Un jour après la décision de la Cour d’Appel annulant le jugement du tribunal de grande instance de la commune II en faveur du camp Dr Bocary Treta, le porte-parole du Collectif pour la Défense des Statuts et Règlement intérieur du Rassemblement Pour le Mali (CDRSRI-RPM), Me Baber Gano, parle d’une ‘’ victoire éclatante et imposante’’.
Au Mali, dans la guéguerre qui oppose depuis plusieurs mois les cadres de l’ex-parti présidentiel Rassemblement pour le Mali vient de connaître une nouvelle tournure avec de la décision de la Cour d’Appel ‘’infirmant toutes les dispositions du jugement entrepris au numéro 86 en date du 2 mars 2022 par le Tribunal de Grande instance de la commune II’’. Pour le secrétaire général du RPM, Me Baber Gano, qui était face à la presse hier après midi, c’est le droit qui a été dit par la justice malienne dans le contentieux autour du respect des textes. Entouré de deux autres poids lourds du RPM, les anciens députés Moussa Timbiné et Mamadou Diarrassouba, cet avocat a fait la lecture de l’arrêt Numéro 276 du 1er juin 2022 de la Cour d’Appel de Bamako qui donne victoire au CDRSRI-RPM. « L’arrêt de la Cour annule la candidature de Treta, ses fonctions et ses responsabilités à la tête du parti ainsi que le bureau du RPM ».
« C’est une victoire éclatante et imposante des légalistes », ajoute le conférencier, en évitant de parler déjà de ‘’ triomphalisme’’. Me Baber Gano de profiter de ce moment de liesse pour charger davantage le Président du RPM, Dr Bocary Treta, dont le bureau vient d’être déclaré ‘’ caduc’’ par la justice puisque son mandat a fini il y a trois ans. « Le comité central du parti a trahi la volonté des délégués désignés pour participer à ces assises tenues à la dernière semaine de décembre 2021. Personne n’a été convoqué à Bamako pour se prononcer sur la candidature du parti à la présidentielle ou sur un redimensionnement du bureau autorisant Dr Treta de remembrer les instances du parti sans congrès », rappelle le conférencier.
Pour lui, c’est l’obstination de Dr Boacry Treta et acolytes qui a amené le collectif à les assigner en justice. Me Baber Gano reproche à sieur Treta de jouer à la diversion en déclarant à chaque instant que certains cadres du parti s’attaquent au parti. « Nous nous sommes pas attaqués au parti, mais nous nous sommes attaqués à ceux qui ont violé les textes du parti », rejette-t-il. Poursuivant qu’à travers cette décision de la Cour d’Appel, le collectif va mettre en cause toutes les nouvelles sections que Treta et ses compagnons ont installé. « Nous les reconnaîtrons pas », prévient Me Baber Gano.
Pourvoi en cassation
Par ailleurs, le conférencier a dénoncé l’inopportunité de la désignation du candidat des tisserands à la présidentielle en décembre 2021. « Dans leur calcul, la Transition devrait prendre fin le 27 février 2022 passé », se moque Me Gano, en qualifiant cette démarche de Dr Bocary Treta “d’aventure inutile’’. En annonçant en conclusion que leur collectif est favorable à la résolution de la crise avec la CEDEAO, l’UEMOA, le retour de l’administration dans les localités du pays où elle n’existe pas et la reconquête du pays par l’armée avant la convocation du collège électoral.
Malgré la liesse du Collectif pour la Défense des Statuts et Règlement intérieur du Rassemblement Pour le Mali (CDRSRI-RPM), cette bataille judiciaire est loin de connaître son épilogue. Bocary Treta a annoncé, le mercredi dernier, dans un communiqué qu’il va pourvoir en cassation de la décision de la Cour d’Appel. Ce qui annonce déjà que les héritiers de l’ancien défunt Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, vont se retrouver à la Cour Suprême. Depuis le renversement du pouvoir de l’ancien président IBK en 2020, suivi de son décès en janvier 2022, ses héritiers se discutent la gestion de la formation politique qu’il a créé il y a 20 ans.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net