La réaction à chaud de certains leaders politiques et de la société civile aux premières heures du coup d’Etat du 22 mars 2012

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Des leaders politiques et de la société  civile ont réagi au coup d’Etat du 22 mars 2012 . Ci-dessous quelques unes de leurs réactions.

Mamadou Sangaré dit Blaise, président de la Cds Mogotiguiya :

 «  La situation est grave »

« La situation est assez grave. L’heure est grave. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour donner des directives claires. Il s’agit de chercher à comprendre les militaires pour savoir ce qui leur manque en termes de moyens et surtout agir immédiatement. L’heure n’est plus aux promesses, mais  à l’action. Il faut faire comprendre aux militaires qu’on est avec eux, que tout le monde les soutient et que la Nation est convaincue que son sort est entre leurs mains. Il nous faut une armée forte ».

Marimatia Diarra, secrétaire  général de l’Adema  « Quelques soient les préoccupations, l’usage de force n’est pas la solution »

« Je ne connais pas d’abord la situation dans tous ses détails, mais ce qui est important aujourd’hui c’est de sauver notre démocratie. Quelques soient les préoccupations, l’usage de force n’est pas la solution. Force doit rester à la démocratie ».

 

Moussa Mara, président du parti Yelema

« Je suis très très triste »

« Je suis très, très triste, il faut le dire. Je ne sais pas jusqu’où cela peut nous conduire. Attendons de voir comment les choses vont se passer demain (ndlr : jeudi 22 mars ). Mais c’est triste que des militaires maliens se tirent dessus et s’entretuent. Ça a commencé ce matin (ndlr mercredi 21)  par une mutinerie avant que la situation ne se dégénère entre des couches de l’armée. C’est triste, mais attendons de voir la suite pour faire d’autres commentaires ».

Cheick Oumar Sissoko, président du parti Sadi

« Il est quand même très regrettable que les Maliens se tuent entre eux dans une guerre mal gérée ».

« Je ne peux pas donner notre impression maintenant, nous attendons d’en savoir plus. Il est quand même très regrettable que les Maliens se tuent entre eux dans une guerre mal gérée. Nous attendons l’intervention du président de la République pour savoir ce qu’il va nous dire ».

Mouamoud Dicko,  président du Haut conseil islamique

« J’attends d’avoir toutes les données pour me prononcer »

« Je ne peux pas donner mon impression sur une situation qui n’a pas fini de se dérouler. J’attends d’avoir toutes les données pour me prononcer ».

Mme Dembélé Oulématou Sow, présidente de la Fenacof   « Ce qui est déjà essentiel, c’est sauver notre jeune démocratie ».

« Nous sommes en train de nous concerter pour tenir une réunion  demain (NDLR : jeudi 22 mars). Il s’agit de toutes les organisations féminines pour dégager une position commune par rapport à la situation. Ce qui est déjà essentiel, c’est sauver notre jeune démocratie ».

Me Bréhima Koné, membre  de la FIDH

« C’est un grave recul pour  notre démocratie »

« Je n’ai pas encore tous les éléments d’appréciation. Je suis en train de m’informer de gauche à droite et sur les radios internationales. En tant que légaliste, je dirai que c’est un grave recul pour notre démocratie. Je le dénoncerai sans parti pris. »

Me Demba Traoré, Avocat à la cour : cadre de l’URD

« Cette situation est déplorable »

« J’ai suivi ces évènements à travers les médias et des appels téléphoniques venant souvent de l’extérieur depuis l’Hôpital du Point G où j’étais au chevet de mon père hospitalisé.

Cette situation est déplorable. Et notre pays ne mérite pas une telle situation. Au moment où je vous parle (NDLR : 20 H 30 m GMT) des crépitements d’armes se font entendre aux alentours de l’Hôpital (NDLR : situé à cheval entre la ville garnison de Kati et le palais présidentiel de Koulouba).  Des coups de feu aux alentours d’un hôpital, où va notre état de droit ? Autant on a déploré les mouvements des Rebelles du MNLA et d’Ançar Dine, autant on ne doit pas encourager cette mutinerie.

Mes partenaires d’une ONG m’ont appelé pour avoir de mes nouvelles et celles des populations civiles. C’est vous dire que cet évènement est suivi dans le monde entier. Si c’est vrai que l’intention des mutins est de réclamer les armes pour aller combattre les rebelles, cela ne nécessite pas une mutinerie. Il faut éviter que ça pette, car quand ça pette c’est pour tout le monde.

Nous sommes prêts à tout pour la paix dans notre pays ».

Rassemblés  par Abdoulaye Diakité

 

ASSOCIATION DES EDITEURS DE PRESSE PRIVEE

Déclaration relative au coup d’Etat du 22 mars

L’Association des éditeurs de presse privée (Assep), respectueuse du sacrifice des martyrs de la Révolution de mars 1991, consciente de la nécessité de préserver les acquis démocratiques et du respect des libertés individuelles et collectivités au Mali et ailleurs

–          Prend acte des événements survenus dans notre pays dans la nuit de mercredi à jeudi 22 mars 2012 qui ont abouti au renversement du régime démocratiquement élu du président Amadou Toumani Touré par des mutins ;

–          Condamne le coup d’Etat qui est antidémocratique et contraire à l’esprit et à la lettre de la Constitution du 25 février 1992 ;

–          Invite les insurgés à entamer sans délai des négociations utiles en vue d’un retour à une vie constitutionnelle normale ;

–          Exige la libération sans délai et sans condition des autorités détenues illégalement ;

–          Exhorte la classe politique, la société civile, les syndicats à tout mettre en œuvre pour que la junte regagne rapidement ses casernes.

Fait à Bamako le 26 mars 2012

P/Le bureau de l’Assep P.o

Le président

Dramane Aliou Koné

 

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