Il est un peu moins de 8 heures quand notre équipe de reportage se pointe au centre de Sébénikoro 1. Les bureaux ne sont pas encore ouverts mais les électeurs sont déjà en file indienne. D’autres errent entre les 18 bureaux que compte le centre pour identifier leur lieu de vote. Dans la cour, on peut remarquer des attroupements çà et là, au milieu desquels on aperçoit le plus souvent un homme accroché à son téléphone, histoire d’aider les autres à retrouver leur bureau via le réseau Orange ou Malitel. Car, les équipes techniques qui doivent servir à orienter les «retardataires», ne sont toujours pas sur place. Mais là encore le réseau trahit parfois. C’est pourquoi, la colère est montée d’un cran chez certains. «En tout cas, si nous ne votons pas il n’y aura pas de résultat car nous avons pris la carte pour cela», crache un potentiel électeur, carte Nina en main. Dans la foulée un autre, du troisième âge, fulmine : «Ils (entendez les décideurs) ne veulent pas que le processus réussisse». A 08H pile, Issa Diakité, coordinateur du centre, donne le ton à travers une cloche à laquelle il donna trois coups nourris. Voilà que le vote commence dans le centre 1 de cette école fondamentale. Interrogé par nos soins, le coordinateur rassure que tous les matériels sont en place, ainsi que les agents électoraux. Sauf qu’on peut à peine compter 10 représentants de candidats par bureau sur les 27 en lice. Cette faible représentativité des candidats est d’ailleurs commune à tous les centres que nous avons visités. Et ceux qui faufilent entre les bureaux ? A cette question, Issa Diakité se veut ferme : « Ils sont dans cette situation par le fait de la négligence sinon ils ont eu tout le temps pour vérifier ». Même son de cloche dans le centre 2, jouxtant le centre 1. Là bas, il y a 24 bureaux de vote. «Pas de difficulté majeure», rassure Drissa Camara coordinateur adjoint du centre. Seuls couacs qu’il reconnait, c’est que deux bureaux sur les 24 n’avaient pas au départ ni enveloppe ni tenue pour les agents électoraux. Pour leur part, des électeurs apprécient le déroulement du processus. «Je n’ai eu aucune difficulté. Dès que je suis entrée dans le bureau, on m’a toute de suite identifiée sur la liste et j’ai voté en toute tranquillité», confie Aminata Bakayoko, sourire aux lèvres.
Au Groupe scolaire A, B, C de Sébénikoro, la mobilisation est exceptionnelle. C’est d’ailleurs là que le candidat du RPM et son épouse ont accompli leur devoir citoyen. Au total, 12 276 électeurs y sont inscrits pour 25 bureaux de vote. Mais là-bas, il y a bien à craindre que le caractère secret du vote prenne un coup car 07 bureaux logent sous des hangars. Le coordinateur, Abdoulaye Biti Bally rassure quand même que tout se passe bien depuis 8H. Toutefois, il reconnait que la difficulté pour les électeurs à retrouver leurs bureaux peut bien influer sur le taux de participation de façon à le tirer vers le bas. C’est pourquoi il s’est fait secourir par ceux qu’il appelle des pionniers pour leur orientation.
A Kalabambougou, il est presque midi quand des agents électoraux s’affairent encore à afficher des listes d’électeurs devant des bureaux de vote. Mais cela n’entache en rien l’optimisme du coordinateur encore moins l’ardeur des électeurs. En tout cas, Lassine Koné ne relève aucune difficulté dans son centre de 9 bureaux pour 4060 inscrits. «Ça été plus rapide que les années précédentes», se félicite cette électrice du nom de Mariam Sidibé qui affirme n’avoir rencontré aucune difficulté dans le processus de vote.
Dans les trois centres de Djicoroni-para, on ne relève aucune difficulté et partout la mobilisation est la même. Du centre Capitaine Mamadi Sylla à celui du Groupe scolaire Mamadou Lamine Diarra en passant par le centre Capitaine Mamadi Sylla Camp-para, les responsables électoraux se félicitent du bon déroulement du processus de vote. «Nous n’avons eu aucune difficulté depuis ce matin et nous avons à notre disposition tous les matériels électoraux», confesse Mariam Traoré, présidente du bureau de vote n°27 du centre du groupe scolaire Mamadou L. Diarra qui en compte 37 pour environ 18 mille inscrits. Si Abdoulaye Arama a estimé que le vote est beaucoup plus facile en 2013 que les années précédentes, Sékou Diallo déplore le «manque d’organisation» devant et dans les bureaux de vote, qui est, dit-il, de nature à décourager les électeurs. «Les gens sont souvent pressés et de ce fait, ils ne respectent pas l’ordre. Nous sommes souvent obligés de faire appel aux agents de sécurité», renchérit Oumar Doumbia, assesseur au centre de l’école fondamentale B de Torokorobougou, venu voter à Djicoroni-para.
Rappelons que les centres Capitaine Mamadi Sylla et Capitaine Mamadi Sylla Camp-para font 20 bureaux de vote pour 9 454 électeurs.
De l’école de Pfie d’Hamdallaye (Plateau F) en passant par le Lycée Mamadou Sarr et le Groupe Scolaire Aminata Diop de Lafiabougou, c’est le comble dans les bureaux de vote. A l’école de Pfie d’Hamdallaye (Plateau F), le président du bureau de vote N° 05 se dit satisfait du démarrage du vote. Selon lui, tout est en place et le vote a démarré à huit heures. Il fera savoir que les électeurs se sont manifestés pour porter à la tête du pays le premier responsable. Il n’a signalé aucune irrégularité. Son constat n’est autre que tous les partis politiques ne sont pas représentés. Contrairement aux observateurs de la Céni, de la Cour Constitutionnelle et de la communauté internationale. Même son de cloche avec le président du bureau N°01. Au Lycée Mamadou Sarr, c’est le grand monde.
Le président par intérim, le Pr Dioncounda Traoré y a accompli son devoir de citoyen dans les environs de 09 heures. Il s’est réjoui du bon déroulement du scrutin en exhortant tous les candidats à respecter le verdict des urnes.
Bakary SOGODOGO et Destin GNIMADI