Après le premier tour de l’élection présidentielle qui s’est déroulé dans le calme et la sérénité, les regards étaient tournés vers le second tour qui s’est tenu dimanche dernier, également dans de bonnes conditions. C’est pour éviter que notre pays ne tombe dans l’engrenage d’une crise post-électorale à l’issue de ce deuxième round que le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO (REPSFCO-Mali) a initié en partenariat avec ONU-Femme, une caravane nationale d’information et de sensibilisation des populations.
Malgré un premier tour globalement paisible, le Réseau a jugé que tout n’était pas acquis en terme de bonne conduite et de tolérance. Trop souvent, en effet, le second tour des élections entraine une cristallisation de l’atmosphère autour de deux pôles ou blocs antagonistes. La caravane a charge de prévenir cette accentuation des tensions et de pallier à toute éventualité de crise post-électorale grâce à la sensibilisation et à l’éducation civique des citoyens.
L’initiative, explique la présidente de REPSFCO-Mali, Me Saran Keïta, entend asseoir une paix et une sécurité durables, gage de tout développement. Elle persuade aussi et surtout les candidats et les populations à accepter les résultats des urnes et suscite l’adhésion des populations au processus de réconciliation. Du 14 au 17 août, la caravane sillonnera ainsi l’ensemble du pays en mode décentralisée.
La caravane interviendra dans les capitales régionales avec la participation des femmes des autres cercles de chaque région. Les six communes du District de Bamako accueilleront également les caravaniers. La boucle sera bouclée le 17 août par un meeting à Bamako rassemblant les délégués de chaque région.
Pendant tout le temps que durera la caravane, des séances d’animation seront organisées dans les lieux publics et des messages de paix diffusés. Les caravaniers distribueront également des prospectus, tee-shirts et affiches porteurs de messages positifs.
La présidente du REPSFCO-Mali note que depuis le début de la crise multidimensionnelle qui a secoué notre pays en 2012, les Maliennes se sont résolument engagées pour le retour à la normale. Un pas de géant a été fait dans ce sens avec l’organisation du scrutin présidentiel.
Si les deux tours de l’élection se sont déroulés dans un climat de paix et de tolérance, les femmes n’entendent pas baisser la garde avec la conscience que les seconds tours exacerbent généralement les tensions capables de faire basculer le pays dans un conflit post-électoral.
Pour Mme Saran Keïta, il faut aussi tenir compte du fait que les élections en elles-mêmes sont des moments propices à des conflits en raison de leur caractère compétitif et des enjeux. Cela est encore plus vrai lorsque ces élections s’organisent dans un schéma général lui-même découlant d’un conflit comme c’est le cas de notre pays aujourd’hui.
D’où la pertinence de l’initiative du REPSFCO-Mali d’organiser cette caravane de sensibilisation et d’information enfin de permettre aux populations d’adopter un comportement post-électoral républicain.
M. A. TRAORE