La chronique de l’Etudiant : Dioncounda, capitaine Sanogo et Cheikh Modibo Diarra

8

Dioncounda… Il est le président de la République, autant dire la première institution du pays. Mais ce qui inquiète avec lui, c’est qu’au vu de sa tête sur le petit écran, à la manchette d’un journal, nombre de maliens sont envahis par une rage effarante, imparable. Quand sa voix,  que l’on sait traînante, résonne dans un transistor, on en voit toujours plus d’un qui n’est pas content et qui éteint. On comprend alors combien a pu paraître gênante voire troublante, son arrivée à la tête du pays, à la faveur de la pitoyable mutinerie qui a débouché sur un coup d’Etat qualifié de plus farfelu par bien des observateurs, que le Mali ait jamais connu.

Le 22 septembre, qui consacre la fête de l’indépendance du Mali, lorsque je dépensais une folle concentration à suivre les programmes de l’ORTM (office de radiodiffusion télévision du Mali), devinez qui est apparu. C’est lui ! Dans son adresse à la nation, le point nodal était la crise au Nord du Mali, qui a placé le pays dans une position plus forte qu’on ne le croit. Ne m’y attendant que fort peu, il a fait savoir devant Dieu et les hommes, et cela sur un ton qui trahissait le naturel, que les négociations sont mises en priorité avec les fondamentalistes islamiques.

Ce n’est pas tout. Il faut aussi relever qu’il s’est aliéné une foultitude de  maliens par son séjour à Paris, qui fait suite à son agression, et qui a fini par prendre une connotation politique. Même au jour d’aujourd’hui, il ne convainc pas grand monde. Malgré lui-même, le peuple l’accepte en s’en tenant à cet adage qui dit : « quand on a pas ce qu’on aime, on prend ce qu’on a »

Capitaine Sanogo… Chef de file des putschistes du 22 mars, il a engendré une inévitable fascination dans les jours qui ont suivi le coup d’Etat. L’on ne jurait que par lui, son nom rythmait les conversations menées à bâtons rompus. Une ascension fulgurante qui lui était à ce point montée au nez qu’il était résolu à braver l’épée de Damoclès brandi par les institutions internationales et sous régionales, avant de finir par déchanter.

Aujourd’hui, la  plaie de la grande  déchirure provoquée dans l’opinion nationale se rouvre, lorsque son nom est évoqué. Et de plus, c’est la question du rôle qu’il joue qui concentre toujours toutes les interrogations. Auprès de bon nombre d’observateurs, il continue toujours à mettre à Dioncounda l’épée dans les reins. C’est-à-dire, il influence ses décisions. Ce n’est ni tout à fait vrai, ni tout à fait faux. Mais la vérité c’est que le personnel politique malien n’est pas sorti indemne du coup d’Etat.  Il a été pris pour comptable, à tort ou à raison, dans le bilan mi-figue, mi-raisin du président Touré, et donc est devenu la cible d’attaques porteuses d’un sentiment de colère, aussi bien de la part des militaires que d’une frange de la population. On leur a reproché un silence coupable. Et du coup, Sanogo était tenu pour le sauveur ! Plus important encore, il ne manquait aucune occasion pour se répandre en invectives contre les politiques, s’était bâti un univers où le racisme anti-journalistes était de mise. A dire vrai, il n’est pas celui qu’on croit.  Bien sûr, les nouvelles qui affirmaient, récemment, qu’il est bombardé commandant sont propres à le réconforter. Surtout qu’une école dans le camp soundiata à Kati porte son nom.

Modibo Cheikh Diarra… Ce mandarin a fait la fierté de l’Afrique d’abord, et accessoirement du Mali à la N.A.S.A. Premier ministre du gouvernement de la transition, il était un potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2012 tout comme le président intérimaire. Une élection présidentielle renvoyée dans les calendes grecques. Car « l’homme propose, Dieu dispose ». Et j’ajouterais que «  le diable s’interpose »

Pas une semaine ne se passe sans qu’un journal ne le prenne à partie, l’accusant de vouloir venger son beau père, le général Moussa Traoré, dont le régime monolithique a été renversé par le coup d’Etat de mars 1991 qu’a dirigé Amadou Toumani Touré, lequel vient d’être renversé. Quel pays, le Mali ! Le constat qui s’impose est la suivante : ceux qui ont renversé, ont été renversés.

Est-ce une intention qu’on prête au premier ministre ? Je ne le sais pas. Car au Mali actuellement, il est difficile de séparer le vrai du feint. A la différence des deux autres, il a une façon de parler qui indispose le malien lambda. Jamais il ne s’enferme dans des théories déjà galvaudées par mille et un quidams avant lui. Ce qui pourtant est l’apanage des politiques. C’est-à-dire qu’il dit les choses comme elles sont, allant jusqu’à appeler un chat, un chat. Même si, parfois, en voulant faire l’ange il fait la bête. Ce que j’ai à lui dire, c’est de redescendre sur terre, car il s’adresse au peuple avec un langage de vérité qui le transcende, auquel il n’est pas accoutumé. Malheureusement.

Voilà donc pour un trio qui suscite un fol engouement pour les chercheurs de ce qui est racontable, c’est-à-dire les journalistes !

Boubacar Sangaré   

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. DEVANT CONTRIBUER A LA COHÉSION NATIONALE, LES CONCERTATIONS NATIONALES ET LES NÉGOCIATIONS SONT INCONTOURNABLES.

    L’ENGAGEMENT RESPONSABLE DE CHAQUE PARTIE PRENANTE ET LA COHÉSION NATIONALE CONDITIONNERONT UNE SORTIE DURABLE DE LA CRISE AU MALI EN GARANTISSANT LA NON IMPUNITÉ, LA RESTAURATION DE L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE ET DE L’UNITÉ ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE MAIS AUSSI LA PAIX ET LA SÉCURITÉ PÉRENNES.

    Bonjour,
    Les concertations nationales et les négociations doivent être INCLUSIVES et OUVERTES aux régions, à la diaspora et à toutes les parties prenantes, A TRAVERS UN ENGAGEMENT RESPONSABLE.

    Ce dernier fait que doivent y prendre part tous les Maliens, de toutes les communautés, qui acceptent les principes (refus du terrorisme, non impunité, respect des droits de l’homme, coexistence pacifique, …) et les conditions (pour les groupes armés (MNLA, Ansar Dine, Gandakoye, …): dépôt des armes, indivisibilité du Mali et laïcité) retenus d’un commun accord lors de ces dernières.

    Il fait partie du guide et de la plateforme de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable de la crise, que j’ai proposés au Président, aux Maliens et au médiateur.

    Les concertations nationales sont INCONTOURNABLES pour apporter des réponses à la difficulté qui fait qu’on a du mal à les rendre inclusives et ouvertes (à travers l’engagement responsable) et que les parties prenantes ont du mal à s’entendre sur leurs termes de référence donc leur finalité, les opérations et leurs ordonnancement pour apporter une réponse durable à la crise au Mali.

    Plusieurs éléments peuvent contribuer à expliquer cette difficulté tels que : l’exclusion de certains Maliens, la non compréhension par certains Maliens de ce qu’on veut faire, les égos de certains membres des parties prenantes, leurs desseins inavoués, les amalgames, la haine, l’engagement en ordre dispersé qui nuit à la cohésion et à la garantie d’une solution pour le bien-être collectif.

    Ce sont certains des aspects bloquants qu’il faut expliquer, les mettre de côté ou bien les traiter, comme le futur réellement souhaité, les opérations à traiter pour y parvenir et leur ordonnancement à travers une feuille de route (ce qui est indispensable à faire tout de suite et l’ordre des opérations pour y arriver, comme la nécessité ou pas d’organes de transition additionnels, la restauration de l’intégrité territoriale, les élections, les grandes lignes de ce qu’il faut faire juste après les élections).

    Sans ce travail préalable à tout, on risque d’avancer dans le désordre, sans cohésion, sans traiter ce qu’il faut et sans consensus entre les parties prenantes sur la problématique rendant difficile, voire impossible, la négociation.

    Ce qui peut nous amener à la fin de la transition sans rien faire de concret, comme la libération des zones occupées, la tenue des élections justes, qui sont les objectifs majeurs de cette transition.

    L’aspect cohésion nationale est très important et prédétermine la suite.

    Les concertations nationales aideront à créer cette dernière autour du futur souhaité.

    L’engagement responsable de chaque partie prenante et la cohésion nationale conditionneront la réussite de la sortie durable de la crise au Mali en garantissant la non impunité, la restauration de l’intégrité territoriale et de l’unité et la réconciliation nationale mais aussi la paix et la sécurité pérennes.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    E-mail : Webanassane@yahoo.com

  2. Freres maliens, freres africains, freres humains, LE FRONT ANTI-NEGOCIATION EST NE. faites passer le mot: dans les villes, campagnes, hameaux et villages, contres et bougouda, les peuples du Mali ne pardonneront jamais a leur dirigeants de comparer et de compromettre L’AVENIR DE 14 MILLIONS DE PERSONNES POUR SAUVER 1500 (OU MOINS) PERSONNES.
    SUR FACEBOOK, DANS VOS EMAILS, VOS CORRESPONDANCES, DANS LES SOTRAMAS, DANS LES BUS SUR VOS MOTOS ET DANS VOS VOITURES, DANS VIS GRINS DE THE, DANS VOS SALLES DE CLASSE DANS VOS CONVERSATIONS TELEPHONIQUES, DITES LE AVEC force et conviction : JAMAIS DE NEGOCIATION AVEC LE MNLA OU ANSAR DINE.
    Les europeens ne doivent pas pousser le Mali a negocier avec des gens qui ont enleve leur compatrioteS pour le vendre a AQMI. L’Algerie ne doit pas se faire la voix d’apatrides et de trafricquants qu’elle a chasse de chez lui ET AU MEME MOMENT elle refuse la moindre concession a SES COMPATRIOTES DE LA KABYLIE.
    QUEL HONNEUR ET QUELLE DIGNITE Y A-T-IL POUR UNE ETAT, UNE NATION A S’ASSOIR ET DISCUTER AVEC UN GROUPE QUI NE VEUT PAS VIVRE AVEC LES AUTRES.
    Il est plus que temps, Associations des ressortissants du Nord, hommes politiques, societe civile, Religieux et athes, somas et donsos,paysans, eleves, Maliens du Nord, Maliens du Sud, maliens de l;Est et Maliens de l’Ouest,C’EST MAINTENANT LE MOMENT DE SE LEVER ET DE DIRE NON, NON, NON. NOUS NE VOULLONS PAS DE NEGOCIATION AVEC NI ANSAR DINE, A PLUS FORTE RAISON LE MNLA. C’est aujourd’hui que vous devz elever vos voix, crier haut et fort. Sinon demain il sera trop tard. Demain, vous serez mis devant le fait accompli.
    DEMAIN, CE SERAIT COMME DANS CES ELECTIONS OU LES LENDEMAINS, VOUS VOUS REVEILLEZ AVEC QUELQU’UN QUE VOUS N’AIMEZ PAS, simplement parce que vous n’avez pas voter du tout.
    UN ETAT, UNE NATION DIGNE ET RESPECTE N’A PAS PEUR NI HONTE DE NEGOCIER AVEC une communaute qui se sent marginalise, avec une region sujette a des difficultes, une partie de la population qui a un avis contraire, mais JAMAIS AU GRAND JAMAIS AVEC UN GROUPE DE PERSONNES, QUI POUR DES INTERETS PERSONNELS, ONT PACTISE AVEC DES TERRORISTES,LE CARTEL DE LA DROGUE POUR METTRE LE PAYS A GENOU ET QUI ONT COMMIS AU VU ET AU SU DE TOUS :viols, meurtres gratuits, destruction du tissu economique et provoque le deplacement des milliers de personnes, au nom desquels, ils pretendent commettre ces forfaits.
    ATOUS LES REBELLES: VOUS NE VOULLEZ PAS VIVRE AVEC NOUS? ALLEZ AILLEURS

  3. Complètement faux et méprisable les mots que tu emploie pour décrire le professeur Dioncouda!!! Tu devrais retourné aux études..! 😆

  4. Merci Sangaré. Dans tout ça c’est CMD que j’accepte; il ne peut pas mentir,il dit cru les choses.Si tout le monde disait vrai, on ne serait pas là aujourd’hui.Regarder quand on lui imposé un dicta entre le Maroc et le BOURKINA pour la même question, tout son organisme a rejété son propos qu’il a tenu au Burbina. ” quand il veut faire l’ange, il fait bête”.Un conseil CMD: ne fait pas la politique, car ças ne te ressemble pas.

  5. Dionclunda, CMD et Sanogo : leur rencontre sur la scene politique malienne est-elle une histoire d’avenrures ou de destin ? C’est une epique de tous les jours que l’on doir suivre avec interet .

Comments are closed.