Portée sur les fonts baptismaux le 24 mai 2008, la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) apporte depuis sa création un soutien aux actions du président de la République, Amadou Toumani Touré. Un soutien du reste mitigé. En témoigne le discours tenu face aux maires par la direction du parti le mardi dernier au siège du parti à Djélibougou.
Pour la direction du parti, la création de la CODEM est parti du constat d’élections non transparentes et peu crédibles ; le divorce entre la classe politique et les électeurs ; la faiblesse du taux de participation aux élections qui justifient l’échec des partis à répondre aux préoccupations nationales, que des acteurs se sont retrouvés et ont décidé de faire la politique autrement : en innovant la pratique par des actes visibles, loin du discours populiste. Cette manière de faire autrement la politique se traduit déjà dans la devise du parti : « Comptons d’abord sur nos propres forces ».
Pour la CODEM, il s’agit de cultiver une conscience nouvelle, passage d’un développement global du pays. En choisissant la quenouille comme emblème du parti, la CODEM magnifie cet outil séculaire par sa dimension sociale (transformation de la matière cultivée en servant à l’habillement), son approche genre (utilisée principalement par les femmes). Cet outil particulier qui en rotation, augmente de volume exprime l’ouverture que CODEM prône comme morale politique.
Face à une quarantaine de maires présents dans le cadre de la 9e Journée des communes, les responsables du parti ont fait savoir que leur formation a des acquis et un avenir serein : plus de 46 maires dans son escarcelle, un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, et quasi implantée sur toute l’étendue du territoire, sauf Kidal, Ousseyni Amion Guindo et ses partenaires estiment qu’ils ont fait en six mois d’existence, ce que beaucoup n’ont pas fait en 20 ans.
Cependant, des efforts sont demandés aux maires par rapport aux communales à venir afin de ratisser large. Il s’agit de marquer sa présence de façon visible et lisible sur l’échiquier politique, en terme de nombre d’élus municipaux, à partir d’abord de ses propres forces.
Par rapport au soutien au chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, la CODEM se dit respectueuse des règles démocratiques et républicaines. C’est pourquoi elle soutient toutes les initiatives concourant au développement du Mali. A ce titre elle s’affiche comme un parti qui soutient le président de la République, président des Maliens dans ses ambitions de servir la nation malienne.
« Nous soutenons ATT parce que le peuple le soutient, mais nous ne savons pas ce que veut ATT », a martelé le secrétaire général du parti, M. Abba. Cependant son soutien est critique, désintéressé et au profit de l’intérêt public. C’est pourquoi d’ailleurs la CODEM en son temps s’est réservée de voter la privatisation de la SOTELMA, par l’abstention car estimant que les conséquences futures pour les producteurs n’ont pas été suffisamment pris en considération.
En tant que parti orienté vers le développement local, le soutien au gouvernement de la République et à toute organisation politique ou sociale sera manifeste. La CODEM, parti jeune pour les jeunes, s’attache à proposer sans complexe, pour assurer l’avenir du Mali qui est d’abord celui de la majorité de ses militants.
Abdoulaye Diakité
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