Décidément, l’attente des résultats du scrutin présidentiel du 28 juillet au Mali suscite de nombreuses réactions et les commentaires vont bon train. Ainsi, après la sortie hasardeuse du ministre de l’administration territoriale, le colonel Sinko le mardi 30 juillet dernier, plusieurs candidats ont dénoncé son attitude en lui faisant savoir qu’il ne devait pas se livrer à des commentaires mais plutôt donner des chiffres.
C’est dans ce cadre que les proches du candidat de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Housseïni Amion Guindo ont avancé des chiffres contraires aux tendances annoncées par le ministre Sinko.
D’après ces chiffres communiqués par le directoire de campagne du candidat, Poulo serait en tête dans le cercle de Bandiagara (22 118), suivi d’IBK (14 132), de Soumaïla Cissé (9 227) et de Dramane Dembélé (7 718).
Idem pour le cercle de Koro, où le candidat Poulo mène la course avec 19393. Il est talonné par le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keïta avec 18568 voix suivi de Soumaïla Cissé de l’URD avec 12502 voix et de Dramane Dembélé de l’ADEMA (9702).
Dans le cercle de Sikasso, le directoire de campagne du candidat dit continuer à compiler les résultats mais d’ores et déjà il estime mener dans plusieurs localités même s’il reste sur que la première place n’est pas en leur faveur.
Ainsi, sur la base de ces résultats, le directoire de campagne du candidat Poulo demeure convaincu que c’est la CODEM qui s’est adjugé la troisième place. Selon l’un des membres de ce directoire, ils attendront fermement le verdict de la Cour constitutionnelle pour se prononcer. D’ores et déjà, ils font savoir que si les chiffres que cette institution va proclamer sont différents des leurs, ils n’hésiteront pas à les contester à travers les voies autorisées.
Pourtant, cette conclusion des membres de la CODEM contraste avec celle à laquelle est parvenu le ministre Sinko qui a révélé au cours de son point de presse que la première place de la présidentielle revenait à Ibrahim Boubacar Keïta, avec plus de 50% des voix après le dépouillement de seulement 30% des suffrages. IBK est suivi de Soumi et enfin de Dramane Dembélé. Toujours selon le ministre si les tendances actuelles se confirmaient, une victoire dès le premier tour est bien possible. Ce que rejette le directoire de campagne de la CODEM qui estime qu’au vu des résultats qu’ils ont obtenus un deuxième tour est obligatoire. A travers ceci, il est donc clair qu’une attente trop longue des résultats du scrutin présidentiel est sujette à de nombreuses polémiques et de guerre des chiffres. Par conséquent, les résultats doivent être proclamés au plus vite pour couper court à tous ces bruits qui ne vont surement pas dans le sens d’apaiser le climat politique déjà très tendu.
Massiré DIOP