L’ex-maire Moussa Mara : Nous voulons le pouvoir en 2012

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Moussa Mara, après son  éviction de la mairie de la commune 4 du District, a créé le parti "YELEMA". Nous l’avons rencontré en son cabinet sis à Hamdallaye pour lui poser quelques questions.


 

Qu’est-ce qui vous  a poussé à créer un parti politique ?

 

Mes remerciements vont tout d’abord au Journal "Procès-Verbal" pour l’honneur que vous me faites de venir m’interroger par rapport à la formation politique que mes camarades et moi avons créée et qui porte le nom  "YELEMA".  Le parti a eu son récépissé au début du mois d’avril 2010.  Depuis 8 à 9 mois, nous nous organisons pour que le parti soit un  grand parti au sens de idéaux, de la qualité des hommes mais aussi un au sens de la représentativité. Ce travail se poursuit en prévision du premier congrès prévu pour les 23, 24 et 25 juillet 2010.

Quand vous voulez agir dans un cadre politique, il faut toujours privilégier l’union même si je ne suis absolument pas contre les candidats indépendants. Partis politiques et indépendants, nous avons tous notre place sur l’échiquier politique. C’est à chacun de faire ses preuves, de gagner la confiance de la population. Le parti a été créé pour mutualiser nos idées, nos ambitions, nos programmes, notre vision pour le Mali. Rassembler des milliers d’autres personnes qui ont les mêmes idées que nous, afin d”accéder au pouvoir. Je rappelle que le pouvoir n’est qu’un  moyen, le véritable défi étant de réaliser la prospérité collective et individuelle de nos compatriotes. Nous allons faire un veritable changement dans le sens du bonheur collectif dans notre pays.

 

Où en êtes-vous avec  le contentieux électoral municipal qui vous a éjecté de votre poste de maire?

 

Il n’y a plus de contentieux électoral puisque les autorités ont tiré les conclusions de l’arrêt de la Cour suprême du Mali qui a définitivement annulé les élections en commune 4 du district de Bamako. Depuis février, la commune est dirigée par une délégation spéciale; nous attendons la date des prochaines élections communales. Chaque candidat ira alors solliciter de nouveau la confiance des populations de la commune 4. En cas de victoire de notre parti, nous allons reprendre notre mandat là ou nous l’avions laissé,  continuer nos programmes qui avaient commencé à donner de très bons résultats.

 

Etes-vous confiant pour les élections à venir ?

 

Je n’ai jamais douté de la confiance de la population et je ne peux pas ne pas être confiant, eu  égard au parcours que nous avons connu, aux réalisations que nous avons faites pendant les 9 mois que nous avons  passes à la tête de la Mairie.Nous sommes confiants mais aussi vigilants car les élections engendrent beaucoup de manœuvres ; nous allons nous organiser, avec nos alliés, nos amis et avec l’ensemble de la population, pour assurer une bonne victoire: la victoire de l’intérêt collectif sur les intérêts égoïstes.

 

Quel sentiment vous inspire la grève des enseignants du supérieur ?

 

J’ai un sentiment de grande tristesse, mais je ne suis  pas surpris car la situation de l’éducation malienne prend ses racines loin dans le passé. Tôt ou tard, on serait arrivé à une crise, puisque l’enseignement connaît des problèmes, d’infrastructures, d’outils pédagogiques, de moyens de travail, de confort des élèves et des enseignants. Tous ceci a une incidence sur la qualité de l’enseignement qui baisse depuis 20 ans. Les produits de notre éducation ne sont pas du tout satisfaisants et les acteurs de l’éducation ne sont pas satisfaits non plus.

Cette crise nécessite des solutions urgentes pour qu’au moins les cours puissent être repris et  l’année scolaire dans le supérieur sauvée. Cela pour pouvoir canaliser le flux des bacheliers qui arriveront l’année prochaine. Il faut baisser la tension entre les acteurs de l’éducation, traduire dans les faits les recommandations du Forum National sur l’Education et prendre des mesures stratégiques. Même si on résout cette crise, si on ne prend pas des décisions stratégiques adéquates, on risque de voir les mêmes crises revenir dans un futur proche. Sans démagogie, le problème de l’éducation nécessite un début de confiance entre les acteurs et des actions à long terme. Le blocage du dialogue et la défiance entre les parties sont déplorables. Ils s’expliquent par l’impression qu’ont les enseignants que les autorités ne respectent pas leurs engagements contenus, l’impression que les autorités sont en train de jouer sur le temps pour essouffler les grévistes. Il faut restaurer la confiance car sans confiance, il n’y a pas de discussion et sans discussion, il n’aura pas de sortie de crise.

 

Que comptez-vous faire en 2012

 

Le parti ira aux élections de 2012  avec tous ceux qui partagent ses idéaux. Nous allons faire valoir nos idéaux. Nous ne sommes pas un parti secret et le candidat à la présidentielle sera désigné par les militants de manière démocratique.YELEMA  sera donc un acteur majeur des prochaines échéances, In Challah.

 

Un dernier mot ?

 

Je félicite votre journal. La presse dans notre pays, on n’en parle pas beaucoup, mais c’est un des parents pauvres du système démocratique alors que la liberté de la presse est une liberté importante. Quand un journal, comme le vôtre, arrive à paraître régulièrement, avec des journalistes professionnels qui aiment leur métier et l’exercent dans les conditions difficiles que l’on sait, il mérite d’être salué. Je demande donc aux lecteurs de rester fidèles à "Procès Verbal".

 

Réalisée par Yacouba Doumbia

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