Soumaïla Cissé reconnait sa défaite et félicite IBK : Un geste patriotique à saluer

0

Soumaïla Cissé a créé la surprise en se rendant, en compagnie de sa femme et de ses deux jumeaux, dans la soirée du lundi 12 août, au domicile d’IBK sis à Sébénicoro, afin de lui signifier qu’il reconnaissait sa défaite et pour féliciter son adversaire au second tour de la présidentielle pour sa victoire.

 

Soumaila Cissé
Soumaila Cissé

Sans oublier de lui souhaiter bonne chance dans sa nouvelle fonction présidentielle. Ce geste est d’autant plus à saluer qu’il s’inscrit dans la droite ligne de la tradition malienne, dont l’un des principes cardinaux est le droit d’aînesse, autrement dit le respect dû à quelqu’un de plus âgé que soi. On a vu qu’ailleurs les félicitations se font plutôt par téléphone.

 

 

Ce geste très élégant, d’une grande importance symbolique, honore Soumaïla Cissé, le grandit et l’ennoblit. Et sauve certainement le Mali d’une crise postélectorale dont notre pays se passera volontiers, après les affres qu’il vient de vivre. Même si l’on peut regretter le fait que Soumi ne soit pas allé au bout de sa logique lors de la conférence de presse qu’il a animée le lendemain de sa visite nocturne chez son grand frère IBK.

 

 

En effet, la logique voulait qu’il s’abstienne de reprendre, entre autres, ses accusations antérieures de disfonctionnements et de fraudes massives, pour être ainsi fair-play jusqu’au bout. Mais, tous comptes faits, l’essentiel est sauvé et, avec le recul, son engagement à mettre le Mali au-dessus de tout montre des accents de sincérité.

 

 

Souhaitons que la reconnaissance par Soumaïla Cissé de sa défaite marque définitivement la fin de la double crise, sécuritaire et politico-institutionnelle, qui a ébranlé, dix-huit mois durant, la nation malienne sur ses fondements.

 

 

A travers les fortes déclarations qu’il a faites le 13 août dernier devant la presse, dans lesquelles il déplorait l’intervention de l’armée et de la religion dans la sphère politique  et «une campagne nauséabonde, avec des discours ethnicistes et des relents de racisme et de régionalisme», Soumaïla Cissé a-t-il voulu sonner le tocsin en direction d’IBK, dans le cadre d’une opposition alternative dont il se veut le porte-étendard?

 

En tout cas, le torero de Sébénicoro est bien averti. Autant dire que, dans l’exécution des douze travaux d’Hercule qu’il doit accomplir pour redresser le Mali et le mettre sur les rails d’un développement harmonieux, au bénéfice de toutes ses filles et de tous ses fils, IBK aura à peine le temps de savourer sa victoire.

Yaya Sidibé

 

Après avoir reconnu sa défaite :

Soumi décide de ne pas saisir la Cour constitutionnelle

Après avoir reconnu sa défaite lors du second tour de la présidentielle du 11 août, le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé, a décidé de ne faire aucun recours devant la Cour constitutionnelle. Il a fait cette déclaration au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, le mardi 13 août dernier, à l’hôtel Salam,  quelques heures après l’acte hautement démocratique qu’il venait de poser en se rendant au domicile de son rival et non moins aîné, Ibrahim Boubacar Kéita, pour le féliciter de sa victoire.

 

Manifestement, le candidat de l’URD n’a pas apprécié la légèreté avec laquelle la Cour constitutionnelle a géré les différentes requêtes qu’il avait envoyées aux 9 sages concernant les irrégularités relevées à l’occasion du 1er tour de la présidentielle du 28 juillet.

Sans doute est-ce pour cette raison qu’il a décidé de ne plus les déranger avec d’autres recours, qui leur feront perdre du temps avant de proclamer la légitimité du nouveau Président élu. En effet, en réponse à la question d’un journaliste relative à un éventuel boycott de la Cour constitutionnelle, le candidat du parti de la poignée de mains a été sans équivoque: «pourquoi irais-je encore la déranger, vu la manière dont elle a géré les recours du 1er tour? Elle a annulé tous les recours qui lui avaient été envoyés. Pourquoi lui faire perdre du temps, alors que les Maliens attendent impatiemment que le nouveau Président élu soit proclamé très rapidement et qu’il s’attèle à répondre aux attentes des populations?».

 

 

Au cours de cette rencontre avec les journalistes, Soumi Champion est aussi revenu sur le déroulement de la campagne. Selon lui, marquant la fin du processus de sortie d’une crise multidimensionnelle grave, l’élection présidentielle de 2013 aurait dû être une fête fraternelle et populaire. C’est la raison pour laquelle il a fustigé le fait que des centaines de milliers de Maliens n’aient pas pu accomplir leur devoir civique, faute d’être sur des listes électorales.

«Les 1er et 2ème tours ont été émaillés d’irrégularités qui ont entamé largement la sincérité et la crédibilité de cette élection. L’instrumentalisation de l’armée et l’utilisation de l’appareil de commandement à des fins partisanes ont atteint une proportion jamais égalée dans ce pays. La période électorale a malheureusement été l’occasion d’une campagne nauséabonde, de stigmatisation, recourant à l’ethnie, à la région, et à la religion. Ceux qui sont descendus dans les bas-fonds de l’ethnicisme, du racisme et de la division des Maliens ont rendu un très mauvais service à notre pays, qui se bat pour réaffirmer son unité et sa cohésion», a déclaré Soumaila Cissé.

 

 

Avant d’ajouter que, pour sa part, il avait décidé de ne poser aucun acte et de ne tenir aucun propos susceptible d’affaiblir le Mali ou de porter atteinte à la cohésion de notre Nation. Et, au regard de la fragilité de la situation du pays, lui et ses alliés ne souhaitent pas non plus ouvrir une page de contestation et d’instabilité.

Youssouf Diallo

Commentaires via Facebook :