Présidentielle en commune IV : Affluence mémorable

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Le dimanche 28 juillet  a marqué le démarrage effectif de la présidentielle partout au Mali à l’instar de la Commune IV du District de Bamako. Ici, l’événement a drainé une foule de grands jours comme jamais il n’a été possible de constater au cours d’une élection au Mali.

 

9h47 mn, nous entamons notre périple par Djicoroni-para, au Centre Capitaine Mamady Sylla. Il compte vingt bureaux de vote pour 9 549 électeurs. À quelques dizaines de mètres du Centre, on remarque une ambiance inhabituelle par le nombre de personnes qui convergent vers les lieux. Ils sont ce matin plusieurs centaines d’électeurs. En dehors du côté ambiance (l’atmosphère est jugée sereine par des observateurs), tout, du point de vue organisation, ne semble pas être au point. Du moins, à en croire Zakaria Fomba, Coordinateur du Parti Modec. Au même moment, comme pour lui donner raison, un homme transportant un isoloir se pointe au bureau de vote N°5. Le Coordinateur du Centre,  Mamady Balla Keïta, ne partage pas cet avis. Pour lui, tout est fin prêt. «L’isoloir que vous venez de voir va remplacer un autre qui était défectueux». Sinon, rassure-t-il, tout va bien. «Le matériel est au complet, les différents membres des bureaux de vote sont là, notamment les assesseurs», explique-t-il. Est-ce à dire qu’il n’y a aucune difficulté ? Non, reconnaît-il, puisque lui-même déplore l’absence des noms de certains électeurs sur les listes d’émargement, quand bien même ils ont leurs noms sur les listes électorales. Il certifie par ailleurs avoir été témoin de deux cas de ce genre. Ce ne sont pas les seules difficultés aux dires de deux observateurs de l’Association des jeunes avocats du Mali.  Lesquels affirment avoir assisté à des tentatives d’achat de conscience de la part de mandataires de candidats. Faut-il le noter comme difficulté, quelques électeurs –retardataires- cherchaient toujours leurs noms sur les listes électorales, avec des fortunes diverses.

 

En somme, avant et pendant notre passage, aucun incident n’était à déplorer, selon les forces de sécurité déployés sur les lieux.

 

Insuffisances relevées au Centre II de Djicoroni

Autre ambiance, autre endroit-10h30-11h14. Nous sommes toujours en Commune IV du District de Bamako, et à Djicoroni-Para, au Centre  Mamadou Lamine Diarra (école du Fleuve). L’affluence est au rendez-vous sur fond de confusion, au point qu’un agent des forces de sécurité, sur place, croyait savoir qu’il n’y avait pas de Coordinateur pour ce centre. Ce dernier serait introuvable depuis le démarrage du vote. Ces propos cachent à peine un sérieux problème de coordination entre les différentes parties prenantes dans ce centre. Mais ça n’empêche pas le déroulement du vote, puisqu’on fait avec les moyens disponibles.

Au fait, il existe bien un Coordinateur dans ce Centre, il s’appelle Makan Coulibaly. Au moment où nous le rencontrions, il sortait à peine d’une bisbille avec des délégués de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En raison, nous expliquera-t-il plus tard, du retard  accusé par la plupart des présidents des bureaux de vote. De fait, ces bureaux n’ont pu être pourvus en nombre suffisant de bulletins de vote. Et lorsque nous échangions avec lui, il était 11 heures, il n’y avait que 200 bulletins de vote dans chacun d’eux, alors que dans ce centre le nombre de votants par bureau varient de 489 à 490. C’est pour remédier à cette situation que lui et son adjoint s’empressaient d’aller apporter le complément de la dotation de ces bureaux, lorsque deux délégués de la CENI ne le leur interdirent. Argument invoqué, la loi électorale l’interdit.

 

 

En vérité, il y a beaucoup de problèmes dans ce centre qui compte 37  bureaux. Selon son Coordinateur, le Centre manque de beaucoup choses et les bulletins de vote ne leur ont été donnés que la veille. Selon lui, ils n’ont reçu ni la décision de convocation du collègue électoral ni la loi électorale, encore moins la loi de nomination des assesseurs. Et les bureaux ont ouvert en retard aux environs de 10 heures.

 

 

Cependant, cela ne semble guère affecter le déroulement normal du vote, à en croire Mme Guindo Almadane Traoré, présidente du bureau N°11. Elle assure que tout le matériel et les documents électoraux sont disponibles. Et loin de la bisbille entre le Coordinateur et les délégués de la Céni, des observateurs de la Fédération pour la Paix universelle (Section Togo), assurent que tout va bien, et l’atmosphère est bon enfant, selon M. Kpade Christophe.

 

 

Grosse affluence à Lafiabougou et à Hamdallaye

Comme dans les précédents centres visités, l’affluence était au rendez-vous à notre passage dans les centres de Lafiabougou et de Hamdallaye.  Il s’agit des Centres Ecole B et Mamadou Sarr, où le chef d’Etat par intérim, Dioncounda Traoré a voté aux environs de 9 heures du matin.  Au total, plus de huit mille électeurs étaient conviés à accomplir leur devoir civique en ces lieux. Et aux dires de plusieurs de nos interlocuteurs, les électeurs sont massivement sortis pour voter. Par ailleurs les Coordinateurs de ces centres affirment ne manquer de rien et jugent l’ambiance festive. Ils notent en outre la présence des observateurs nationaux et internationaux. Comme il nous a été donné de constater sur le terrain.

 

 

Même constat au Centre Hamdallaye Marché où l’organisation matérielle et la sécurisation de l’élection du président de la République sont jugées bonnes par le Coordinateur du Centre, Souleymane Kanouté. Quant à l’affluence, estime-t-il, il ne souvient pas avoir vu une telle mobilisation lors d’un scrutin au Mali. Dans ce centre comme dans d’autres, en plus des observateurs, d’auteurs comme les pionniers (chargés de l’accueil et de l’orientation des électeurs) et les membres de la Croix Rouge étaient présents.

 

 

De façon générale, les différents centres ont enregistré un taux de participation historique. Dans un climat où on n’aura noté aucun incident. Même si tout n’était pas rose…

Maison de la Presse

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