La campagne pour la présidentielle de juillet prochain n’a pas encore commencé, mais déjà des prétendants à Koulouba s’alignent sur la ligne de départ : Dr Hamadoun Touré, Modibo Koné, Général Moussa Sinko Coulibaly, Niankoro Yeah Samaké. Ces personnalités bien connues des Maliens ont annoncé ou manifesté leur intention de se lancer dans la course pour Koulouba. Pour l’instant qui sont sur la ligne de départ ? Réponse.
Les Maliens seront, dans moins de cinq mois, dans les urnes pour reconduire l’actuel chef de l’Etat ou choisir un nouveau président de la République. Plus le temps passe, plus les déclarations d’intention fusent d’un peu partout. Cette élection qui s’annonce incertaine au vue de la confiance fortement érodée d’une frange importante de la population envers le chef de l’Etat en exercice, Ibrahim Boubacar Keita qui s’est montré en deçà de la confiance en lui placée par les Maliens. Il n’aura que son maigre bilan comme arme, face à des adversaires moulés dans l’assiduité, la persévérance et qui ont fait leurs preuves. Au nombre de cette catégorie de candidats déclarés à la présidentielle de 2018, Hamadoun Touré, Modibo Koné, Moussa Sinko Coulibaly qui briguent pour la première fois la magistrature suprême. Yeah Samaké qui est à sa deuxième tentative. L’exercice s’annonce fastidieux – des vieux routiers (comme Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Moussa Mara, Tiébilé Dramé…) seront probablement également en lice -, mais ils ont les cartes en main pour tirer leurs épingles du jeu.
En effet, Hamadoun Touré, 64 ans, dispose d’un vaste réseau aussi bien au niveau national qu’international. Faut-il le rappeler, Dr Touré a commencé sa carrière en 1979. Vite, il se fait remarquer par son sens du devoir et devint le Directeur technique de la première station terrienne internationale du Mali. A ce poste, il a acquis une solide expérience dans l’industrie des satellites, avant d’intégrer le Programme d’assistance et de développement d’Intelsat en 1985. Il sera, par la suite, nommé en 1994, Directeur du Groupe Afrique et Moyen-Orient à Intelsat, puis Directeur régional pour l’Afrique à ICO Global Communications.
En 2007, Dr Hamadoun Touré a été élu Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Il est reconduit à ce poste en 2010 pour mener à bon port son combat pour connecter le monde de sorte à contribuer à atteindre les Objectifs du Millénaire Développement. Et au bout de l’effort, le succès. En attestent ces nombreux décorations, mérites et titres honorifiques à travers le monde : Chevalier de l’Ordre national du Mali, des Comores, du Tchad, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire ; Citoyen d’honneur de la ville de Grecia (Costa Rica), de Yamassa (République Dominicaine), de Quito (Equateur), de Guadalajara (Mexique).
Le passage très remarqué du Dr Touré à l’UIT a confirmé ses capacités « managériales » et son engagement pour le développement du continent. Un atout auquel se greffe son expérience acquise au Rwanda où il sert le président Paul Kagamé comme conseiller spécial.
Hamadoun est resté attacher au Mali, dont il parle avec conviction et détermination et le défend sur toutes les tribunes. Une posture qui a guidé le choix porté sur lui par ‘’Alliance Kayira 2018”. Ce vaste mouvement, dirigé par Bocar Moussa Diarra, ex-président d’honneur de l’UM-RDA, est à pied d’œuvre pour fédérer les différentes sensibilités (partis politiques, associations, etc.), autour du Dr Touré en vue de la présidentielle de 2018.
« C’est une lourde responsabilité qu’on vient de poser sur ses épaules », avait déclaré le désormais porte-drapeau de Kayira 2018, aussi confiant que ses soutiens. « Nous connaissons la valeur intrinsèque du Dr Hamadoun Touré. Au cours de ses deux mandats à la tête de l’UIT, il a indéniablement contribué à promouvoir les technologies de l’information et de la communication comme un moteur du développement social et économique. Nous allons bientôt rencontrer toutes les couches socioprofessionnelles de notre pour leur expliquer la pertinence du choix du Dr Touré », a annoncé Salif Telly, responsable chargé de la communication de l’Alliance.
Docteur Honoris causa de l’Université de plusieurs universités d’Afrique et du reste du monde, Dr Hamadoun Touré est titulaire d’une maitrise d’ingénierie électrique de l’Institut technique de l’électronique et des télécommunications de Leningrad et d’un doctorat de l’Université électronique, de télécommunication et d’informatique de l’Université de Moscou.
Modibo Koné est porte étendard du Mouvement Mali Kanu
Ancien Président directeur général de la CMDT (décembre 2015-octobre 2016), Modibo Koné est actuellement à la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD) à Lomé en qualité de Directeur des opérations. L’homme est annoncé comme candidat du « Mouvement Mali Kanu : Waati Sera- il est temps (MMK) à l’élection présidentielle de 2018. Déjà, ses soutiens sont en ordre de bataille pour une victoire éclatante.
Il faut le rappeler, ce mouvement a été porté sur les fonts baptismaux en avril 2017 à Dakar par des Maliens. La mise en place de Mali Kanu s’est matérialisée à Dakar par la création d’un Secrétariat provisoire composé de trois commissions de travail à savoir : la commission implantation, la commission d’organisation et la commission Communication. Elles ont pour mission de faire connaître le mouvement sur l’ensemble du territoire malien et au-delà des frontières.
S’en est suivi, le 26 août 2017 à Bamako, l’Assemblée générale constitutive du mouvement, mise à profit pour fixer le cap. Et les membres du mouvement balisent le terrain, en attendant le retour de leur mentor. Celui-ci s’apprêterait à démissionner de son poste pour venir s’installer au Mali en vue de se mettre en conformité avec la disposition de la loi électorale en vigueur qui exige la présence physique de tout candidat à l’élection présidentielle sur le territoire national six mois avant les élections.
«Convaincus que seul l’engagement patriotique des hommes et des femmes de grandes qualités est la voie de l’avenir pour le Mali, les amis, connaissances, collègues et collaborateurs de toutes les couches socioprofessionnelles venus de toutes les régions du Mali et de la diaspora ont décidé de créer autour de Monsieur Modibo Koné un mouvement dénommé : « Mouvement Mali Kanu ». C’est en ces mots que Paul Boro, ancien directeur du CICB et président des Commissions d’implantation, d’organisation et de communication, justifiait la création de ce mouvement
Moussa Sinko Coulibaly veut incarner la rupture
Après avoir fait ses preuves dans la « Grande muette » (en témoigne le poids de son galon à 45 ans), il entend, désormais, donner une autre orientation à sa carrière professionnelle en contribuant « autrement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels son pays est confronté » Comme ATT en 2002, l’ancien ministre en charge de l’Administration territoriale sous la transition veut-il boucler sa longue et brillante carrière militaire par un séjour au palais présidentiel de Koulouba ? L’histoire va-t-elle se répéter en sa faveur en septembre 2018 ?
Pour atteindre cet objectif, les soutiens à l’ancien général de l’armée Moussa Sinko Coulibaly ont lancé 20 janvier 2018, une plateforme pour le Changement. Une plateforme qui va désormais se battre pour conquérir Koulouba. Et l’ancien général n’hésite désormais plis à tirer à boulet rouge sur la gouvernance actuelle « le Président IBK et son équipe ont échoué sur toutes les lignes : » « Ils ont trahi le peuple malien. L’équipe a failli et échoué sur toutes les lignes. L’éducation, la santé et la sécurité ne sont pas le souci du régime, le seul souci est la surfacturation. Il a fait le tour du monde en oubliant le Mali. Il est incapable de résoudre le problème de l’insécurité…», IBK ne fait plus partie de solution, mais de problème pour le Mali. Il a le choix de démissionner avant les élections ou de sortir par la petite porte durant les prochaines élections. Le Président Kéita et son équipe ne seront plus là au mois de septembre 2018. IBK a échoué sur tous les plans et personne ne votera pour lui, même tous ses ministres ne voteront pas pour lui » Ce sont là entre autres des florilèges des déclarations de l’ancien général dont l’objectif principal est de conquérir Koulouba pour amener un changement à la tête du pays. La plateforme et son candidat sont à pied œuvre pour un changement total au sortir des élections à travers de multiples déplacements sur le terrain
Niankoro Yeah Samaké, le deuxième essai
L’ancien ambassadeur du Mali en Inde, Yeah Samaké vient de clarifier sa position en étant désigné candidat par le Parti d’action civique et patriotique (PACP,) lors de sa 2ème conférence ordinaire. C’est sur ’ancien représentant diplomatique du Mali en Inde que se fondent les espoirs du PACP. « Lesquels « espoirs porteront à sauver le Mali, qui s’effrite doucement et lentement », a-t-il indiqué. Comme pour désavouer le président IBK, qu’il a récemment encore représenté à New Dehli, la capitale indienne. Déjà candidat à l’élection présidentielle en 2013 où il est arrivé 16è sur 27 candidats avec 0, 58 % de vote Yeah Samaké attend cette fois peser fortement sur le scrutin .Il se dit conscient des maux du pays qui poussent les jeunes à se lancer dangereusement vers la route de l’immigration. Mais aussi des maux comme la spéculation foncière sur les terres des pauvres paysans, le détournement de l’argent public qui a poussé les investisseurs à tourner le dos au Mali, le grand délestage qui joue sur le fonctionnement des entreprises, les morts civils et militaires chaque jour à cause de l’insécurité au Centre et au Nord du pays.
Pour pallier à tous ces problèmes, Niankoro Yeah Samaké envisage une nouvelle forme de gouvernance qui mettra le Malien en confiance avec ses gouvernants, qui mettra le Mali au-dessus des intérêts personnels, une gouvernance qui rendra fidèlement compte. Selon lui, le Mali dispose suffisamment de ressources pour ne pas avoir à subir la misère qu’il connait actuellement à cause de la mauvaise gouvernance. Dans sa politique dite autrement, Yeah Samaké promet d’inspirer les Maliens, de leur redonner leur fierté. Car pour lui, il n’est pas concevable que la destinée du pays soit dictée par d’autres pays.
Même si le PACP et son leader, Yeah Samaké ne sont pas une foudre de guerre sur le plan électoral, il est évident que le parti est bien assis dans le Djitoumou (Ouelessebougou) où il pourra démobiliser de potentiels électeurs acquis à la cause du RPM et de son champion, IBK.
Mémé Sanogo
Ceux-là on les appelle figurants sur la liste des candidats pour se faire un petit nom et rien d’autre. Bien entendu s’ils remplissent les conditions que la loi exige pour un candidat à l’élection présidentielle dans notre pays. Le Mali n’est pas u farfelu où chacun peut prétendre à la présidence. Il faut avoir une représentation au sein de la population malienne.
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