-MS sont un bouquet formé de tiges de riz jaunes dans un fond vert. L’initiative riz ! Ca ne vous dit rien ? Un programme du premier Ministre qui a souffert du manque de soutien des amis d’ATT au sein du Mouvement Citoyen.

Autant le dire, le premier sortant, tout comme ses prédécesseurs, Ag Hamani, Ousmane Issoufi Maïga, ont éprouvé d’énormes difficultés face aux «amis» d’ATT d’abord au sein du Mouvement Citoyen et, par la suite avec le PDES. Tous reprochent une trop grande ingérence du mouvement associatif et politique dans les affaires du gouvernement.

Les amis de Modibo Sidibé semblent bien décidés à les affronter désormais sur leur propre terrain avec la création d’un club de soutien, et certainement dans les mois à venir, avec la création d’un parti politique. Il ne revient pas au PDES seulement de se méfier de cette prochaine formation politique. Elle pourra faire tâche d’huile pour des raisons liées à la carrière et à la personne de Modibo Sidibé. L’on ne séjourne pas inutilement dans les hautes sphères du pouvoir central pendant presque 20 ans. N’est-ce pas l’exercice du pouvoir qui a conféré sa légitimité au PDES-parti ?

Diarrassouba

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