Entré au gouvernement à la faveur des Accords de Ouga 1, Moussa Sinko Coulibaly avait la lourde charge de donner un contenu à une des deux principales missions de la transition, à savoir l’organisation réussite d’élections libres et transparentes. Au sortir de la présidentielle, l’on peut dire sans risque de se tromper qu’il a relevé avec brio le défi et en sort alors grandi.
D’abord, cet officier devait mettre la classe politique en grande confiance pour un fichier consensuel devant servir à l’organisation du scrutin. Aussi, il lui a fallu du tact et de la dextérité pour réunir toutes les composantes de la société civile et l’ensemble des acteurs intervenant dans l’organisation des élections pour arriver à ce résultat dont tout le monde est aujourd’hui satisfait. Dans un climat emprunt de suspicions, la tâche n’était pas aisée pour le Colonel d’alors, Moussa Sinko Coulibaly. Cela s’explique par le fait qu’il faisait partie des officiers qui avaient la confiance de la junte.
Le premier défi a été facilité au ministre de l’Administration territoriale grâce à une équipe d’hommes et de femmes rompus à la tâche qui l’entouraient. Dans la foulée, il s’est donné au travail et avait drainé les partenaires techniques et financiers du Mali à sa cause : une parfaite organisation des élections dans les meilleurs délais. Ce qui n’était pas gagné d’avance, au regard de la complexité de la crise que notre pays traversait.
Aujourd’hui, l’histoire lui donne raison, car il était vraiment déterminé et engagé à réussir la tâche qui lui a été confiée par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. L’introduction courageuse de la carte Nina, décriée entre-temps par une partie de la classe politique, a été salutaire puisqu’elle a permis de réduire considérablement les fraudes et autres manquements.
Moussa Sinko Coulibaly a donc pris son bâton de pèlerin au moment où nombre de Maliennes et de Maliens avaient l’esprit ailleurs. Il a gagné de la plus belle des manières le pari tant souhaité par le peuple et les partenaires du Mali. De l’Assemblée nationale où il a prêché l’organisation de la présidentielle que certains honorables avaient jugé utopique en raison du fait qu’elle coïncidait avec le mois de carême et l’hivernage, en passant par la Délégation générale aux élections (Dge), la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et l’administration, pour arriver à une issue heureuse d’un scrutin qui était qualifié de tous les dangers pour la République.
Et ce n’était pas évident d’installer les matériels électoraux dans le nord du Mali. Mais, l’actuel général Coulibaly, doté d’une foi à toute épreuve, a fini par relever cet autre défi. C’est pour toutes ces raisons que sa promotion a été saluée à sa juste valeur. Ce n’est donc que la récompense du mérite.
Eric MICHEL
L’élégance républicaine de Soumaïla Cissé : le Mali a gagné
En faisant l’économie d’une crise postélectorale, le Mali vient de gagner en temps, en énergie et en crédibilité internationale. Cette capacité collective doit beaucoup à la sagesse de Soumaïla Cissé. Le label démocratique malien en sort mieux auréolé, oint d’un prestige certain.
L’Acte inédit porte la force de l’admiration comme la dignité, celle de la noblesse. Humilité du vainqueur et dignité du vaincu, c’est le Mali entier qui renoue avec ce qui fonde sa spécificité de vieille nation où le vivre ensemble est un credo ancré. Les grands peuples se révèlent en des moments tragiques quand le mal frappe et que le danger guette. Les Hommes d’État sont aussi produits par la teneur d’évènements singuliers. Et l’accélération de l’Histoire malienne vient de nous offrir deux faits majeurs : une présidentielle non contestée et la beauté du geste de Soumaïla Cissé, empreint d’une triple ode : primo, la galanterie, secundo, l’humilité et tertio, le respect. Par un geste inédit, non le fait de reconnaître une défaite, surtout pas celui de saluer le vainqueur mais plutôt le fait majeur et surprenant de se rendre chez lui avec famille, intimes et proches pour le saluer, Soumaïla Cissé vient d’entrer dans l’Histoire de la démocratie malienne et africaine. Il est sûr que ce geste d’élégance démocratique sera maintes fois cité lors des futures joutes présidentielles africaines. Soumi a inauguré le fairplay démocratique africain.
Le natif de Niafunké s’est déplacé pour aller saluer celui de Koutiala, humilité d’un jeune frère à l’endroit de l’aîné, devenu du coup le président de tous les Maliens bien qu’il reste la nécessaire onction des Maîtres de la science constitutionnelle pour ancrer la belle Victoire d’IBK dans la symbolique de la norme fondamentale. C’est que quelque chose de transcendantal semble avoir choisi le Mali en cette année 2013 : double libération quand Serval a chassé du “barbu” libérant nos villes les unes après les autres avec l’aide des frères du Tchad en dépit de l’exception kidaloise (en suspens) et aussi libération de l’angoisse tant charriée à propos de la gestion d’une élection tant attendue.
Au vainqueur de transformer le geste de Soumaïla Cissé en une éthique du vivre ensemble dans la cité de la République. Au président IBK d’en mesurer la portée afin d’être ce père protecteur de la famille malienne après une année et demie d’épreuves et de crises afin que le sol de nos ancêtres puisse continuer à être celui des possibles, de l’espérance et de la renaissance dans une belle vocation panafricaine.
Merci cette fois-ci à nos politiques qui souvent nous réservent de belles surprises. Merci Soumaïla Cissé pour cette inédite révérence républicaine. C’est le Mali qui a gagné. C’est le Mali qui est honoré. Et c’est l’Afrique qui, une fois de plus, vient de démontrer que là où est l’humilité de la fragilité humaine, sont possibles les voix des solides progressistes.
Yaya TRAORE, Politologue
Oui,merçi à Soumaïla Cissé pour ce grand geste sincère qui fait honoré le Mali tout entier.Moi,je n’ai même pas trouvé ma carte pour voter mais, je ne le regrette pas car tout a été que victoire pour le Mali. Au travail maintenant !!! 😉
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