Les années Démocratie nous en ont mis plein les yeux au Mali. Et même le grand Moussa Makhan Camara a eu sa part de leçons. A la seule différence que lui n’est pas trop pour les débats stériles, toujours aussi servis avec les mêmes arguments spécieux. Car l’homme a beau être diplomate chevronné, il n’en demeure pas moins celui du peuple dont il est issu.
Ainsi, naîtra, par ses soins et ceux de toute sa dynamique équipe, la Fondation Balanzan pour la Gouvernance et la Stabilité. Excellente initiative qu’il définit comme «le résultat d’une des leçons apprises de la vulnérabilité puis de l’effondrement des institutions issues du processus démocratique au Mali considéré alors comme une vitrine en Afrique et au-delà».
Et, toujours à l’écoute de l´autre, il dira: «la facilité et la brutalité avec lesquelles le Mali s’est enfoncé dans une crise aux aspects multiples, ont généré deux attitudes chez les citoyens et chez acteurs politiques».
Il y a, relève-t-il, les gens qui voient en «la démocratisation issue de la révolution de 1991 une des causes de l’affaiblissement de l’Etat et de la dégénérescence des institutions, donc de la crise en cours»; et les gens qui conçoivent «le processus démocratique» comme générateur d´un «bond sur les plans politique, économique et social» et demeurant donc «perfectible en tant qu’œuvre humaine».
Cela, en vue de l´instauration d´un « Nouvel Horizon démocratique ».
L’action de Fondation Balanzan pour la Gouvernance et la Stabilité s’inscrit justement c’est dans cette dernière «perspective». Celle-ci appelant plutôt «à un examen approfondi du parcours de la démocratie au Mali afin de contribuer à faire poindre un Nouvel Horizon démocratique».
Cependant, précise-t-on sous le Balazan dédiée à la Gouvernance et à la Stabilité, ce Nouvel Horizon démocratique a des exigeances.
Il s’agit «d’abord de tirer toutes les leçons des vulnérabilités en procédant à un diagnostic objectif des causes des crises, des dysfonctionnements du cadre politique, des instruments juridiques, des mécanismes institutionnels, des partis politiques, des conditions d’exercice de la citoyenneté responsable, des processus électoraux ainsi que du processus d’élaboration , de mise en œuvre et d’évaluation des politiques publiques».
Il s’agit «ensuite de mettre en place, en coordination avec tous les acteurs intervenant dans le domaine, les voies et moyens favorisant l’intériorisation l’objectivation et l’appropriation des valeurs républicaines et des principes démocratiques, l’ancrage de l’Etat de droit, l’approfondissement de la démocratie au sein des institutions, y compris des partis politiques et des associations/organisations de la société civile, la culture de l’opposition et du fait majoritaire, la culture du débat public contradictoire, la prévention des conflits et la culture de la paix etc».
En outre, il est question- et c´est tout aussi essentiel- de «lutter contre la corruption en politique par des actions visant à contribuer à clarifier et à contenir les relations entre l’argent et la politique en s’employant à la recherche de solutions durables à la problématique du financement de l’activité politique, en particulier des partis politiques, des élections, des candidats et des campagnes électorales afin de moraliser la vie publique».
Enfin, la Fondation Balazan note l´exigeance «des politiques publiques efficaces, pertinentes et efficientes dont les orientations stratégiques sont déterminées par une classe politique ayant une connaissance opérationnelle des exigences de la culture administrative et des politiques de développement économique, social et culturel et la mise en œuvre assurée par une administration non partisane, veillant à la sauvegarde de l’intérêt général». Vaste programme!
Mais Moussa Makhan Camara et son équipe ont des ambitions; et savent se donner les moyens de leurs ambitions.
Hawa DIALLO
LA REFONDATION N°01 du 7/01/2015