Après le décès de l’honorable Oumou Simbo Keita députée RPM, arrachée à la grande affection des militants du parti et de toute la Nation, et conformément à la Constitution, le gouvernement a convoqué le collège électoral pour l’élection partielle afin de pourvoir ledit poste. Ces élections dont le premier tour est prévu pour le 31 Mai et le second tour s’il y a lieu le 21 juin, seront un test grandeur nature, de la popularité du président de la République qui n’a pas mesuré sa côte depuis son plébiscite en 2013. Si le RPM l’emporte, il renforcera son leadership sur la scène politique Nationale. Et si c’est l’Opposition qui en sortait gagnante, sa voie augmenterait de plusieurs décibels à l’Assemblée Nationale et auprès des maliens avant les communales et les régionales d’Octobre 2015
La population de la commune V du district de Bamako donnera-t-elle un sursis à IBK pour se racheter et corriger ses multiples erreurs d’ici à la fin de son mandat ? Ou le sanctionnera-t-il pour manifester le premier maillon de la chaîne de mécontentement contre les multiples bourdes à la tête de l’Etat ? Seuls les résultats des urnes nous édifieront. Mais d’ores et déjà ce n’est pas la grande sérénité au sein de la Majorité, qui en plus des multiples candidatures, fait l’objet de guerre fratricide entre les caciques du RPM. Cette division ouvre la voie à l’Opposition pour occuper le fauteuil, malgré le soutien de l’ADEMA. Le parti des abeilles l’a déjà fait savoir à travers une missive adressée au RPM.
L’ADEMA en réitérant son soutien à la candidate RPM, Nana Jacqueline Togola, ancienne ministre de l’Education nationale. L’Adema par cet acte, a voulu non seulement magnifier son rapprochement avec le RPM, mais aussi, à n’en pas douter a fait le retour de l’ascenseur aux tisserands. L’on se rappelle que le RPM n’avait ménagé aucun effort pour permettre à l’ADEMA d’enlever le siège lors des élections législatives partielles de Yorosso au détriment du candidat de l’URD.
Quant à l’Opposition, bien qu’elle ne présentera pas une candidature unique, elle se dit déterminée à remporter cette victoire devant une majorité en perte de vitesse et de popularité et surtout avec la guerre de leadership qui la mine. A ces raisons il faut ajouter le manque de vision et de perspective face aux multiples préoccupations et défis de l’heure. Beaucoup sont les maliens qui se disent déçus par la gouvernance actuelle et veulent le signifier en se rendant aux urnes. L’autre inconnu de ce scrutin est le taux de participation. Généralement ce taux est très bas. Et que du contexte actuel où l’homme politique a perdu toute crédibilité aux yeux du citoyen lambda. La population risquerait de vaquer librement à ses occupations au lieu de perdre inutilement son temps à se rendre aux urnes pour voter dans un scrutin dont elle sait le résultat déjà pipé.
Youssouf Sissoko