Après avoir reconnu sa défaite et félicité IBK, Soumaïla Cissé était face à la presse, le mardi 13 août 2013. Malgré les disfonctionnements qui ont émaillé le scrutin, il a déclaré qu’au regard de la fragilité de la situation du pays, il ne souhaite pas ouvrir une page de contestation et d’instabilité au Mali. Et entend apporter sa contribution à la reconstruction nationale.
En dépit de quelques irrégularités constatées lors du scrutin présidentiel, Soumaïla Cissé, candidat au second tour, a remercié les centaines de milliers de Maliens qui lui ont accordé leur confiance. «Permettez moi enfin d’exprimer ma profonde reconnaissance aux centaines de milliers de Maliens et de Maliennes qui m’ont témoigné leur confiance en votant pour moi dans les huit régions du pays, dans le district de Bamako, dans le camp des réfugiés et sur les cinq continents », précisera -t-il. Toutefois, il a déploré la privation des milliers de Maliens de leur droit de vote. « Marquant le processus de sortie d’une crise multidimensionnelle grave, l’élection présidentielle de 2013 aurait dû être une fête fraternelle et populaire. Malheureusement, du fait de nombreuses insuffisances, elle n’a pas permis à des centaines de milliers de Maliens de participer au choix du président de la République. En outre, les 1er et 2nd tours ont été émaillés d’irrégularités qui ont entamé largement la sincérité et la crédibilité de cette élection », s’indigne-t-il.
L’autre aspect qui a consterné Soumaïla Cissé dans cette élection, c’est l’instrumentalisation de l’armée et de la religion à des fins partisanes. Cependant, force est de reconnaître que ces disgrâces n’ont pas entamé la volonté de M. Cissé de participer à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale du pays. C’est pourquoi, avant que les militants des deux camps ne s’affrontent pour des polémiques vaines, il s’est précipité pour féliciter son grand frère IBK jusqu’à son domicile, à Sébénicoro. « Pour ce qui me concerne, je ne poserai aucun acte, je ne tiendrai aucun propos susceptible d’affaiblir mon pays ou de porter atteinte à la cohésion de notre nation. Au regard de la fragilité de la situation du pays, je ne souhaite pas ouvrir une page de contestation et d’instabilité au Mali », a précisé Soumaïla Cissé. Sur ce, il a annoncé qu’il n’introduira aucune requête auprès de la Cour constitutionnelle, et a déclaré solennellement accepter les résultats que le gouvernement proclamera.
A la question de savoir s’il a posé cet acte sous pression, Soumaïla Cissé a été très clair : « je n’ai reçu aucune pression de qui que ce soit, je suis un homme libre et j’ai agi en homme libre pour consolider la paix dans notre chère patrie qui a tant souffert». Il a aussi précisé qu’il n’est pas parti féliciter IBK afin d’obtenir des places mais parce qu’il veut servir son pays qu’il aime tant.
A la question de savoir s’il allait s’approcher du pouvoir pour manger de la soupe, il a répondu par la négative. Pour avoir été ministre de l’Economie et des finances du Mali pendant plusieurs années, il a souligné qu’il n’est pas de ceux qui courent derrière la soupe. Je vous avoue que la soupe n’est pas aussi consistante que vous l’imaginez, affirmera M. Cissé. Tout en souhaitant que cette ère soit une ère de nouvelle espérance pour notre pays, Soumaïla Cissé a rassuré qu’il servira toujours le Mali pour le bonheur des Maliens.
Oumar KONATE