La Coalition des forces patriotiques (COFOP) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) ont décidé d’unir leurs forces pour former un seul bloc contre le régime en place. Théoriquement, l’initiative pourrait être salutaire pour les militants et cadres des différentes formations qui la composent. Mais, à analyser de près, ce couple porte en lui les germes d’un divorce imminent, parce que les conjoints sont incompatibles
Décidemment, tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins en politique. Sinon, qui pouvait imaginer que Moussa Mara et Housseyni Amion Guindo allaient composer pour former un front, après leur mésaventure au sein de la coalition qu’ils ont créée à la veille des élections de 2012, les Partis Unis pour la République (PUR)? Qui pouvait penser que Soumaila Cissé allait se retrouver encore dans une même coalition avec d’autres candidats qui n’ont pas daigné le soutenir au second tour de la présidentielle, parce que contestant son leadership ? Aujourd’hui, face à un adversaire à la fois redoutable et robuste, ils unissent leurs forces pour atteindre leur objectif. Pourrait-on arriver à bout d’un adversaire si les stratégies permettant d’atteindre la cible ne sont pas définies en amont ? Un groupe pourra-t-il prospérer sans un leadership affirmé et incontestable ? L’alliance FSD et COFOP ne durera que le temps de mener deux ou trois activités, parce qu’elle est composée des leaders dont certains n’ont ni conviction, ni ambition. La preuve de cette allégation est la rencontre initiée par le PM à la veille de la tenue des concertations régionales. Pour certains, SBM devrait être accueilli à bras ouvert, quitte à lui dire les quatre vérités et se rebiffer après, pour d’autres, le rencontrer, c’est reconnaitre la légitimité d’IBK.
Autres points d’achoppement entre les deux coalitions c’est la non-reconnaissance de Soumaila Cissé comme leader de l’Opposition, toute chose qui explique la création d’un second pôle. Et pourtant, qu’on l’aime ou pas, Soumaila Cissé est, selon les critères démocratiques, le leader de l’Opposition et cela par le rang que son parti occupe sur la scène politique comme en attestent les résultats des dernières élections communales de 2016 et la Présidentielle de 2018. Aujourd’hui, ni Oumar Mariko, ni Moussa Mara, encore moins Housseyni Amion Guindo ne reconnaissent le leadership de M. Cissé. Sinon, pourquoi deux Fronts pour un même combat, qui est celui du Mali ? Au FSD, il peut pleinement jouer ce rôle, mais au sein de la coalition, la question divisera. Donc, en conclusion, cette coalition ira à vau l’eau par ce que les intérêts sont antagoniques.
En définitive, le bébé semble être prématuré, parce que son cycle de formation n’était pas arrivé à terme et il portait assez de tares à sa conception. Même s’il faut reconnaître que certains hommes et femmes qui composent la coalition sont convaincus de quelque chose. C’est pourquoi ils sont restés constants dans leur combat depuis le départ. Par contre, d’autres ne croient en rien et pour eux, ce qui compte, c’est le profit qu’ils peuvent tirer d’un tel regroupement et dans l’immédiat.
Youssouf Sissoko
Si tricher a été accepté et toléré de tout le monde en 2002(présidentielles), il serait devenu sans gêne un droit en 2018 pour ceux la qui ont eu à en bénéficier
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