Près de sept millions de Maliens ont été appelés à voter avant-hier dimanche au second tour d’une présidentielle devant permettre d’entamer le redressement et la réconciliation d’un pays traumatisé par 18 mois de crise politique et militaire.
Les premiers dépouillements ont commencé dès la fermeture des bureaux de vote dimanche. Sur les ondes des stations radio Fm et selon nos propres investigations, il apparaît que le candidat Ibrahim Boubacar Kéïta, dit IBK, arrive largement en avance sur son challenger Soumaïla Cissé, appelé Soumi. L’ancien Premier ministre et celui qui a été son ministre des Finances (1994-2000) sont sortis du lot des 27 candidats lors du premier scrutin du 28 juillet dernier.
Ibrahim Boubacar Kéïta devancerait de loin son adversaire, d’après les résultats de 60% des bureaux de vote, rapportent les radios locales.
A Tombouctou, M. Cissé, qui était donné favori, aurait remporté les trois centres. Même dans les zones comme Mopti et Kidal (nord), où il avait été battu par Cissé lors du premier tour, IBK aurait réussi à renverser la tendance, à en croire toujours les radios locales.
Il aurait aussi été plébiscité à l’étranger. Arrivé en tête au premier tour avec 39,79%, M. Kéïta a été soutenu par 20 autres candidats recalés au scrutin précédent.
Plusieurs partis politiques ont coalisé pour maximiser les chances du candidat de leur choix. D’une part, l’alliance ”FDR” autour de Soumaïla Cissé qui voulait combler son retard du premier tour (19,70%) et, d’autre part, ”La Coalition Mali d’abord” d’Ibrahima Boubacar Kéïta, déterminée à conserver, voire creuser son avance. Ces alliances ont été créées au lendemain du premier scrutin du 28 juillet dernier autour du RPM de Ibrahima Boubacar Kéïta et de l’URD de Soumaïla Cissé.
Agé de 68 ans, Ibrahima Boubakar Kéïta est un haut cadre. Si les résultats donnés par les médias sont confirmés par le ministère de l’administration territoriale et le Conseil constitutionnel, il deviendra le 5ème Président du Mali indépendant et le 3ème président de la 3ème République.
L’ancien Premier ministre, s’est engagé à faire des efforts considérables dans les domaines essentiels que sont l’éducation, la santé, la décentralisation, la transparence en matière de bonne gouvernance et à lutter contre la pauvreté, la corruption et pour l’unité du Mali.
En face de lui, il y avait l’ancien président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé qui ne manque pas d’atouts. D’abord, sa valeur intrinsèque, la qualité de ses soutiens, son carnet d’adresses et son passé dans le gouvernement du Mali. Durant les cinq ans de sa gestion au ministère de l’Économie et des Finances il a pu assainir la situation financière du pays.
Par : Bouly DIATTA