Avec la formation du gouvernement Ly, le nouveau pouvoir malien s’apprête à ouvrir un grand chantier, celui de la réconciliation nationale. C’est la priorité des priorités pour les nouvelles autorités de Bamako, en ce sens que l’élection présidentielle du 28 juillet 2013 n’était qu’une étape dans le long processus de retour à la paix dans le pays, tel que préconisé par l’Accord de Ouagadougou du 18 juin.
Dans cette perspective, les différentes parties de l’Accord attendent naturellement que leurs désidératas, leurs préoccupations soient prises en compte par le nouveau pouvoir malien. Pour les Touaregs du Nord-Mali, le développement de leur région, l’Azawad, doit être au cœur de l’action gouvernementale, toute chose qui devrait contribuer à la réconciliation nationale. Au vu de la composition du gouvernement Ly, avec notamment la création d’un ministère de la Réconciliation nationale et du développement des régions du Nord, cette préoccupation touareg n’est apparemment pas perdue de vue par les nouvelles autorités.
IBK en conformité avec l’article 20 de l’Accord de Ouaga
Par ailleurs, le président Ibrahim Boubacar Kéité a laissé entendre dernièrement que Bamako allait organiser très prochainement des assises nationales du Nord. Ces discussions devraient permettre, pense-t-il, le règlement définitif des récurrentes rébellions dans le Nord-Mali depuis l’indépendance du pays en 1960. Et en s’engageant dans cette voie, IBK est tout à fait en conformité avec l’article 20 de l’Accord de Ouaga du 18 juin. Mais, il ne s’agit là que des discussions spécifiques, locales.
Reprise des négociations globales en novembre
Il faudra attendre encore quelques mois, c’est-à-dire en novembre, pour la reprise des négociations avec l’ensemble des parties prenantes du processus de sortie de crise au Mali. A ce niveau, l’Accord de Ouaga précise ceci à son article 21 : « A l’issue de l’élection présidentielle et soixante (60) jours après sa mise en place, le nouveau gouvernement du Mali, en collaboration avec la Commission dialogue et réconciliation entamera, avec l’accompagnement de la communauté internationale, des pourparlers de paix avec toutes les communautés du nord, les signataires ainsi que les groupes armés ayant adhéré au présent Accord en vue d’aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive ».
Autant dire que la paix au Mali ne se fera pas du jour au lendemain, mais par étape. Mais, en attendant, la sensibilisation doit être de mise pour faire comprendre aux uns et aux autres la nécessité de se donner la main, de se pardonner, d’oublier les mauvaises choses du passé. Au-delà du pouvoir Kéita, le temps est venu pour tous les Maliens de tourner la récente page douloureuse de leur histoire, de se concentrer sur le grand défi du moment, la réconciliation nationale.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net