La relance de l''ADEMA-PASJ : Des empoignades en perspective

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              Apparemment dépaysé, depuis 2002, par la perte du pouvoir, le parti de l’Abeille cherche désespérément à retrouver ses marques, sinon à trouver la meilleure voie qui lui assurerait une belle revanche sur ce coup du sort passé.

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                Mais, de par les maladresses de son président, la propension de certains Ruchers à goûter de nouveau aux délices du pouvoir -même par anticipation- et les ambitions d’autres Abeilles de restructurer complètement le parti, l’harmonie, qui avait force de caractère à l’ADEMA, semble aujourd’hui étouffée par l’incompréhension.

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                Il ne pouvait pourtant en être autrement, lorsque sept ans durant, les Ruchers ont laissé à une seule personne -en l’occurrence Dioncounda Traoré- la latitude de régner en maître absolu et de décider des destinées du parti, sans compromission ni remise en cause.

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                 Sous les directives du président du Parlement, des hommes et femmes    du parti s’étaient bien cru, pour les uns, plus royalistes que le roi, et pour les autres, des faiseurs de rois.

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                Sinon, d’où viendrait cette rébellion dans la Ruche, incarnée par le Pr Abdoul Traoré dit Diop et camarades, dans le cadre de l’Alliance pour la Démocratie et la Justice (ADJ)? Pourquoi Soumeylou Boubèye Maïga oserait-il s‘attaquer à la décision d’une instance statutaire du parti? Et comment certains jeunes s’aventureraient-ils à défier le parti, lors de la 8e conférence nationale? Autant de questions qui cachent mal un malaise latent qui couve au sein de la Ruche.

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                Mais si, comme d’habitude, les Ruchers ont pu et su jusque-là accorder leurs violons autour de l’essentiel -à savoir extirper de leurs rangs ceux qui ont du mal à épouser les décisions du parti-, la formation du nouveau gouvernement aura permis d’aiguiser bien des appétits.

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                 Dans le collimateur de ceux qui avaient fait acte de candidature à la fonction ministérielle se trouvent certains Ruchers désormais déclarés persona non grata, à l’instar de Dioncounda Traoré, accusé de garder un brin d’égoïsme envers les Adémistes nommés dans le gouvernement.

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                 A ces accusations lancées contre le président de l’ADEMA s’ajoutent d’autres reproches encore plus pointus : tel que ce deal secret qu’il aurait passé avec le président du RPM, El Hadji Ibrahim Boubacar Kéïta, relatif au maintien des cadres Tisserands dans l’Hémicycle, ou encore les “yeux doux” qu’il aurait faits au Président de la République, dans la répartition des postes ministériels à pouvoir à l’ADEMA.

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                 Rappelons que la présence de Ibrahima N’Diaye et Agathane Ag Alassane dans le gouvernement est due à un choix personnel du Chef de l’Etat. Mais selon ses accusateurs, Dioncounda devait tout simplement refuser les deux postes ministériels destinés aux Abeilles.

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                Que ce soit pour tempérer les différents points de vue de ses camarades, sur la question, ou pour sauver la face, le président des Ruchers a quand même pris un grand risque, en convoquant une réunion extraordinaire, ce 1er novembre, en vue… de s’expliquer, dit-on. Mais, au lieu des explications attendues, le président du parti a plutôt fait des propositions par rapport au renouvellement des structures de base, et à la tenue des congrès des jeunes et des femmes du parti, lors du congrès ordinaire de l’ADEMA qu’il souhaite voir se tenir… en Mai 2008. 

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                 Pour l’heure, ces propositions de Dioncounda n’ont guère rencontré l’assentiment de tous les responsables du parti. Et pour cause: d’aucuns souhaitent voir le congrès se tenir, au plus tard, en Avril prochain. Pour d’autres, plus vite on ira, mieux ce sera pour tout le monde.

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                Autant prédire que dans la perspective des élections générales de 2012, une bataille interne de positionnement est ouverte . Le Rucher en a conscience, mais n’entend pas se laisser faire.

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                Pourtant, avec une légitimité de plus en plus contestée à la tête du parti, Dioncounda semble désormais placé sur un fil de razoir aiguisé. Puisqu’à l’issue de la rencontre du 1er novembre, il n’est pas parvenu à rallier ses camarades à l’unanimité, sur ses différentes propositions, une autre rencontre est prévue demain. Ce qui laisse supposer que pour Dioncounda Traoré, ce ne sera pas une partie de plaisir.

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                 Mais, au delà même de la personne de Dioncounda Traoré, c’est surtout un problème de parti qu’il faille gérer à l’interne, et éviter toute conséquence fâcheuse à long terme, surtout que ces problèmes ne sont rien, comparés à d’autres encore plus affligeants que le parti a eu gérer par le passé. C’est du reste ce qui singularisait le parti par rapport à d’autres formations politiques qui se font et se défont dès qu’un petit problème se pose.

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                En définitive, Dioncounda et ses camarades ont tous les moyens à leur portée pour désamorcer cette tension qui, si elle devait s’accentuer, entraînera le parti vers une nouvelle cassure. Ce qui n’est à l’avantage d’aucun Rucher, compte tenu de l’imminence des échéances de 2012.

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                Aucune erreur n’est donc permise aux Ruchers, s’ils ne tiennent pas à souffrir de nouveau, et pour des années encore. Car l’expérience a démontré que tous les partis de son gabarit qui se sont laissés prendre dans de tels pièges l’ont amèrement regretté, puisque qu’ils sont devenus, par la suite, incapables de reprendre les choses en main.            

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                Aussi, les Adémistes n’ont aujourd’hui le choix qu’entre deux options: s’unir par réussir leur pari de reconquérir le pouvoir en 2012,… ou périr.

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Adama S. DIALLO

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9 nov 2007

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