Le 19 février 2021, le Premier Ministre a présenté devant le Conseil national de transition le programme d’action gouvernementale qui s’articule autour de 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs. Les chargés de projets auront apprécié cette approche « SMART ». Le Premier Ministre justifie cette approche par la nécessité de transparence. Soit !
En effet nous avons eu droit à une véritable démonstration de la part du Premier Ministre devant un Conseil National de Transition (CNT) sensiblement séduit par tant de technicité. Si technique que certains ont eu besoin qu’on leur explique certains sigles. Dans le fond, il n’y avait pas réellement d’enjeu politique sur le contenu de la présentation. La seule voie dissonante est demeurée hors du CNT, celle du M5 RFP dont l’œuvre aurait été parachevée avec la chute du Président IBK, par la junte, et se considère depuis lors floué.
Il ne s’agit pas de contester le plan d’action du gouvernement, mais de le placer dans son contexte politique. Il découle d’assises nationales organisées au lendemain du coup d’Etat du 18 août 2020 et verrouillées par la junte. Ces assises ont repris les conclusions du dialogue national inclusif organisé en 2018. Le point commun entre ces deux processus est la méthodologie discutable. En effet le DNI a été organisé dans les Régions par les gouverneurs et les préfets qui ont « sélectionné » les participants. Ils ont validé un catalogue de souhaits, qui a été remonté au niveau national, où des personnes cooptées à nouveau ont procédé au même exercice. Il n’y a pas réellement eu de débats. On peut à juste titre au regard de la méthodologie questionner la légitimité des participants et par ricochet celle des mesures avancées.
Rappelons également que la légitimité du CNT découle d’un processus de sélection validé par le Vice-Président de la transition. Ainsi les membres du pouvoir législatif, supposés contrôler l’action doivent leurs places au choix porté sur eux par l’exécutif. Autant dire que les risques de confrontations idéologiques sont assez limités.
Astucieusement, le catalogue hérité du DNI envoie des signaux à plusieurs clientèles politiques. Ceux opposés à l’Accord de paix, ceux favorables à une discussion avec les groupes extrémistes violents, ceux qui confondent reforme constitutionnelle et refondation ont chacun eu droit à une mesure. Les syndicats n’ont pas été oubliés. Finalement on se retrouve avec un document qui donne des assurances à chacun. On peine à déterminer la ligne directrice. L’ensemble ne forme pas un corps. L’éducation est par exemple au cœur de la refondation, mais cette politique ne doit pas être déconnectée de celle du processus de régionalisation. Autre illustration, l’on parle de la relecture de l’Accord tout inscrivant la mise en œuvre de certaines mesures issues de ce même accord. Que va-t-on relire et dans quel objectif ? Mieux, pourquoi veut-on relire ?
En conclusion, ce programme est l’héritier d’un processus imparfait, il donne une ligne directrice au gouvernement de la transition mais ne porte pas en lui le changement tant attendu. Il n’est pas surprenant pour autant, tant le CNT que la junte ou le M5RFP avant n’ont pas démontré une capacité ou volonté à penser l’Etat et la relation gouvernants/gouvernés en dehors des cadres conventionnels.
Illustration parfaite, le combat actuel tourne autour de la mise en place d’un organe unique d’organisation des élections. Oui, les élections sont d’ores et déjà l’enjeu majeur. Dans la situation actuelle cet élément aurait dû constituer une simple variable pour ces partis politiques. Ils estiment dans une myopie collective que toutes les difficultés politiques tiennent dans la conquête du pouvoir et non dans leur capacité à résoudre les équations politique, économique et sociale. Rien ne justifie actuellement que cet organe unique soit une solution.
Nous aurions dû prendre le temps de mettre en place des organes vraiment représentatifs. Cela ne signifie pas exclure les militaires, dont le rôle politique n’est pas à négliger. Le M5RFP à l’instar de la junte ne jouit pas d’une plus grande légitimité. La légitimité des chefs religieux et coutumiers est également fortement contestée. Face à cette crise de légitimité, nous avons fait le choix de la myopie.
Le questionnement sur la nature de l’Etat malien qui est contestée depuis plusieurs décennies n’aura certainement pas lieu. Les organes n’y verront pas intérêts, certains acteurs, n’en n’ont pas la volonté, d’autres ne le comprennent pas, disons-le. On se contente de remettre une pièce dans la machine, en recyclant des mesures dont on veut bien se convaincre qu’elles seront efficaces.
Pense-t-on dire qu’il suffira de débattre de la nationalité du Président, de la présence d’un centre scolaire dans le Gourma et d’un CSCOM à Bintagoungou pour parler de refondation. On dira que l’Etat est utile et donc pas contester ? A condition de pas nier le lien entre l’utilitarisme et sa finalité, à savoir le bonheur du plus grand nombre. La refondation attendra que l’on se permette ce débat.
Source: https://askiamohamed.wordpress.com/
https://information.tv5monde.com/video/arabie-saoudite-vers-la-fin-de-la-kafala-source-d-esclavage-moderne
ESCLAVAGE ET ISLAM!
PAS DE REFONDATION AVEC L ISLAM! PAS DE REFONDATION AVEC LE CFA DE LA FRANCE! PAS DE REFONDATION AVEC LA LANGUE ARABE ET LA LANGUE FRANCAISE!
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Ils se refondent eux-mêmes en attendant 😂. Ah pouvoir ramassé dans les caniveaux quand tu nous tiens!
Refondre une nation demande de l’expérience dans beaucoup de domaines, alors que notre assemblée est remplit de yougouyougou ferela, de chanteurs périmés qui veulent leur part du gâteau, de soldats qui ont troqué leur tenue contre le bazin…
Ah facilité et vol quand vous nous tenez!
Plus de 300 ans que ça dure…
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