L’anaconda sort la tête de l’eau

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Il n’est pas le doyen des leaders politiques maliens. Mais il est l’un des dinosaures du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-pasj). Dioncounda Traoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, tel un anaconda, cherche à émerger. Son heure a-t-elle sonné ?

 

Le 24 octobre 1990, 32 leaders issus de trois partis politiques (le Parti Malien de la Révolution et de la Démocratie (PMRD), le Parti Malien du Travail (PMT) et l’Union Soudanaise pour le Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA), se réunissent au domicile de Famady Sissoko, à Korofina. Objectif : jeter les bases de l’Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA). Dioncounda Traoré en faisait partie.  Une année plus tard, le parti ADEMA-PASJ est créé.

 

Présent dès le début, Diouncounda est resté fidèle à son parti. Aujourd’hui, on le cite parmi ceux qui ont le plus défendu les valeurs et principes de l’Adema- Pasj. Une fidélité qui lui vaut d’être placé à la tête du parti, en octobre 2000, après le départ d’Ibrahim Boubacar Kéita, alias IBK.

Né le 23 février 1942 à Kati, Dioucounda Traoré est Docteur en Mathématique. Mais il est plus « homme politique » que prof de math. Membre influent de la scène politique nationale il a, plusieurs fois, occupé des fonctions de ministre, des postes de responsabilité dans son parti. Toujours égal à lui-même, Diouncounda reste constant. Ses détracteurs disent qu’il n’a ni le charisme, ni l’aura nécessaires pour faire de lui un « calife à la place du calife ». Pourtant, en 2000, quand IBK fut chassé du parti, c’est lui qui pilote le parti. Avec le succès qu’on lui connaît. Si l’ADEMA est restée la première force politique du Mali, depuis 20 ans environ, c’est en partie grâce à cet homme, disent certains observateurs. Pour eux Dioncounda a toujours su rester à l’écoute du « peuple Adema », sans jamais privilégier, ses intérêts. C’est pour toutes ces raisons qu’il compte des soutiens dans son parti. Des militants qui lui témoignent leur reconnaissance, en soutenant sa candidature à la présidentielle de 2012.

 

A tout seigneur… tout honneur

Le moment semble favorable à Dioncounda Traoré. Dans le parti, il est perçu comme celui qui incarne les valeurs et principes du parti. Il a, toujours eu, les mots justes pour réconforter les militants. Il s’emploie à défendre les intérêts du parti.

 

Cependant, Dioncounda n’a pas que des « souteneurs » dans son parti. Il y a ceux qui voient en lui, le président du parti. Mais pas le candidat du parti à une élection présidentielle. Il est, certes, rassembleur, conciliant et dévoué… mais il n’est pas le candidat idéal du parti.

 

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Parole d’évangéliste. Dioncounda a longtemps servi pour ne pas se servir. Si l’ex-prof de math veut conquérir le trône de Koulouba, il a deux équations à résoudre. Première équation : écarter la piste Modibo Sidibé en prônant, une fois de plus, les valeurs du parti. Ces valeurs obligent le parti à se battre avec ses propres moyens. Autrement dit, si l’Adema doit aller aux présidentielles, il est préférable, pour lui, de présenter son propre candidat. C’est-à-dire, une abeille bon teint, pur sucre. Deuxième équation à résoudre : se présenter comme la solution. Car, si Dioncounda a du mal à se faire passer pour le candidat idéal de son parti, il se battra, jusqu’au bout, pour que celui-ci sorte des rangs du parti.

Rodrigue

 

 

 

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