La décision est tombée tel un couperet le samedi dernier : Le PDES ne sera pas de la course à la présidentielle du 29 avril 2012

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C’est à travers un communiqué laconique lu à la télévision nationale, le samedi 28 janvier 2012, tard dans la soirée, que les militants et sympathisants du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES) ont été informés que leur formation n’alignera pas de candidat à la présidentielle du 29 avril 2012. Quelles peuvent être les conséquences d’une telle décision pour un parti qui n’a, jusqu’ici, pris part à aucune compétition électorale?  Etant né le 17 juillet 2010, c’est-à-dire après les communales de 2009.

L’information qui circulait en ville depuis plus d’une semaine vient d’être confirmée le plus officiellement du monde. En effet, dans un communiqué qui a été lu à la télévision nationale, le samedi dernier et dont une copie a été déposée à notre rédaction,   le Parti pour le Développement Economique et la Solidarité n’alignera pas de poulain à la présidentielle du 29 avril 2012. Mais il sera, toujours d’après ce communiqué, bien présent lors des élections législatives qui suivront. En alignant des candidats sur sa propre liste.

C’est dire que le PDES ne donnera également aucune consigne de vote en faveur de tel ou tel candidat à la présidence de la République. Cette nouvelle est tombée au moment où le premier vice-président de cette formation politique, Jeamille Bittar annonçait sa candidature à la présidentielle du 29 avril prochain.

Ces deux actes sont posés au moment où l’opinion s’attendait à un pugilat entre le président du PDES, Hamed Diané Séméga, et son premier vice-président, Jeamille Bittar, autour d’une candidature dite interne au parti. L’opposition entre les deux premiers responsables du PDES autour de cette question avait, en effet, longtemps servi de choux gras à la presse écrite et de petit lait aux radios privées.

Voilà maintenant que les deux responsables politiques viennent de se séparer. Presque dans la paix. Chacun prenant, naturellement, une direction opposée à celle de l’autre. Pour éviter tout risque de collision.

En déclarant sa candidature à l’élection présidentielle du 29 avril 2012, Jeamille Bittar sera maintenant obligé de dire au revoir à ses (anciens) camarades, sauf ceux qui décideront de cheminer avec lui dans cette "magnifique aventure", selon l’expression qu’il a, lui-même, utilisée. 

Quant au président Hamed Diané Séméga, il lui faudra, avec cette nouvelle donne, avoir des éléments de réponse assez convaincants afin de pouvoir maintenir la base de son parti,  étant, lui-même désormais le seul maître à bord. Il ne pourra non plus pas penser au fait que la politique, sous nos cieux, est purement un jeu d’intérêt. A défaut de comprendre cela et d’œuvrer dans le sens des intérêts de ceux qui voudront le suivre désormais, le parti ira irrémédiablement a vau-l’eau. La nature ayant peur du vide, des responsables, y compris des élus, pourraient être  tentés d’aller vers des formations politiques ayant décidé de mouiller le maillot lors de la présidentielle d’avril prochain.

D’autre part, il est aléatoire de compter faire un bon score lors des législatives si le parti ne prend pas part, d’abord, à la présidentielle. De ce constat, le PDES se met, délibérément ou non, dans une position délicate avec comme risque potentiel de voir ses militants à la base migrer vers d’autres cieux. Si cela advenait, il serait impossible pour Hamed Diané Séméga et les membres du Comité Directeur National qui lui resteraient fidèles de pouvoir remonter la pente. A moins qu’il ne fasse liste commune avec le parti dont le candidat sera élu président de la République lors de la prochaine élection présidentielle. Dans ce cas, c’est ce dernier qui dictera sa loi. Personne ne sachant le poids réel du PDES qui n’a, jusque-là, pris part à aucune consultation électorale.  

Cette situation de "non partant" pour le PDES devrait pousser certains responsables et militants du parti vers le candidat Jeamille Bittar. Quand on sait que ce dernier est actuellement entouré par plusieurs hauts responsables du Mouvement Citoyen, dont on dit qu’il est, d’ailleurs, toujours actif. Ceux-ci pourront allégrement évoluer sur les plates bandes du PDES…au profit de Jeamille Bittar. En toute liberté de manœuvre.

D’autre part, c’est une erreur tactique d’avoir diffusé, à la veille de l’annonce de  la candidature de Jeamille Bittar, un communiqué du genre. Cette décision n’a pas non plus été assez bien étudiée. En la matière, le silence était le meilleur messager. Surtout que Jeamille Bittar a commencé sa démarche de rupture bien avant. Sachant que le PDES n’allait pas aligner un candidat. C’est dire que le parti se devait de savoir que Jeamille Bittar et ses camardes de l’UMAM n’avaient pas besoin des militants du PDES pour remplir la salle dans le cadre de l’annonce de sa candidature. L’UMAM qui soutient Jeamille Bittar étant assez rodée pour cela.

Il s’agira de savoir maintenant que va entreprendre Hamed Diané Séméga ? Dans le sens du maintien de la cohésion de son parti d’abord, désormais fragilisé par cette décision de non partance. Pour le moment, beaucoup d’interrogations pour très peu de réponse. Encore une fois, tout dépendra des stratégies qui seront mises en œuvre afin que le PDES ne périsse pas. De sitôt. C’est dire que la balle est désormais dans le camp de son président, Hamed Diané Séméga.

Mamadou FOFANA

 

 

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