La recomposition politique tant annoncée avant les échéances électorales de 2012 (législatives et présidentielles) est-elle imminente ?
Les différents messages délivrés par les représentants des partis politiques de la place lors des festivités commémoratives du septième anniversaire de l’ URD à Mopti, les 4 et 5 juin 2010 ne laissent plus planer aucun doute. En effet, du Pr Dioncounda Traoré, président de l’Adema-Pasj et non moins président de l’Assemblée nationale au représentant du RPM, Bakary Konimba Traoré en passant par les représentants de l’ UDD, du PDR, du Parena, de l’ UM-RDA, de la CODEM, la FCD, la CDS, le PSP et le mouvement citoyen, tous les messages avaient un dénominateur commun : retrouvailles et réhabilitation du fait partisan.
Cette prise de conscience collective des partis politiques maliens malmenés tout au long de l’ère ATT, un indépendant qui s’achemine vers la fin de son second et dernier mandat s’explique aisément. Les partis politiques maliens ont, en effet, compris que durant ces dernières années, ils étaient plus que divisés malgré le consensus de façade qui leur a été proposé. Un consensus qui a eu pour corollaire de banaliser le fait partisan tout en favorisant l’immixtion des associations et mouvements apolitiques dans l’arène politique. Une concurrence déloyale qui, si l’on n’y prend pas garde, risquerait de remettre en cause tous les acquis du Mouvement démocratique arrachés dans le sang en mars 1991. Fort heureusement, à moins de deux ans de la fin du second et dernier mandat de l’actuel locataire de Koulouba, les vrais acteurs politiques du Mali ont décidé de reprendre la main. Cette volonté manifeste a été clairement exprimée et sans équivoque le week-end dernier à Mopti lors des festivités commémoratives du septième anniversaire de l’URD.
Le ton a été donné par le président de l’Adema-Pasj, le Pr. Dioncounda Traoré qui est fortement engagé dans la reconstitution de sa famille originelle.
Pour lui, il est temps aujourd’hui après 7 ans d’existence pour certains, 19 ans pour d’autres, de se rendre à l’évidence. “Un parti politique n’est pas un instrument pour l’assouvissement des ambitions d’un individu mais bien une organisation au service d’un collectif voulant bâtir une société précise fondée sur des valeurs non moins précises“, fera-t-il savoir. Tout en ajoutant que vous comme nous, existons pour le Mali et pour l’Afrique, le Pr. Dioncounda Traoré expliquera que “nous existons pour la construction d’une société juste et solidaire et donc pour la paix et le mieux être des Maliens et des Africains“.
Selon lui, l’heure est aujourd’hui à la convergence de toutes les forces démocratiques et patriotiques pour faire face aux grands défis auxquels nous sommes confrontés : l’amélioration de la qualité de notre démocratie, l’école, la justice, la santé et bien entendu le développement et la lutte contre la pauvreté et la corruption etc…
“Aucune de nos formations politiques ne peut tout seul relever ces défis et c’est pourquoi nous assistons aujourd’hui à des alliances, à des fusions et pourquoi pas demain à des retrouvailles“, martela-t-il.
Dioncounda Traoré plaide en faveur des alliances fortes
Dans son message au peuple URD, le président de l’Adema-Pasj insistera beaucoup sur le mot “retrouvaille“. En lâchant ce mot en une pareille circonstance, il faisait tomber un tabou sept ans après la création de l’URD qui est sortie en 2003 des entrailles de son parti, l’Adema-Pasj. “Oui pourquoi pas des retrouvailles entre des partis tels que l’Adema, l’URD, le RPM, le Miria pourquoi pas de fusions, des alliances solides avec d’autres partis partageant l’ensemble de nos valeurs”, suggéra-t-il à ses anciens camarades qui se trouvent aujourd’hui éparpillés dans des horizons politiques divers.
Le président de l’Adema-Pasj tiendra cependant à ajouter que pour arriver à cela, “il faut une véritable volonté d’unité, de cohésion et de discipline autour d’un minimum de principes et de valeurs d’abord au sein de nos formations respectives et ensuite au niveau des entités nouvelles que nous pourrions être amenés à créer“.
Selon lui, le parti Africain pour la solidarité et la justice travaille à cela nuit et jour.
Dioncounda Traoré jette les bases d’une nouvelle relation avec l’URD
Selon Dioncounda Traoré, entre l’URD et l’ADEMA, ils doivent faire en sorte de ne jamais se considérer comme des adversaires farouches mais plutôt comme des composantes d’une même force tendant à bâtir ce pays sur des bases saines. De faire en sorte que leurs structures de bases comprennent également cela et qu’elles comprennent surtout que les petites querelles locales et surtout personnelles ne doivent en aucun cas faire oublier l’essentiel.
“Il faut camarades que nous nous retrouvons. La position n’est pas pour faire élire Dioncounda ou Soumaïla ou IBK etc, mais bel et bien de construire ce pays qui est le nôtre et de faire l’Afrique“, fera-t-il savoir tout en espérant que la tâche principale dans les temps à venir de nos formations politique sera également cela.
Pour le représentant du RPM, Bakary Konimba Traoré qui conduisait une délégation du parti composée de l’honorable député Sylla et de l’ancien maire de la Commune IV, Issa Guindo, cet anniversaire nous ressemble. Selon lui, c’est une clarté et un défi pour le fait partisan tout en indiquant que “nous allons nous mettre au-dessus de nos propres ego“.
Quant aux représentants du PDR, Mamadou Khouma; de la FCD, notre confrère Amadou Sangho et non moins ancien secrétaire de rédaction du journal “Le Républicain“ et Salif Kampo du Parena, ils ont tous lancé un appel à la fusion. Cet appel qui est lancé aux 120 partis politiques du Mali issus du mouvement politique est un appel pour leur dire que la gestion des affaires publiques est celle des partis politiques. Est-ce pour cette raison que la nébuleuse du mouvement citoyen s’apprête aujourd’hui à se transformer en parti politique ?
Birama Fall