Un remaniement gouvernemental, c’est actuellement le principal sujet qui anime les conversations dans les « grins » populaires, salons feutrés, états-majors politiques. Plusieurs semaines après la mise en place de la nouvelle assemblée nationale, l’élection de son bureau avec Saint-Isaac au perchoir, tout le monde attend que le Premier ministre fasse enfin sa déclaration de politique générale, exercice rendu obligatoire, ou que le président de la République procède à un remaniement répondant à la configuration parlementaire.
Les plus impatients sont dans les rangs du parti présidentiel, le RPM qui compte une soixantaine de députés, dont plusieurs cadres se voient déjà ministres. Mais aussi et surtout dont certains responsables tiennent à évincer l’actuel Premier ministre, Oumar Tatam Ly auquel ils dénient la qualité de militant du parti. Au sein de cette formation, les deux tendances qui s’étaient opposées lors des dernières élections législatives semblent s’entendre au moins sur ce point: il faut faire partir l’intrus.
L’arrivée d’Oumar Tatam Ly à la primature avait surpris plus d’un parce que ce banquier était inconnu dans le microcosme politique malien, il n’aurait dû sa nomination qu’à la volonté d’IBK de poser un acte hautement symbolique, compte-tenu de l’ascendance du néo-promu. Cependant, une fois à son poste, ce relativement jeune Premier ministre a su s’imposer sur la scène nationale, au point qu’en ces périodes où le Mali ne doit s’atteler qu’à sa reconstruction nationale, loin des calculs politiciens et des calculettes politiques, le technocrate se révèle précieux voire « indispensable.» Et sait baliser son chemin pour mieux mener sa barque.
L’homme qu’il faut…
Sur le terrain politique où peu de gens l’attendaient, il a été l’initiateur du “contrat de législature” signé par quatorze partis politiques (ADP, Pasj, Codem, Cnid, APR, Asma, UDD, MPR, Miria, CDS, Yelema, RPM, Um-Rda, Fare) comptant 112 députés à l’Assemblée nationale, sur 147 au total. Ce faisant, le chef du gouvernement a su déterminer la majorité parlementaire avec laquelle il entend collaborer, et s’assurer, pour le futur, une certaine stabilité. Bien qu’apolitique et non partisan, ce technocrate chef de gouvernement sait qu’il a besoin d’un front politique dégagé, de l’accompagnement d’une large majorité de la classe politique afin de mettre en œuvre son programme de gouvernement.
Sur le plan économique, le Premier ministre a également besoin de stabilité afin de mobiliser l’aide internationale et l’adhésion de tous les partenaires techniques et financiers, actuels ou potentiels. Car il devient impérieux de réchauffer la coopération bi et multilatérale avec d’autres pays et organisations internationales, d’explorer de nouveaux axes diplomatiques, d’intensifier la demande d’aide humanitaire, de trouver des financements pour la formation continue des forces armées et de sécurité. Tout cela est d’autant plus nécessaire et urgent que les milliers de milliards de F Cfa promis au Mali, en mai 2013 à Bruxelles, par la conférence des donateurs ne se matérialisent pas avec la célérité souhaitée par les autorités. D’ailleurs, Oumar Tatam Ly était récemment à Bruxelles où il a rencontré, entre autres, José Manuel Barroso, président en exercice de la commission européenne, et Kristalina Georgeva, commissaire européenne chargée de l’aide humanitaire, ainsi que des responsables de l’EUTM-Mali, la mission européenne chargée de la formation des militaires maliens.
Pas de gouvernement d’union
Selon certains observateurs, si le Mali a besoin de ces financements, il a donc besoin d’Oumar Tatam Ly, le technocrate, grand connaisseur de ces dossiers sur lesquels il s’active depuis sa nomination, pour lesquels il jouit de la confiance des bailleurs de fonds. D’où leur conclusion qu’il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Cela, pour au moins deux raisons.
La première est qu’IBK veut son mandat comme une transition, une période qui lui permettra de jeter les bases d’un véritable Etat moderne, républicain, démocratique, social et laïc. Son choix devrait donc se porter sur des femmes et des hommes qui ne font pas de la politique une fonction, une profession, un tremplin. Des personnes détachées des querelles politiques et des calculs politiciens. Le pays regorge de ce genre de cadres, et ils ne militent pas forcément tous dans les rangs du RPM.
Or, c’est la deuxième raison, si lors de la campagne présidentielle IBK a laissé entendre qu’en cas de victoire il ne formera pas de gouvernement d’union nationale, il n’a jamais dit, en revanche, que tous ses ministres seront issus de son seul parti. Du reste, sur ce plan, le président aura la tâche aisée d’autant plus qu’il ne doit pas son élection au RPM, un parti qui était moribond et quasi-inexistant à l’époque, ou au regroupement IBK-Mali 2012, mais à plusieurs autres formations et regroupements sociopolitiques qui attendent d’être récompensés par la promotion de certains de leurs cadres.
Enfin une opposition parlementaire
La tâche lui sera aisée également parce que certains partis, et pas des moindres, ne comptent pas participer à l’action gouvernementale. Ils ont déjà affiché leur appartenance à l’opposition parlementaire et comptent jouer pleinement leur rôle d’opposants. Il est vrai que cette opposition pèse quantitativement peu, une vingtaine de députés, mais qualitativement, elle pourrait se révéler assez significative dans cet hémicycle prédisposé déjà à être une chambre d’enregistrement du gouvernement.
Cette opposition sera animée par deux partis importants. Le premier est l’URD, dont le fondateur, Soumaïla Cissé, député élu à Niafunké, est une haute personnalité connue dans le monde entier pour avoir été, pendant près de dix ans, plusieurs fois ministre avant de présider, pendant près d’une décennie, la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Le second est le Parena. Son président, Tiébilé Dramé, ancien leader estudiantin opposé pendant des années au pouvoir dictatorial du général Moussa Traoré, a également intégré le gouvernement à deux reprises, notamment comme chef de la diplomatie malienne pendant la transition (1991-1992), a été député élu à Nioro, et maitre d’ouvrage du sommet Afrique-France tenu à Bamako en 2005. Une carrière qui lui a permis d’épaissir son carnet d’adresses et de se faire connaitre, lui aussi, dans le monde entier. En outre, son parti, le Parena, ne s’est jamais tenu à l’écart des débats sur les questions d’envergure nationale, débats qu’il a très souvent initiés ou suscités, dans l’hémicycle ou ailleurs. Notamment, le Parena a eu à organiser un séminaire international sur la paix et la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, une question qui s’invitera forcément aux débats du parlement, tout au long de cette législature.
Si les voix des députés de ces deux partis ne comptent pas double, elles pourraient porter loin, très loin, aidées par celles de leurs collègues du Fare.
Cheick TANDINA
Bonjour,
Comme vous le savez, le PM actuel, Oumar Tatam Ly, est membre du RPM, donc de la majorité au pouvoir et de la majorité à l’assemblée nationale.
Donc, sachant qu’il est travailleur, compétent, méthodique, pragmatique et sérieux, pourquoi ne sera-t-il pas reconduit comme PM ?
Certains parlent de gros calibres, respectables de partis politiques alliés au RPM, qui devront être intégrés dans le gouvernement ou que le Premier Ministre devra être choisi parmi eux ou parmi les cadres du RPM.
Les gros calibres sont bien à la tête des partis politiques MAIS ne doivent pas forcement figurer dans le gouvernement.
Le Président IBK connaissait les cadres du RPM bien avant, pourquoi, n’avait-il pas choisi un Premier Ministre parmi eux ?
Pourquoi, était-il parti chercher Oumar Tatam Ly ?
Aujourd’hui, que la confiance s’est établie entre eux, il le reconduira, sûrement. Et d’ailleurs, il l’avait annoncé à l’occasion des vœux du nouvel an.
En fonction des compétences, Le poste du Premier Ministre et les postes ministériels devront être alloués mais pas forcement parce qu’on est gros calibre.
Ce qui ne veut pas dire que les gros calibres ne sont pas compétents.
Pour la promotion de l’excellence, soyons exigeants sur le choix de notre Premier Ministre et de nos ministres, l’avenir du pays en dépend.
Des cadres compétents des partis politiques seront plus adaptés que les gros calibres.
Ce qu’il faut, c’est la compétence, être travailleur et le dynamisme pour sortir le pays de la crise actuelle et le hisser au rang des grandes nations qui se sont prises en charge.
Certains ministres du gouvernement actuel incarnent ces valeurs tels que: Le Premier Ministre (Oumar Tatam Ly), Zahabi Ould Sidi Mohamed, Ousmane Ag Rhissa, Cheick Oumar DIarrah, Soumaïla Boubeye Maïga.
Ils doivent être reconduits.
AU PLUS TRENTE MINISTRES DOIVENT ÊTRE DANS LE GOUVERNEMENT.
Je lance un appel au Premier Ministre et au Président IBK à rechercher les compétences dans la société civile et parmi les cadres Maliens sans étiquette sans oublier la diaspora Malienne.
Ne nous trompons pas, c’est eux qui permettront au Mali de s’en sortir durablement en mettant en avant l’intérêt général et le bien-être des Maliens.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
TEL au Mali : 78 73 14 61
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